Des nouvelles de Julie
- toxedo_2000
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Des nouvelles de Julie
Elle s'envolera dans l'espace dans quelques jours. Elle nous écrit de temps en temps pour nous raconter ce qui se passe. Je ne pense pas qu'elle s'offusquera que vous lisiez ce qui suit. Je suis très fier d'elle pour ma part.
L-10 Kennedy Space Center - Floride - 3 juin 2009
L'équipage de STS127 est au Cap Kennedy pour la répétition générale d'avant lancement. Deux jours d'entraînement intensif sur la navette, d'essai des scaphandres, de briefings et de dernières vérifications d'équipement. Cet après-midi, moi et mon équipage avons inspecté l'équipement installé dans la soute d'Endeavour. On s’est couverts des pieds à la tête d’un uniforme spécial avant d’entrer dans le « clean room » caché sous la structure de protection de la rampe de lancement. Protégée des intempéries et indiscernable de l’extérieur, cette clean room est une vrai fourmilière, avec des échafaudages et des gros projecteurs, et là, devant nous, les portes de la soute de la navette sont grandes ouvertes. Tout notre équipement est prêt à partir, bien installé à la verticale sur la rampe de lancement. C'est avec une certaine fierté que j'ai admiré entre autre les deux bras canadiens – le Canadarm et la perche d'inspection – fleurons de la technologie et du savoir-faire de chez-nous, parfaitement enlignés chacun de leur côté sur les rebords de la soute avec leurs bannières CANADA bien en vue (pour une fois que nous ne sommes pas gênés de publiciser nos accomplissements...). Dans un peu plus d'une semaine, je serai aux commandes de ces magnifiques robots spatiaux. Quelle chance! Plus tôt dans la journée, on s'est entraînés sur des mesures d'urgence et à conduire le tank d'évacuation. Ce tank est stationné à côté d'un bunker situé au pied de la rampe de lancement, prêt à recevoir l'équipage et à lui permettre de quitter rapidement et en toute sécurité l'aire de lancement advenant une avarie majeure durant le compte a rebours. Chaque membre de l'équipage doit être en mesure de servir de chauffeur, donc on a passé chacun à son tour au volant. Conduire ce tank est trippant et vous pouvez voir une photo de mon tour comme conducteur ci-jointe. Même si la raison d'être de ce tank est plus que sérieuse, vous pouvez vous imaginez que pendant ces essais routiers, on a beaucoup rigolé.
Pour d'autres photos de cet entraînement, consultez le site du Kennedy Space Center (Adresse au bas du message)
L-9 Kennedy Space Center - Florida - 4 juin 2009
Ce matin, c'était la répétition générale du jour du lancement. On s'est levé aux petites heures comme on le fera le 13 juin prochain, on a déjeuné, puis après un briefing météo, on a enfilé nos scaphandres oranges et quitté les quartiers de quarantaine des astronautes en direction de la rampe de lancement. Une fois sur place, l’équipage s’est entassé dans un petit ascenseur et on est monté jusqu'au niveau de la passerelle d'accès. Puis un à un, selon un ordre bien précis, on est monté à bord d'Endeavour. Ça prend environ 15-20 minutes pour attacher un astronaute sur son siège, et en position verticale, ce n'est pas évident, donc on ne peut pas tous aller s'installer en même temps. Comme je suis assis en plein centre du poste de pilotage, je suis la dernière à monter à bord. Pendant que nos techniciens attachent mes collègues, j'attends tranquillement à l’extérieur, sur la rampe, à 200 pieds du sol, avec une vue magnifique du Centre Kennedy, de la plage et de la mer. Je me trouve littéralement à deux pas de l'écoutille d'Endeavour, des fusées et du réservoir externe. Aujourd'hui, comme c'était simplement un exercice, le réservoir était vide et les fusées désarmées, mais le jour du lancement, c'est un véhicule vivant que je côtoierai, qui ronflera et sifflera en crachant de la fumée. Ça va être très impressionnant.
Enfin on m'appelle. C'est mon tour. J'entre dans l'antichambre qui entoure l'écoutille, met mon harnais de parachute, mon casque d'écoute, dis au revoir à la caméra, et me met à quatre pattes pour monter à bord. On n’est pas trop gracieux quand on porte 100 livres de scaphandres, mais bon, on y arrive. Je me faufile jusqu'à mon siège, me couche sur le dos, et devient un "légume" (pour emprunter l'expression anglaise - to become a vegetable), c'est-à-dire que je ne bouge plus à moins qu’on me le demande et suis à la lettre les instructions du technicien chargé de m'attacher. En deux temps trois mouvements, me voilà rivée à mon siège, couchée vers le ciel, prête à partir. Je regarde le compte à rebours. Il indique moins 1 heures et 53 minutes. Presque deux heures d'attente encore à venir! Tous mes amis en témoigneront, je ne suis JAMAIS autant en avance pour quoi que ce soit, même pas pour prendre un avion commercial. Mais il n’est pas question d’être à la dernière minute pour prendre la navette spatiale!
