Avez vous de la relève parmi vos enfants ??

[Jacques3012]

Je me posais la question dernièrement concernant la relève parmi notre progéniture :) .

De votre côté, sentez vous ou avez vous de la relève parmi vos enfants ou petits enfants :?: :?:

De mon côté, je suis fier d'avoir ma fille qui, à 18 ans possédait son brevet de pilote privé et qui poursuit son rêve de devenir pilote commercial. J'aurais aimé que mon fils suive cette trace mais je comprend que ça ne soit pas son rêve de voler.

Racontez nous vos histoires :)

Jacques3012

[Louis_greniier]

Racontez nous vos histoires :)

Jacques3012

Jacquot, je n’ai pas d’enfant. Personne ne chaussera mes souliers. Pas de relève biologique. Je n’ai pas d’histoire à conter là-dessus. C'est le vide de ce coté là. Mais j’en ai une, si tu veux, sur le refus de la pression d’être une relève. Une histoire sur moi, peut-etre aussi un peu sur ton fils.

Mon papa a 85 ans. C'est un homme extraordinaire. Deux usines qu'il tient à bout de bras à coup de 45 heures semaines. Je l'ai toujours "refusé". Il était, il est, trop grand, trop meilleur que ce que je pourrai atteindre. Trop bon aussi. Le syndrome d'une trop grande pointure à chausser. Je vois souvent ce syndrome chez les enfants de personnes extraordinaires. Extraordinaires de leurs réalisations, de leurs connaissances, ou de leurs talents. C’est des fois dur à regarder la pointure trop grande de son père. Marmot, tu vas en cachette mettre tes petits pieds dans les grandes chaussures de ton Papa, et t’essaies quelques pas. Tu t’enfarges, tu te traines les pieds pour ne pas échapper la chaussure, tu pognes une marche d’escalier et tu tombes face la première. À force d’essayer de porter les souliers d'un autre, trop grands pour l'âge que tu as, tu oublies d’apprendre à marcher avec tes propres souliers à toi.

Moi, je me sauvais quand Papa voulait jouer avec moi. Quand il voulait me montrer à clouer, ou à utiliser une tour de machiniste, à calculer le pas d'un boulon, à tremper une pièce, à découvrir le Rockwell d'un alliage. Ou même à me montrer à nager. Papa est excellent nageur. Il a même gagné des médailles quand il était jeune. Il nage avec souplesse, sans relâche, comme si c’était tout facile et naturel. Il a souvent voulu me montrer. J'ai toujours refusé. Depuis que je suis tout petit, jusqu’à ce jour, j’ai fait l’indifférent. Celui qu’une telle proposition embête ennuie même. Résultat, je nage comme un Chihuahua et je trouve assez de salaud en moi pour prendre un air de celui qui en est fier. Fier de barboter comme un Chihuahua.

Mais de ses enseignements refusés avec un air de dédain, il en est resté quand même certaines choses. J'ai appris à ajuster une machine à coudre, à sentir et comprendre le tissu. Pas juste théoriquement à savoir la différence entre du polyester et du nylon, mais à intégrer ces notions pour que le choix d'un tissu à un autre devienne quasiment un réflexe inné. Des principes de base de gestion de l'humain, aussi. Une totale compréhension de la physique jusqu'à la quantique, ou là, mon cerveau atteint d'un coup des limites qui lui sont infranchissables. Je n'ai à peu près rien appris à l'école. Tout de lui. Mon Papa aux si grands souliers. Même si je me sauvais, même si je me sauve, il a réussi à me montrer un peu. Une chance pour moi.

Je ne me suis jamais excusé, ni pardonné de ne pas être allé travailler avec lui. Comme lui l'avait fait avec Grand-Papa. Comme son père l'avait fait avec son propre père. Comme tous nos aïeux l’ont fait depuis toujours, pratiquant le métier de corsetier en France et après leur arrivée ici. Papa prend ça, j'imagine, comme un rejet. Il n'a pas tort. Mais il ne doit pas comprendre les raisons. Encore plus douloureux pour lui. La raison d’une pointure tellement grande à chausser.

Grand-papa Nap vient de mourir. Je suis marmot. Je ne comprends rien à la mort. Je n’y comprendrai jamais rien d’ailleurs.

- Pourquoi il dort dans une boîte, grand-papa Nap ?

- Il ne dort pas, Louis, il est décédé. Il est au ciel...

