frac wrote: et l'accent local de St-Pierre,
C'est simplement l'accent de tes ancêtres. D'avant que votre prononciation ne soit édulcoré des multiples façons de prononcer un "a". Ou les autres voyelles. Le parlé de Paris ayant perdu toutes ces nuances qui sont pourtant prévues par l'orthographe avec les accents. Comme l'accent grave, ou l'aigu, ou le circonflexe. Toutes ces prononciations différentes qui faisaient parties de la langue française ont disparues lentement depuis cent ans quand on se rapproche de Paris. Un "a" ou un "e" n'y est plus prononcé que d'une seule façon, qu'on l'écrive à, é, è, ou encore avec un circonflexe que je peine à trouver maintenant sur mon clavier. Même que l'orthographe de votre académie a enlevé les accents sur vos majuscules. Ici, vu qu'on les prononce toujours, nous les avons gardés aussi sur nos majuscules. ÀÈÉ. Sans compter l'abandon de la pronnciation des lettres de fins des mots qui figurent pourtant toujours à la grammaire. Comme pour les ours, que vous nommez "our". Mais c'est vrai qu,il n'en reste plus guère dans les europes. Le "s" qui doit être prononcé à la fin de "our" s'accommode peut-être mal du manque de pluriel.
Mais quand on s'en éloigne un peu de Paris, les voilà qui reviennent, toutes ces couleurs sonores du vrai français. Et quand on prend la peine, comme toi, d'aller jusqu'à Miquelon, alors on entend un des parlés de notre langue qui n'a pas été affadi depuis 400 ans par l'incontournable uniformisation qui vient avec l'urbanisation unique, ou chacun a comme premier souci de faire disparaitre toute trace de ses origines géographiques afin de passer pour un vrai local. Si il n'y parvient pas, il espère que ses enfants, eux, auront perdu l'indice sonore de leurs origines qu'on considère toujours un peu honteuses quand elles sont d'ailleurs, surtout quand cet ailleurs est un peu plus rural.
La radio et la tv suivent, en n'y faisant entendre officiellement que des parlés qu'on se veut le plus neutre possible, le moins identifiable à une région pour ne pas en frustrer une autre, et voilà de ce qui reste de couleur sonore passe à la rape à fromage pour ne laisser que cette prononciation dite "internationale" alors qu'elle en est tout le contraire, puisqu'on vient tous de quelque part, et jamais de nulle part.
C'est ainsi qu'une langue perd ses sonorités, certaines de ses nuances, et son âme profonde qui est celle de tous les disparus qui l'ont parlée, écrite, et transmise.
Louis
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