Petite précision : Il n'y a que 7 personnes autorisées sur la rampe de lancement à part l'équipage une fois que le réservoir est rempli de carburant, environ 8 heures avant le lancement. Ces 7 personnes (qu'on appelle la CLOSE-OUT CREW) sont spécialisées dans l'art de sceller un équipage dans un véhicule spatial. Elles portent des combinaisons blanches avec de gros numéros d’1 à 7 imprimés dans le dos. Elles quittent la rampe de lancement une fois que tous les astronautes sont installés et l'écoutille fermée et verrouillée, environ une heure avant T=0, et vont attendre à environ 4 km plus loin (ce qui est à peine un peu plus près que ceux d’entre vous qui assisteront au lancement!) L'équipage reste ensuite complètement seul avec une fusée armée jusqu'au lancement. S’il arrive un problème majeur durant le compte-à-rebours, l’équipage doit se débrouiller tout seul. De là l’importance de savoir quoi faire, et d’utiliser le tank d’évacuation si nécessaire.
L-9 Ellington Field – NASA Flight Operations – Houston, TX - 4 juin 2009 – 18h30
On vient d’atterir à Houston après une journée bien remplie à Cap Kennedy. Ça « dormiottait » un peu ici et là dans l’avion de la NASA qui nous a ramené à la maison après cette journée de répétition générale, parce qu’il faut recharger les batteries rapidement. On nous a donné congé demain vendredi 5 juin, pour passer un peu de temps avec nos familles, mais dès samedi le 6 juin, on rentre en quarantaine et on retourne à Kennedy Space Center lundi le 8 pour le vrai lancement cette fois-ci. Le temps passe tellement vite que j’ai l’impression de le sentir me couler entre les doigts.
Par chance, on est prêt, on est calme et on a hâte de partir pour accomplir cette mission. Et quelle mission ce sera : 16 jours, 5 marches dans l’espace, 3 bras robotiques en fonction presque chaque jour, 13 personnes à bord, 5 nationalités. Ça va être du sport. Fait intéressant, bien qu’après un an d’entraînement conjoint, notre équipage était bien soudé et travaillait déjà très bien ensemble, dans les derniers jours, on a tous noté un resserrement des rangs. Le jour J approche et il est plus que jamais nécessaire de s’épauler et de travailler en équipe. C’est plus qu’un groupe de collègues qui s’apprête à partir dans l’espace maintenant, c’est une équipe cohésive, motivée, hyper-performante, et pourtant terriblement sensible l’un à l’autre. Chacun d’entre nous ressent à la fois un sentiment de responsabilité, d’appartenance et d’humilité. On a la responsabilité de bien faire son travail, mais l’équipe compte avant les individus qui la compose, et surtout, on ne se croit pas invisibles (bien au contraire…). Et je crois qu’en bout de ligne, c’est exactement cette dynamique qui nous permet d’extraire le meilleur de nous, de nous surpasser, et donc de contribuer au succès de la mission. C’est phénoménal ce que nous pouvons accomplir en groupe. Les Anglais n’ont pas tort: When we work as a group, we are greater than the sum of our parts! Et c’est vrai sur Terre aussi…
A+
Julie
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L-10 Kennedy Space Center - Floride - 3 juin 2009
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L-9 Kennedy Space Center - Florida - 4 juin 2009
Ce matin, c'était la répétition générale du jour du lancement. On s'est levé aux petites heures comme on le fera le 13 juin prochain, on a déjeuné, puis après un briefing météo, on a enfilé nos scaphandres oranges et quitté les quartiers de quarantaine des astronautes en direction de la rampe de lancement. Une fois sur place, l’équipage s’est entassé dans un petit ascenseur et on est monté jusqu'au niveau de la passerelle d'accès. Puis un à un, selon un ordre bien précis, on est monté à bord d'Endeavour. Ça prend environ 15-20 minutes pour attacher un astronaute sur son siège, et en position verticale, ce n'est pas évident, donc on ne peut pas tous aller s'installer en même temps. Comme je suis assis en plein centre du poste de pilotage, je suis la dernière à monter à bord. Pendant que nos techniciens attachent mes collègues, j'attends tranquillement à l’extérieur, sur la rampe, à 200 pieds du sol, avec une vue magnifique du Centre Kennedy, de la plage et de la mer. Je me trouve littéralement à deux pas de l'écoutille d'Endeavour, des fusées et du réservoir externe. Aujourd'hui, comme c'était simplement un exercice, le réservoir était vide et les fusées désarmées, mais le jour du lancement, c'est un véhicule vivant que je côtoierai, qui ronflera et sifflera en crachant de la fumée. Ça va être très impressionnant.