- Il n’est pas au ciel, il est là dans couché sur le dos

- Non, Louis, ce que tu vois là n’est que sa dépouille. Ton grand-papa est rendu au ciel, avec le petit Jésus qui l’a appelé à lui

- C’est qui le petit Jésus ? Pourquoi Grand-papa va jouer avec lui plutôt qu’avec moi....

Après une couple de semaines, mon Grand-Papa Nap n’est toujours pas revenu du ciel. C’est à moi d’aller le retrouver. D’aller lui dire que je l’aime. De revenir, je vais aussi dire ma façon de penser à ce petit crisse de Jésus qui m’a volé mon grand-papa. Il va passer un mauvais quart d'heure quand je le vais le pogner. Il faut que je monte au ciel. J’ai concocté un plan. Je vais monter le plus haut possible, ouvrir la fenêtre la plus élevée de la maison, et me lancer avec un bon élan. Avant de m’écraser sur le sol, je vais ressauter un coup. Et encore, et encore. De bond en bond, j’allais atteindre les nuages. Puis m’y reposer un peu, et par un trou bleu, repartir de bond en bond vers le ciel pour aller chercher mon Grand-papa. Je monte au grenier, j’ouvre la petite fenêtre de la lucarne, je regarde le ciel pour me choisir un nuage comme destination, et sans l’ombre d’une hésitation, confiant dans mon plan, je saute dans le vide tout prêt à faire mes bonds successifs pour partir au ciel.

En tombant, j’ai beau essayer de ressauter, je tombe vers le sol. Frappe une corniche pour retomber vers le sol. Je m’écrase sur la table de vitre extérieure. La vitre vole en éclat. Le menton est coupé. Le sang pisse. J’ai mal partout, mais je suis vivant. Du monde arrive en criant. On me transporte vers l’auto. Avant de perdre connaissance, je vois le nuage que j’avais pris pour destination. J’ai échoué. Grand-papa va continuer de jouer avec ce crisse de petit Jésus. Je ne reverrai jamais mon Grand-Papa, il est maintenant inatteignable, parti pour toujours.

L’hôpital, les points de suture. Le psy parce qu'on me croyait suicidaire. Les questions. Je marmonne des trucs sur le ciel, sur mon grand-papa, que le petit Jésus est un crisse. Le psy écrit un rapport. Il fallait que je sois gardé sur observation pour cause de suicidaire.

On revient à la maison. Papa est rentré de Saint-Jean en catastrophe. Tout le monde crie, sauf lui. Il se lève la tête et regarde la lucarne du grenier ouverte. Il me prend par la main.

- Viens , Louis, on va s’éloigner un peu

On s’assoit un peu plus loin des cris. Il me demande de lui conter mon projet qui s'est si mal terminé. Il écoute. Mon père écoute toujours.

- Ton projet était bien, mon fils, mais tu as oublié les points d'appui. Ça t'aurait pris un point d'appui pour chaque nouveau saut. Sans point d'appui, tu ne peux pas faire de sauts. Tu comprends ?

Je dis oui de la tête, mais je ne comprends rien du tout. Un point d’appui ? Je ne comprends pas. Ça va me prendre des années pour comprendre. Mais je vais me répéter souvent ses paroles pour essayer de saisir cette notion de point d'appui. C'est long, des fois, de comprendre ce que son père nous dit.

Hier je l'ai appelé. 85 ans que je vous ai dit. C’est rare, dans ma vie, que j’aie appelé mon papa à l'aide. Le syndrome de la pointure trop grande à chausser. Mais là j'ai besoin de lui. Ca chauffe trop dans ma tête depuis quelques temps. Pour la première fois de ma vie, j’accepte que j’aille besoin de mon père.

- Papa, j'ai une nouvelle maison. Il y a un lac. Je voudrais que tu me montres à nager, Papa.

Il n'y a même pas eu le moindre silence d'hésitation.

- J'arrive, mon fils. J’arrive...

Le maudit point d'appui. Moi qui pensais l'avoir compris. Finalement ça m'a pris plus de cinquante ans pour le recomprendre à nouveau. Il était temps, presque moins cinq.

Louis

[doloair]

:lol: :lol: et voilà Tel père tel fils comme ils disent :lol: :lol: :lol:
trop facile belle histoire encore une fois Louis :lol: :wink:
Dolorès 8) :lol: :lol: :lol:

[Jacques3012]

WOW Louis, toujours du bonbon à te lire. Tu as du talent, peut-être différents de ceux de ton père mais tu en as dans ce que tu fait. Fort possible que su tu avais des enfants, ils trouveraient que tu chausse aussi une très grande pointure.

