Après avoir lu le début de saison 2017 de Bob Cadi au Gouin, je fais ma modeste contribution et vous présente à mon tour mon set-up au réservoir Gouin. Les vacances sont commencées, j'ai eu le temps de décanter et de faire mon premier voyage de pêche au Gouin de l'été 2017 la semaine passée.
Fréquenter le Gouin demande de la détermination et de l’énergie, mais une fois rendu là-bas, il y a comme une magie qui opère et j’ai toujours de la difficulté à mettre les voiles pour revenir à la civilisation.
Je suis un peu en contravention avec l’esprit du forum, mais je vous promets de vous parler d’aviation le moment venu.
La maladie du Gouin…
Mes premières escapades au Gouin remontent à la fin des années ’70. Mon père et mon oncle m’y amenaient à la pêche en camping plus ou moins léger. De Mont-Laurier au Gouin en passant par Parent, je me tapais des heures d’Econoline, assis derrière dans la ‘’section fumeurs involontaire sans fenêtres’’. Pas besoin de vous dire que le mal des transports me rattrapait assez rapidement et j’avais bien hâte de revoir la lumière et de respirer le grand air pur.
Je n’ai aucune idée de l’endroit où on mettait à l’eau à l’époque, mais je me souviens qu’on chargeait la chaloupe 14 pieds à surcapacité pour apporter tout le matériel de pêche et de camping nécessaire. Deux moteurs 9,9 côte-à-côte étaient nécessaires pour propulser le rafiot à une vitesse raisonnable.
Carte topo sur les genoux, on naviguait durant des heures en espérant que les quelques pouces qui séparaient le majestueux réservoir Gouin de l’intérieur de la chaloupe allaient suffire à nous garder à flot. Si nos prières étaient exaucées, ce qui fut le cas la plupart du temps, on allait monter le campement sur une île qui offrait toutes les ressources nécessaires à la survie, c’est-à-dire de la terre ferme et du bois sec. Je me souviens d’être allé au moins une fois dans la baie Déziel et une autre fois d’avoir vu le barrage Gouin. Pour le reste, je ne suis même pas sûr que le capitaine avait la moindre idée de l’endroit où on se trouvait.
(Excusez la médiocre qualité de l'image... Tiré d'une vidéo 8mm)
Études à l’extérieur de la région, boulot, nouvelle petite famille, nous a séparés du Gouin durant quelques années. Mon père, mon frère et moi sommes, vous l’aurez deviné, des inconditionnels de la pêche.
Éventuellement, on s’est remis aux voyages de pêche et à l’occasion on changeait la destination pour le plaisir d’élargir nos horizons. Parmi les destinations exotiques que nous avons explorées, mentionnons le Mesguez, la rivière Rupert, le lac Yasinski sur la route de Radisson, le lac Albanel et j’en passe. En alternance, on retournait au Gouin, mais désormais en passant par les pourvoyeurs.
Chaque année on essayait une nouvelle pourvoirie et on a loué un bateau maison à quelques occasions. Si vous n’êtes jamais allé au Gouin et que l’envie vous prend de tenter l’expérience, je vous recommande très fortement les bateaux maisons. Du pur plaisir!
Au printemps 2009, nous envisagions un voyage de pêche dans l’ouest du réservoir, secteur que nous n’avions pas encore visité. La pourvoirie Martin et l’Appel du Hibou faisaient partie de nos choix pour ce secteur. Un soir, alors que je lisais les petites annonces classées du journal local, je suis tombé sur une annonce d’un camp à vendre au réservoir Gouin, sans plus de détails.
Ça n’engage à rien d’appeler et de s’informer,… juste pour le fun…, alors je transmets les coordonnées de l’annonce à mon frère qui a un talent naturel pour négocier…
Je résume ici leur discussion :
- Bonjour, vous avez un camp à vendre au Gouin, bla bla bla…
- Oui, c’est dans l’ouest du réservoir, bla bla bla
- Ça tombe bien, on va justement louer un chalet dans une pourvoirie dans ce bout là,
on pourrais-tu aller voir ça?
- Ben pas besoin de louer de chalet, vous prendrez le camp pis si vous aimez ça, vous l’achèterez!
- Sérieux?
- Oui monsieur, pis je vais être à mon chalet juste à côté, pis ça va me faire plaisir de vous montrer
quelques bons spots de pêche!
Ok, c’est du sérieux!
Papa, frérot, beau-frère, un copain et moi-même on organise le voyage de pêche.
Rendez-vous avec Richard, le vendeur, à la pourvoirie l’Appel du Hibou. Richard va nous conduire jusqu’au camp qui se trouve sur une île à une vingtaine de kilomètres en bateau de la mise à l’eau du Hibou.
Bon! Jusqu’ici, il a toujours été question d’un camp (prononcer campe), avec tout ce que ça suppose comme dénomination… Eh bien, pas de surprises, il s’agit bien ’’d’in campe’’. Plancher tout croche, pilasses qui s’enfoncent dans le sable, pas d’eau courante, tyvek qui bat au vent et ainsi de suite! En bref, ce camp a grand besoin d’amour…
Richard nous fait l’historique de la construction et nous explique l'allure négligée du camp et nous laisse nous installer avant de rejoindre son chalet pour la nuit. Dès le lendemain, rendez-vous avec Richard pour la pêche qui a été excellente en passant.
Après quelques jours de ce régime, la magie du Gouin fait son œuvre et après avoir fait le tour de tout le travail qu’il va y avoir à faire pour faire de ce campe un chalet confortable, on invite Richard à prendre un bon verre de rouge autour d’une assiette de filets de dorés.
On met la table (au sens propre pour le souper et au sens figuré pour négocier)…
Après quelques verres de rouge, les poignées de mains fusent de toutes parts, it’s a deal, tout le monde est content! On vient d'acheter le camp!
À suivre...
Hugues


