Enfin on m'appelle. C'est mon tour. J'entre dans l'antichambre qui entoure l'écoutille, met mon harnais de parachute, mon casque d'écoute, dis au revoir à la caméra, et me met à quatre pattes pour monter à bord. On n’est pas trop gracieux quand on porte 100 livres de scaphandres, mais bon, on y arrive. Je me faufile jusqu'à mon siège, me couche sur le dos, et devient un "légume" (pour emprunter l'expression anglaise - to become a vegetable), c'est-à-dire que je ne bouge plus à moins qu’on me le demande et suis à la lettre les instructions du technicien chargé de m'attacher. En deux temps trois mouvements, me voilà rivée à mon siège, couchée vers le ciel, prête à partir. Je regarde le compte à rebours. Il indique moins 1 heures et 53 minutes. Presque deux heures d'attente encore à venir! Tous mes amis en témoigneront, je ne suis JAMAIS autant en avance pour quoi que ce soit, même pas pour prendre un avion commercial. Mais il n’est pas question d’être à la dernière minute pour prendre la navette spatiale!
Petite précision : Il n'y a que 7 personnes autorisées sur la rampe de lancement à part l'équipage une fois que le réservoir est rempli de carburant, environ 8 heures avant le lancement. Ces 7 personnes (qu'on appelle la CLOSE-OUT CREW) sont spécialisées dans l'art de sceller un équipage dans un véhicule spatial. Elles portent des combinaisons blanches avec de gros numéros d’1 à 7 imprimés dans le dos. Elles quittent la rampe de lancement une fois que tous les astronautes sont installés et l'écoutille fermée et verrouillée, environ une heure avant T=0, et vont attendre à environ 4 km plus loin (ce qui est à peine un peu plus près que ceux d’entre vous qui assisteront au lancement!) L'équipage reste ensuite complètement seul avec une fusée armée jusqu'au lancement. S’il arrive un problème majeur durant le compte-à-rebours, l’équipage doit se débrouiller tout seul. De là l’importance de savoir quoi faire, et d’utiliser le tank d’évacuation si nécessaire.
L-9 Ellington Field – NASA Flight Operations – Houston, TX - 4 juin 2009 – 18h30
On vient d’atterir à Houston après une journée bien remplie à Cap Kennedy. Ça « dormiottait » un peu ici et là dans l’avion de la NASA qui nous a ramené à la maison après cette journée de répétition générale, parce qu’il faut recharger les batteries rapidement. On nous a donné congé demain vendredi 5 juin, pour passer un peu de temps avec nos familles, mais dès samedi le 6 juin, on rentre en quarantaine et on retourne à Kennedy Space Center lundi le 8 pour le vrai lancement cette fois-ci. Le temps passe tellement vite que j’ai l’impression de le sentir me couler entre les doigts.
Par chance, on est prêt, on est calme et on a hâte de partir pour accomplir cette mission. Et quelle mission ce sera : 16 jours, 5 marches dans l’espace, 3 bras robotiques en fonction presque chaque jour, 13 personnes à bord, 5 nationalités. Ça va être du sport. Fait intéressant, bien qu’après un an d’entraînement conjoint, notre équipage était bien soudé et travaillait déjà très bien ensemble, dans les derniers jours, on a tous noté un resserrement des rangs. Le jour J approche et il est plus que jamais nécessaire de s’épauler et de travailler en équipe. C’est plus qu’un groupe de collègues qui s’apprête à partir dans l’espace maintenant, c’est une équipe cohésive, motivée, hyper-performante, et pourtant terriblement sensible l’un à l’autre. Chacun d’entre nous ressent à la fois un sentiment de responsabilité, d’appartenance et d’humilité. On a la responsabilité de bien faire son travail, mais l’équipe compte avant les individus qui la compose, et surtout, on ne se croit pas invisibles (bien au contraire…). Et je crois qu’en bout de ligne, c’est exactement cette dynamique qui nous permet d’extraire le meilleur de nous, de nous surpasser, et donc de contribuer au succès de la mission. C’est phénoménal ce que nous pouvons accomplir en groupe. Les Anglais n’ont pas tort: When we work as a group, we are greater than the sum of our parts! Et c’est vrai sur Terre aussi…
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Julie
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- Jacques3012
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Merci Gaston pour ce texte, très impressionnant ce qui se passe avant le lancement.