Pour ce qui est de mon fils, tu as raison en partie. J'aurais tellement aimé que mon fils me suive dans le garage lorsque je bricole, mais ça ne l'intéresse pas du tout. Mon père, pour ce que je l'ai connu, m'as transmis ses talents de bien faire les choses quand je travaille. J'aurais tellement aimé le connaître pour qu'il voit comment je me débrouille dans tout ce que je fait. J'ai appris souvent par moi même mais je suivais les traces qu'il m'avait laissé. Quand j'ai appris cette année qu'il était mort depuis environ 10 ans, j'ai su que plus jamais il ne pourrais être fier de ce que j'avais accomplis. J'avais réussi à suivre ses traces, les seules qu'il m'avais laissé et que j'avais en souvenir de ce que je me r'appelle.

Toi tu n'a pas suivi celles de ton père et tu t'en est très bien tiré, moi j'aurais voulu suivre les siennes mais il m'à été impossible de le faire. Le monde est bizarrement fait mais ce qui est bien, c'est que la plupart des gens finissent par tirer leur épingles du jeu et de bien réussir leurs vie.

Louis ton histoire est touchantes et tu sait très bien transmettre en lettres ce que tu as à dire, c'est un don que tu as et c'est toujours agréable de lire tes récits. Continue de nous abreuver de tes histoires, on ne s'en lassera jamais.

Tu as sans doutes des soeurs et ou frères et fort possible que ceux ci ai des enfants. Tu n'as pas d'enfants mais tu as probablement ceux de tes frères ou soeurs à gâter, ne t'en gêne pas, lâche toi lousse. Peu importe qui ils sont, s'ils sont heureux par tes gestes, le résultat est le même :wink:

Et pour ce qui est des chaussures, mon père portait des 12, moi des 9 et demi. Jamais ils ne m'aurait fait, même en voulant à tout prix les porter, mais maudit que j'aurai aimé essayer.

Jacques3012

[Louis_greniier]

Et pour ce qui est des chaussures, mon père portait des 12, moi des 9 et demi. Jamais ils ne m'aurait fait, même en voulant à tout prix les porter, mais maudit que j'aurai aimé essayer.

Jacques3012

Bisoux

Louis

[FlyROM]

Chapeau M'sieu Louis,

Piller sur son orgueil n'est pas mince tache, mais Oh! comme la récompense est agréable.


Ti'Sorin, qui irait bien manger une crème à glace !

[polaire]

Très belle histoire, M. Louis... Le mien avait presque l'âge du tien lorsqu'il est décédé il y a 17 ans... Il aurait eu 100 ans cette année, alors que j'en ai que 45. Ça donne une idée de l'âge qu'il avait lorsque je suis né. Je l'ai perdu relativement tôt (à 28 ans), mais ce fut de belles années avec mon «vieux» père.

Tout ça pour dire, que tu es chanceux de l'avoir près de toi encore... Bravo!

Pour répondre à Jacques, il est trop tôt pour moi de me prononcer si mes garçons ou même ma fille rêvent d'être pilote un jour, mais ma passion les a contaminé, si j'ai bien compris...

Mais je sais que mon plus vieux, s'il pilote un jour, ne pourra jamais aspirer à une licence professionnelle. Il est atteint d'une forme de daltonisme. Il ne peut pas déceler les contrastes entre les couleurs vert pâle et orange pâle, mais il peut nommer les couleurs franches. Il a probablement une deutéranomalie (merci Wikipédia!).

C'est en passant un examen de la vue, alors qu'il était en première année qu'on l'a su. La technicienne lui fait passer le test d’Ishihara, il ne pouvait pas lire le chiffre. Pensant qu'il ne connaissait pas encore ses chiffres (ce qui n'était vraiment pas le cas!), elle lui met le test avec le chemin sinueux entre les deux flèches. Mon gars trace une ligne bien droite avec son doigt entre les deux flèches.

Selon l'optométriste, il pourrait avoir un pilote privé, mais pas un commercial. Faudrait que je vérifie avec mon doc (qui m'a groundé à cause d'une ?*$**@# de pierre au rein que j'ai eu récemment, mais qui est passée).

À suivre.

