Vagar,
ça se mérite. Alors que la fabrique de nuages s'était arrêtée hier, on avait prévu partir pour Vagar hier en fin de matinée mais le vent était complètement catastrophique. Comme on cumule les difficultés:
1- Toutes les approches sauf l'ILS 30 sont indisponibles par NOTAM
2- Le terrain de dégaement le plus près est à 250 NM
3- Le vent du 270 @ 55 noeuds au niveau 060
4- 40 noeuds de vent pas tout à fait dans l'axe à 850 ft
5- Des minimas très élevés sur l'ILS à cause de reliefs de part et d'autre de l'approche
On a décidé de pas tenter notre chance hier soir avec un risque d'a peu près 80% de brûler du carburant pour rien. On a donc décidé de passer la journée et la nuit à Wick (le terrain le plus au nord de l'Ile principale du Royaume Uni) et de prévoir un départ matinal. En effet, un frond chaud arrive à grande vitesse sur Vagar entraînant des conditions particulièrement merdiques avec une dégradation à partir de 1000Z et une "fermeture" virtuelle du terrain en après-midi pour absence de minimas suffisants.
Ce matin, réveil vers 03h00 du matin, appel au prévisioniste danois pour avoir un briefing meteo sur Vagar dans la journée et les pronostics se confirment. On part tôt, on a des chances relativement bonnes de se poser à Vagar en début de matinée, si on traine, c'est loupé pour une deuxième journée.
On décide donc de se rendre au terrain vers 05h30 pour une mise en route à 06h00 comme le terrain ouvre à 0600. On réussit notre coup et on réussi à mettre en route à 06h08. On décolle de Wick vers 06h20 et on entre dans la couche à partir de 2500'. On décide de stopper la montée au FL060 à cause encore une fois du vent de face. Après environ 1h50 dans la couche, on se retrouve on top (entre deux couches) pour la dernière demi-heure avant le début de descente. La météo tiens toujours et malgré quelques nuages accrochés vers les 500' la visibilité tient bien et est suffisante pour l'approach ban. À l'issue d'un ILS 30 à Vagar on découvre ce paysage splendide. Nous sommes accueillis par les douaniers et la police incrédules qui nous prennent un peu pour des fous.
Après le plein de carburant effectué et l'amarrage de l'Avion effectué, nous récupérons la voiture et partons à la découverte de cet archipel exceptionnel. Nous devons y rester 3 jours avant de repartir jeudi sur Reykjavik puis éventuellement d'autres destinations en Islande.
Quelques heures après notre arrivée, le terrain est à nouveau virtuellement fermé, le Vol d'Egilstadir à dérouté à Egilstadir, les vols de Billund et Bergen ont été repoussés puis finalement annulés et seul un vol depuis Copenhagen a pu se poser. Son truc, c'est le premier avion autorisé aux
approches de type RNP-AR 0.1en Europe avec des "segments" courbes et des minimas beaucoup plus faibles.
Je m'étais une fois posé à Vagar sur un transatlantique mais uniquement pour une courte escale carburant. Cette fois-ci, c'est pour
du tourisme et je me régale. C'est extrêmement vert, avec des paysages escarpés et des fjords, des nuages et des petits villages de
pêcheurs tout au tour de l'archipel.
Vagar, ça se mérite mais le jeu en vaut la chandelle. Journées sans voler demain et mercredi avant de repartir jeudi sur Reykjavik si la météo le permet.
Bons vols à tous.
Marc-Olivier