Cette Julie, elle se sera démarquée parmi tant d'autres :)
On à des génies ici au Québec, on à de quoi être fier.
Et ce bras canadien, c'est toute une mécanique pensée ici, malheureusement, avec la fin des voyages en navettes, ils seront probablement mis au rancart.
Comme j'ai déja mentionné sur un autre tread, je n'approuves pas réellement ces voyages mais bon, si des gens doivent le faire, alors aussi bien qu'il y ai des gens parmis nous qui en profitions. On peut les compter sur les doigts d'une seule main ceux qui ont la chance et les capacitées d'effectuer ces voyages, à moins d'être multi millionnaires et en santé :wink:
Jacques3012 (qui promet de rester calme malgré les contestations)
Cette Julie, elle se sera démarquée parmi tant d'autres :)
On à des génies ici au Québec, on à de quoi être fier.
Et ce bras canadien, c'est toute une mécanique pensée ici, malheureusement, avec la fin des voyages en navettes, ils seront probablement mis au rancart.
Comme j'ai déja mentionné sur un autre tread, je n'approuves pas réellement ces voyages mais bon, si des gens doivent le faire, alors aussi bien qu'il y ai des gens parmis nous qui en profitions. On peut les compter sur les doigts d'une seule main ceux qui ont la chance et les capacitées d'effectuer ces voyages, à moins d'être multi millionnaires et en santé :wink:
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- toxedo_2000
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Jacques3012 wrote:Hé Gaston :!:
Est-ce que c'est Julie elle même qui t'avais invité au lancement :?:
Elle doit avoir le droit d'inviter quelques personnes de son entourage :!:
Et pourquoi tu n'est pas sûr d'y assister si ce n'est pas trop indiscret à te demander :?:
Merci
Jacques3012
Julie et son mari sont des amis. Elle m'a fait l'honneur de nous inviter Louise et moi, et d'autres amis... et sa famille, bien sûr.
Mais j'ai un enregistrement en studio la veille au soir. Peux pas être en Floride le lendemain matin
À moins que le vol soit retardé... là ça deviendrait possible.
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toxedo_2000 wrote:Jacques3012 wrote:Hé Gaston :!:
Est-ce que c'est Julie elle même qui t'avais invité au lancement :?:
Elle doit avoir le droit d'inviter quelques personnes de son entourage :!:
Et pourquoi tu n'est pas sûr d'y assister si ce n'est pas trop indiscret à te demander :?:
Merci
Jacques3012
Julie et son mari sont des amis. Elle m'a fait l'honneur de nous inviter Louise et moi, et d'autres amis... et sa famille, bien sûr.
Mais j'ai un enregistrement en studio la veille au soir. Peux pas être en Floride le lendemain matin
À moins que le vol soit retardé... là ça deviendrait possible.
A moin que tu t'arrange avec Olivier et son TBM :shock:
- wilga
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Gaston Toxedo 2000
Je n¨ai fait qu¨apercevoir ton post et je tiens a te remercié pour nous le faire suivre.... Tu peux être certain que je vais jeter un coup d¨oeil la dessus ce soir J¨ai bien hâte d¨avoir quelque minutes pour lire tout ça et Bravo Mme Payette .. Vous faites de grande chose ! =:) q:)p q:)p
Sarto :wink:
Je n¨ai fait qu¨apercevoir ton post et je tiens a te remercié pour nous le faire suivre.... Tu peux être certain que je vais jeter un coup d¨oeil la dessus ce soir J¨ai bien hâte d¨avoir quelque minutes pour lire tout ça et Bravo Mme Payette .. Vous faites de grande chose ! =:) q:)p q:)p
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- Jacques3012
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toxedo_2000 wrote:Julie et son mari sont des amis. Elle m'a fait l'honneur de nous inviter Louise et moi, et d'autres amis... et sa famille, bien sûr.
Mais j'ai un enregistrement en studio la veille au soir. Peux pas être en Floride le lendemain matin
À moins que le vol soit retardé... là ça deviendrait possible.
Ça serai malheureux de manquer une si belle occasion, surtout que des lancement de navette y'en aura plus beaucoup à venir et avec Julie Payette comme membres de l'équipes, c'est pas souvent que ça arrives.