Polaire

[deltaromeo]

Bon, la j'ai l'air fin... C'est que voyez vos, je suis un gars de la construction et ma pose, j'ai Lu ce merveilleux texte de M. Louis... faque lâ lâ je me retrouve les yeux pleins pour continuer à travailler, j'ai l'air d'un beau tawoin... Une chance que c'est moi le boss, ils peuvent pas rire. trop trop :D
Pour en revenir au sujet, ni mon gars ni ma fille (qui sont dans la jeune vingtaine) sont intéressés à l'aviation. Mais par contre le fils d'une bonne amie fait sa licence de planeur et je l'ai invité pour qu'il puisse savoir ce que c'était de pas toujours avoir à faire un atterrissage forcé :D. Il à vraiment aimé avoir un moteur dans le nez... J'essaie de l'encourager à garder sa Passion.
Daniel

[Zico]

Malgré tous les hélicoptères dans la maison, en LEGO, en bois, en photo, en pendentif, sur la montre, en modèles réduits (collés par maman), crochetés, en calendriers, dans la voiture, les petits, le gros et j'en oublie certainement ( :shock: ). Mes enfants ne sont pas plus intéressés que ça. Peut-être que quand je pourrai les prendre en vol avec moi, le désir de faire une licence viendra.

Mais bon, entre la passion de leur père pour l'agriculture et de leur mère pour les hélicos, ils ont de quoi avoir la tête qui tourne :wink:

En fin de compte pour moi, ce qui compte le plus, ce n'est pas tant qu'ils suivent mes traces mais plutôt qu'ils se trouvent une passion qui les aidera à s'épanouir. :D

Martine

[FlyROM]

En fin de compte pour moi, ce qui compte le plus, ce n'est pas tant qu'ils suivent mes traces mais plutôt qu'ils se trouvent une passion qui les aidera à s'épanouir. :D

Martine

Bien dit Martine!

[pyerreau]

Salut Jacques...
Cet été je suis allé à St-Fred pour voler avec ma petite famille. Le premier vol a été avec mon fils de 14 ans, le second avec ma fille de 17 ans et le dernier vol a été avec ma femme et mes deux enfants. Ma fille a aimé ça coussi-coussa....mon fiston quand à lui a ADORÉ ça et veux faire sa licence plus tard....il veux revoler avec moi à court terme. Mais je fut agéablement surpris d'apprendre et de voir que mon épouse a aimé sa balade, elle a pris de superbes photos, veux revenir voler avec moi et a même ouvert la porte pour l'achat d'un appareil.
Donc je te dirais que oui j"ai de la relève quand à mon fils....p-e mon épouse...qui sait?
Gino

[Cairan]

À Louis, ton histoire: :cry:

Moi ma mère m'a eu très jeune, jamais connu mon père, inconnu, ni cherché à le connaître... ayant été grandement élevé et encadré par mes grand-parents je n'en ai jamais senti le besoin, mais je sais une chose, c'est que mon fils je vais lui donner tout ce que j'aurais aimé avoir d'un Papa! À commencer par son premier vol (virtuel) à 19 mois :P

Donc, ouais on travaille là dessus!

[youtube]HXeg-XjwpT0[/youtube]

[chaps90]

Salut !

ma famille adore voler sans exception. Une femme de 32 ans, un fils de 9 ans et une fille de 2 ans. Ma femme quoique très craintive lors de son baptême a surmonté ses peurs. Quant à mes enfants, aucune peur ne leur a été transmise. Pour eux c'est tout naturel.

Mon fils, lors des passages à vide dans nos activités, me propose régulièrement d'aller faire une balade. Ma fille pour sa part, se jette littéralement sur ses souliers pour tenter de les mettre et de m'accompagner à chaque fois qu'elle entend le mot "avion" ou qu'elle me voit prendre les clés de mon pick up. Elle répête inlassablement "avion papa" "avion papa".... vous ne pouvez pas imaginer la face qu'elle me fait si je n'y vais pas avec elle.

Je suis choyé que ma passion soit devenue une activité familiale ! Est-ce qu'à leur tour ils auront la même passion ? Aucune idée et aucune importance pour moi. Ce qui compte c'est qu'ils trouvent leur passion.

[Theo007]

Lache pas Thomas :wink:

[GLAB]

Mes trois gars n'ont pas suivi mes traces en aviation mais ils ont voler très souvent avec moi. Maintenant j'initie mes 8 petits enfants dont Justin sur cette photo. Il a 3 ans et demi.

Il me reste encore mon petit fils Raphaël de 2 ans à initier et ma petite fille Élisabeth qui va avoir 1 an jeudi prochain.

Voici Justin il y a quelques semaines. Bien entendu, il n'a pas voulu regarder la caméra......