Whein, ça doit te tirailler dans la tête cette histoire la :!: :?
Jacques3012
- rockstrong
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Merci d'avoir partagé ce texte Gaston!
Je ne souhaite pas de délai à la mission mais je te souhaite sincèrement de pouvoir assister au décollage, surtout à environ 4 km seulement! Ne serait-ce que pour pouvoir ensuite bénéficier du récit....! :wink:
J'ai eu la chance de rencontrer Julie mais sans sa navette!
(Je viens de me rendre compte que le post était dans le bar des pilotes. Désolé mais je ne suis pas encore pilote. Le rêve est toujours présent par contre...)
Je ne souhaite pas de délai à la mission mais je te souhaite sincèrement de pouvoir assister au décollage, surtout à environ 4 km seulement! Ne serait-ce que pour pouvoir ensuite bénéficier du récit....! :wink:
J'ai eu la chance de rencontrer Julie mais sans sa navette!
(Je viens de me rendre compte que le post était dans le bar des pilotes. Désolé mais je ne suis pas encore pilote. Le rêve est toujours présent par contre...)
- rockstrong
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Michel C-GNCJ wrote:................
Maintenant, il faudrait que quelqu'un qui la connait bien la persuade de venir à l'assemblée générale annuelle de l'APBQ raconter ses expériences !!!! :wink: :wink: :wink:
Michel C.
C'est toujours possible de faire la demande en passant par ici http://www.asc-csa.gc.ca/fra/astronautes/invitation.asp. Mais pour avoir fait la demande l'an dernier pour qu'elle vienne à l'école des mes kids, c'est bien certain que l'agenda de l'astronaute en question est le premier juge! Peut-être qu'avec un bon contact, vous auriez une chance...
- toxedo_2000
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Voici le dernier message qu'elle nous a envoyé il y a quelques jours:
Maudit que j'aimerais ça être là. Louis y est déjà. N'est-ce pas Louis ?
L-7 days Johnson Space Center, Houston TX - Samedi 6 juin 2009 - 23h00
Bonjour!
Il est 23h00, samedi soir, et c'est le temps pour l'équipage de STS127 de rentrer en quarantaine avant le décollage. Quand je quitterai la maison ce soir, je ne reviendrai qu'à mon retour de l'espace, dans plus de 3 semaines. Ça fait un peu drôle, parce que les quartiers de quarantaine sont situés au centre spatial Johnson à Houston, pas très loin de chez-moi, donc je ne déménage que de quelques kilomètres pour l'instant. Les astronautes vont en quarantaine afin de ne pas contracter de virus ou de rhumes qui pourraient les affecter durant la mission. Les quartiers de quarantaine sont isolés des autres édifices du centre d'entraînemnet et seules quelques personnes séléctionnées (et validées par les médecins) y ont accès. Nous ne resterons dans ces quartiers que 2 jours, puis nous prendrons un avion de la NASA pour le Cap Kennedy lundi soir pour terminer le décompte.
Bon voilà, j'ai tout ce qu'il me faut et je suis prête à partir. J'arrête une dernière fois dans la chambre du petit avant de passer la porte. C'est un moment un peu plus difficile pour maman que pour l'enfant, qui dort profondément. Le petit sait très bien ce qui se passe et est au courant de la quarantaine, mais il ne semble pas être autrement affecté par les événements. Comme tous les enfants d'astronautes, il trouve en fait cela assez normal de voir un parent partir et revenir de l'espace. Il n'y a rien là, ça fait partie de son monde depuis qu'il est né!
Billie mon mari m'accompagne jusqu'au Crew Quarters où il pourra rester quelques heures avec nous. La majorité de mes collègues et leurs conjointes sont déjà arrivés. Malgré l'heure tardive, la soirée ne fait que commencer pour l'équipage, car il faut nous décaler afin de se synchroniser sur le fuseau horaire de la Station spatiale. Pour un lancement à 7h19 du matin le 13 juin, il nous faut décaler de plus de 12 heures, à raison de 2 heures par nuit. Par exemple, ce soir, L-7, on ira se coucher à 4 heures du matin. Demain, L-6, ce sera à 6 heures qu'on ira dormir, et ainsi de suite, jusqu'à ce que notre journée "normale" commence à 22h00 le soir et se termine à midi le lendemain. C'est comme traverser l'Atlantique petit peu par petit peu, et ensuite vivre strictement de nuit.