Jacques :D :D



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[DeltaMike]

Pour mon fils, l'avion est un moyen de se déplacer du point A au point B sans plus. Alors il n'a pas suivi mes traces. Mon épouse a arrêté de voler il y a quelques années. Ma passion, je la vis seul ou avec d'autres pilotes qui m'accompagnent de tant à autres.

Daniel

[FlyROM]

De mon coté, je dirais que Fiston à plus d’intérêt que Miss.
Tout ce que je peux faire avec eux c'est leur faire partager ma passion, leur en parler, les exposer et de leur donner le goût. Après ça dépendra d'eux...


Mais je continue à croire que l’intérêt et comme bien d'autres choses bonnes ou moins bonnes, ça se transmets de génération en génération.

Chez nous l'Aviation est devenue une activité familiale, mais j'avoue qu'il y en a plus accros que d'autres! :wink:


Quelques images qui vallent 1M de mots!




Sorin

[boldor]

Que de belles vérités tu exprime là Louis, et comme j'aurais voulu pouvoir encore profiter de mon père comme tu viens de le faire.

Bravo pour ta sensibilité et ta verve que je qualifierai d'excellente si je n'avais pas peur de la redondance.

Profites en bien et très longtemps.

Serge

[nightdreamer]

Mes deux garçons de 6 et 10 ans adorent. Pour ma fille de 8 ans, c’est différent, à chaque invitation elle me répond : Papa, arrête de m’achaler avec ton avion!
J’ai donc beaucoup de travail à faire pour la convaincre. :cry:


NIGHTDREAMER

[Mariquita]

Pour ma part...

Mes parents ne sont pas dans l'aviation... ni même personne de mon entourage (sauf mon copain LouisR, mais je ne le connaissais pas à l'époque). Beaucoup de personnes d'ailleurs, me demandent comment j'ai fait pour aboutir là-dedans. C'est difficile à répondre quand tu ne sais même pas la réponse toi-même!

En cherchant plus loin, je n'ai jamais vraiment été une ''fifille''. Jeune, je jouais plutôt aux Légos qu'aux Barbies, je m'intéressais plutôt aux sciences et aux expériences, comprendre des phénomènes complexes. Encore aujourd'hui, j'aime pas aller magasiner dans les boutiques, j'aime pas faire à manger, ou faire des trucs comme on dit ''de filles''. Par contre, demandez-moi de faire de la menuiserie, du béton, n'importe quoi de gars... j'ai toujours adoré!

À mon grand désespoir (et celui de mon père), je n'ai pas été la fille que souhaitait mon père. Lui même très bon cuisinier, adore magasiner, adore la mode... très efféminé. Il est homosexuel. Il aurait aimé, et je le sais très bien, avoir une fille normale, qui lui ressemble et qui s'intéresse aux trucs de filles. C'est un homme cultivé, mais aucunement manuel. Il était du genre à payer quelqu'un pour venir peinturer un mur chez nous. Et moi... qui aurait tellement aimé avoir un père qui me montre des trucs manuels!

Je ne suis pas psychologue, mais se pourrait-il que vu que j'ai manqué de l'attention d'un vrai père ''mâle'', m'aie poussé à être plus ''masculine'' et à avoir des goûts plus masculins? Peut-être que ça a aucun rapport non plus.

Bref, je parlais à ma gardienne d'enfance, pas plus tard que la semaine passée. Elle me disait:

- Te souviens-tu, Mari, quand tu t'étendais dans le gazon et que me disait, en pointant les nuages << REGARDE LE CHIEN! REGARDE LE BATEAU!>>

Bien sûr que je m'en souviens... j'ai toujours adoré, le ciel.... Autre chose qu'elle m'a dit:

- Te souviens-tu Mari, tu me disait toujours << Je vais y aller sur la lune, oui je vais y aller...>>

À ce moment-là, je ne savais pas que je voulais devenir pilote, j'avais moins que 10 ans. Mais l'intérêt pour le ciel et les astres remonte à très loin... C'est seulement en 2008 à mes 18 ans que j'ai décidé de prendre mes cours théoriques pour mon privé, et, dans la même année de rentrer à l'ÉNA. Ça s'est fait d'un coup. Mon père voulait pas que j'aille à l'ÉNA, en disant que c'était un métier de gars. Y'a fallu le convaincre que c'était ça qui me plaisait. Maintenant, je suis contente qu'il m'encourage dans ce que je fait... Par contre, je ne pourrai jamais l'amener en avion... il a trop peur...

Mari