Après des semaines d’entraînement intensif, les choses sont beaucoup plus tranquilles en quarantaine. On a enfin un peu de temps pour souffler et on en profite pour mettre à jour nos affaires, terminer nos préparatifs, et réviser nos procédures.
Mais là c'est vrai. Le compte à rebours de STS127 a vraiment commencé.
L- 5 days Johnson Space Center, Houston TX - lundi 8 juin 2009 - 18h00
Je n'ai que quelques minutes pour écrire, car on doit se rendre à l'aéroport pour partir en Floride.
Nous venons tout juste de terminer notre dernière session de simulation de décollage. Nos instructeurs gardent cette dernière série d'ascensions en simulateur jusqu'à la toute dernière minute afin que nous ayons les réflexes parfaitement aiguisés pour la vraie. On vient de faire 4 simulations de décollage. Pendant les 3 premières, nous avons dû répondre à toutes sortes de défaillances simulées comme d'habitude, mais la dernière ascension s'est passée complètement normalement. C'est un cadeau que nous font les équipes d'entraînement pour nous souhaiter bonne chance et bon voyage. On était un peu surpris dans le cockpit, car on ne se rappelait plus la dernière fois que nous avons fait un décollage simulé sans qu'une seule alarme ne sonne...
Elle avait aussi mis quelques photos, mais je pense que vous pouvez les voir sur le site de la Nasa
Maudit que j'aimerais ça être là. Louis y est déjà. N'est-ce pas Louis ?
L-7 days Johnson Space Center, Houston TX - Samedi 6 juin 2009 - 23h00
Bonjour!
Il est 23h00, samedi soir, et c'est le temps pour l'équipage de STS127 de rentrer en quarantaine avant le décollage. Quand je quitterai la maison ce soir, je ne reviendrai qu'à mon retour de l'espace, dans plus de 3 semaines. Ça fait un peu drôle, parce que les quartiers de quarantaine sont situés au centre spatial Johnson à Houston, pas très loin de chez-moi, donc je ne déménage que de quelques kilomètres pour l'instant. Les astronautes vont en quarantaine afin de ne pas contracter de virus ou de rhumes qui pourraient les affecter durant la mission. Les quartiers de quarantaine sont isolés des autres édifices du centre d'entraînemnet et seules quelques personnes séléctionnées (et validées par les médecins) y ont accès. Nous ne resterons dans ces quartiers que 2 jours, puis nous prendrons un avion de la NASA pour le Cap Kennedy lundi soir pour terminer le décompte.
Bon voilà, j'ai tout ce qu'il me faut et je suis prête à partir. J'arrête une dernière fois dans la chambre du petit avant de passer la porte. C'est un moment un peu plus difficile pour maman que pour l'enfant, qui dort profondément. Le petit sait très bien ce qui se passe et est au courant de la quarantaine, mais il ne semble pas être autrement affecté par les événements. Comme tous les enfants d'astronautes, il trouve en fait cela assez normal de voir un parent partir et revenir de l'espace. Il n'y a rien là, ça fait partie de son monde depuis qu'il est né!
Billie mon mari m'accompagne jusqu'au Crew Quarters où il pourra rester quelques heures avec nous. La majorité de mes collègues et leurs conjointes sont déjà arrivés. Malgré l'heure tardive, la soirée ne fait que commencer pour l'équipage, car il faut nous décaler afin de se synchroniser sur le fuseau horaire de la Station spatiale. Pour un lancement à 7h19 du matin le 13 juin, il nous faut décaler de plus de 12 heures, à raison de 2 heures par nuit. Par exemple, ce soir, L-7, on ira se coucher à 4 heures du matin. Demain, L-6, ce sera à 6 heures qu'on ira dormir, et ainsi de suite, jusqu'à ce que notre journée "normale" commence à 22h00 le soir et se termine à midi le lendemain. C'est comme traverser l'Atlantique petit peu par petit peu, et ensuite vivre strictement de nuit.
Après des semaines d’entraînement intensif, les choses sont beaucoup plus tranquilles en quarantaine. On a enfin un peu de temps pour souffler et on en profite pour mettre à jour nos affaires, terminer nos préparatifs, et réviser nos procédures.
Mais là c'est vrai. Le compte à rebours de STS127 a vraiment commencé.
L- 5 days Johnson Space Center, Houston TX - lundi 8 juin 2009 - 18h00
Je n'ai que quelques minutes pour écrire, car on doit se rendre à l'aéroport pour partir en Floride.
Nous venons tout juste de terminer notre dernière session de simulation de décollage. Nos instructeurs gardent cette dernière série d'ascensions en simulateur jusqu'à la toute dernière minute afin que nous ayons les réflexes parfaitement aiguisés pour la vraie. On vient de faire 4 simulations de décollage. Pendant les 3 premières, nous avons dû répondre à toutes sortes de défaillances simulées comme d'habitude, mais la dernière ascension s'est passée complètement normalement. C'est un cadeau que nous font les équipes d'entraînement pour nous souhaiter bonne chance et bon voyage. On était un peu surpris dans le cockpit, car on ne se rappelait plus la dernière fois que nous avons fait un décollage simulé sans qu'une seule alarme ne sonne...
Elle avait aussi mis quelques photos, mais je pense que vous pouvez les voir sur le site de la Nasa
- toxedo_2000
- Immortel

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Je viens juste de recevoir celui-ci...
Comme il n'y a rien d'extrêmement personnel, je vous le fais lire.
Je pense qu'elle est très excitée !!!! La chanceuse !
Jeudi 11 juin 2009 - Kennedy Space Center - 5h00 du matin
C'est la nuit noire au Cap Kennedy et la grande majorité des gens en Floride dort profondément. Sauf les travailleurs, les oiseaux de nuit et l'equipage de STS127. Cinq heures du matin heure de l'est, c'est l'équivalent de l'après-midi pour nous. Nous sommes à L-2. Deux jours avant le décollage.
Je vous écris de l'intérieur d'un avion qu'on appelle le STA (Shuttle Landing Aircraft). C’est un petit avion Gulfstream qui a été spécialement modifié pour permettre aux astronautes de pratiquer l’approche finale de la navette vers une piste d’atterrissage lors du retour sur Terre. Dans le cockpit du STA, le côté gauche est identique au tableau de bord de la navette spatiale, alors que le côté droit est un tableau de bord d’avion normal (ou presque). L’astronaute en entraînement s’assoie à gauche, alors qu’un instructeur-pilote s’assoit à droite et manoeuvre l’avion en position à 20,000 pieds, configure les volets, et passe les commandes à l’astronaute qui pratique alors la descente finale vers la piste d’atterrissage de Centre spatial Kennedy.
Cette piste d’atterrissage est longue de 4,5 kilomètres et large de 100m! C’est tellement énorme comme piste, et son revêtement est tellement blanc et brillant comparé aux couleurs denses et foncées de l’environnement qui l’entoure qu’on la voit très bien à l’œil nu de l’espace. Mais même avec une aussi longue piste d’atterrissage, comme la navette revient dans l’atmosphère comme un boulet et atterrie sans moteurs, tel un mauvais planeur, le Commandant a une seule chance de « faire » la piste. Il ne peut absolument pas manquer son coup. De là l’importance de pratiquer et de re-pratiquer des centaines de fois cette approche.
Mon Commandant Mark Polansky a passé les deux dernières heures en simulation d'approche dans le STA et j’en ai profité pour l’accompagner dans ce dernier entraînement. C’est très impressionnant de se tenir debout derrière l’ingénieur de vol, et de sentir le STA piquer vers le sol. L’avion plonge littéralement vers le sol à un angle de 20 degrés (7 fois plus à pic qu’un avions commercial). Le Commandant le redresse à 1000 m, puis de nouveau à 100m. Il sort le train d'atterrissage 10 secondes (!!) avant que les roues ne touchent le sol, simule le touchdown, et puis hop, on remonte et on recommence.
Tout de suite après l'entraînement en STA, on monte dans nos jet d'entraînement T38 pour faire une dernière session de conditionnement pour se préparer à l'apesenteur (en d’autres mots, « tirer » des G). C'est un peu brutal, mais ça aide grandement à s’adapter une fois dans l’espace.
En revenant pour atterir de ce vol de T38, on a longé la côte et passé à côté de la ville de Cocoa Beach où loge tous mes amis, ma famille et mes collègues de l’Agence spatiale. On a fait un survol en basse altitude de la côte et j'ai vu des amis sur la plage et sur les balcons. Quelle belle façon de saluer tout le monde avant le lancement.
Jeudi 11 juin 2009 – Kennedy Space Center, Florida – 20h00
8 heures du soir. Je viens tout juste de me réveiller. Nous sommes L-1. Une journée avant le départ. Nous avons reçu le « GO » officiel pour entamer la dernière phase du compte à rebours et les équipes au sol travaillent sans relâche pour qu’Endeavour soit fin prête. Les prévisions météo sont positives pour l’instant. Aux quartiers de quarantaine, tout va bien. C’est assez calme. Nous aurons la chance de dire au revoir à nos conjoints une dernière fois avant d’aller se coucher demain vers midi.
De Julie
Comme il n'y a rien d'extrêmement personnel, je vous le fais lire.
Je pense qu'elle est très excitée !!!! La chanceuse !
Jeudi 11 juin 2009 - Kennedy Space Center - 5h00 du matin
C'est la nuit noire au Cap Kennedy et la grande majorité des gens en Floride dort profondément. Sauf les travailleurs, les oiseaux de nuit et l'equipage de STS127. Cinq heures du matin heure de l'est, c'est l'équivalent de l'après-midi pour nous. Nous sommes à L-2. Deux jours avant le décollage.
Je vous écris de l'intérieur d'un avion qu'on appelle le STA (Shuttle Landing Aircraft). C’est un petit avion Gulfstream qui a été spécialement modifié pour permettre aux astronautes de pratiquer l’approche finale de la navette vers une piste d’atterrissage lors du retour sur Terre. Dans le cockpit du STA, le côté gauche est identique au tableau de bord de la navette spatiale, alors que le côté droit est un tableau de bord d’avion normal (ou presque). L’astronaute en entraînement s’assoie à gauche, alors qu’un instructeur-pilote s’assoit à droite et manoeuvre l’avion en position à 20,000 pieds, configure les volets, et passe les commandes à l’astronaute qui pratique alors la descente finale vers la piste d’atterrissage de Centre spatial Kennedy.
Cette piste d’atterrissage est longue de 4,5 kilomètres et large de 100m! C’est tellement énorme comme piste, et son revêtement est tellement blanc et brillant comparé aux couleurs denses et foncées de l’environnement qui l’entoure qu’on la voit très bien à l’œil nu de l’espace. Mais même avec une aussi longue piste d’atterrissage, comme la navette revient dans l’atmosphère comme un boulet et atterrie sans moteurs, tel un mauvais planeur, le Commandant a une seule chance de « faire » la piste. Il ne peut absolument pas manquer son coup. De là l’importance de pratiquer et de re-pratiquer des centaines de fois cette approche.
Mon Commandant Mark Polansky a passé les deux dernières heures en simulation d'approche dans le STA et j’en ai profité pour l’accompagner dans ce dernier entraînement. C’est très impressionnant de se tenir debout derrière l’ingénieur de vol, et de sentir le STA piquer vers le sol. L’avion plonge littéralement vers le sol à un angle de 20 degrés (7 fois plus à pic qu’un avions commercial). Le Commandant le redresse à 1000 m, puis de nouveau à 100m. Il sort le train d'atterrissage 10 secondes (!!) avant que les roues ne touchent le sol, simule le touchdown, et puis hop, on remonte et on recommence.
Tout de suite après l'entraînement en STA, on monte dans nos jet d'entraînement T38 pour faire une dernière session de conditionnement pour se préparer à l'apesenteur (en d’autres mots, « tirer » des G). C'est un peu brutal, mais ça aide grandement à s’adapter une fois dans l’espace.
En revenant pour atterir de ce vol de T38, on a longé la côte et passé à côté de la ville de Cocoa Beach où loge tous mes amis, ma famille et mes collègues de l’Agence spatiale. On a fait un survol en basse altitude de la côte et j'ai vu des amis sur la plage et sur les balcons. Quelle belle façon de saluer tout le monde avant le lancement.
Jeudi 11 juin 2009 – Kennedy Space Center, Florida – 20h00
8 heures du soir. Je viens tout juste de me réveiller. Nous sommes L-1. Une journée avant le départ. Nous avons reçu le « GO » officiel pour entamer la dernière phase du compte à rebours et les équipes au sol travaillent sans relâche pour qu’Endeavour soit fin prête. Les prévisions météo sont positives pour l’instant. Aux quartiers de quarantaine, tout va bien. C’est assez calme. Nous aurons la chance de dire au revoir à nos conjoints une dernière fois avant d’aller se coucher demain vers midi.
De Julie
- Jacques3012
- Légende vivante

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- Possédez-vous une licence de pilote?: Oui
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- Location: Beauce
Merci gaston, vraiment gentil de nous faire lire ces messages qui te sont destinés. On sent la fébrilité qu'elle vie dans ces messages.
Elle doit sérieusement avoir hâte à demain :)
En plus, elle à une belle plume :)
MERCI JULIE :wink:
Jacques3012
Elle doit sérieusement avoir hâte à demain :)
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Jacques3012
Last edited by Jacques3012 on Fri 12 Jun, 2009 13:15, edited 2 times in total.

