recit de louis
- bush pilot
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recit de louis
jen revien pas , javais pas lue ce message de 2013. tout un recit !
voila cest fait !!!!
Louis_greniier » Mar 05 Mar, 2013 22:43
bush pilot a écrit:
tu me fais un cadeaux a chaque fois que je te lit,
C'est vrai, Bush ?!
Merci
Tiens, je t'offre une histoire de weekend des couleurs. Si tu as le courage de tout lire... C'est finalement aussi un peu sur le fait de vieillir
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Il y a deux weekend, je revenais de l'ungava. Un aller-retour éclair que je vous conterai bientôt. En revenant de Beloeil, je passe des fois par la 30. Et c'est là que je me trouvais quand il eut du brasse-camarade devant moi. Une auto prit le champ loin devant, un camion semblait zigzaguer, des feux rouges de freins s'allumaient partout. Le camion s'immobilisa de travers sur la route, le devant tout défoncé. Lentement je zigzaguais à travers tout ce beau monde, un peu éberlué, très attentif aux morceaux de métal qui jonchaient la chaussée, en faisant attention de ne pas frapper tous ces piétons qui sortaient des voitures arrêtées. Comme si il fallait que je passe absolument alors que tous étaient arrêtés. Un réflexe de con. J'avais presque fini de traverser l'embouteillage que je vis un homme assis par terre au beau milieu de la route. Il avait une barbe blanche longue jusqu'à la taille, les vêtements déchirés, la face pleine de boue. Il semblait regarder ses genoux en position de lotus, comme si il méditait sur le sens de cette vie qui le quittait maintenant à vue de sang. J'arrêtai ma voiture juste devant et je m'approchai du type. Du sang coulait de sa tête dans son visage. J'aime pas beaucoup le sang. Quelq'un fit 911 pour rapporter l'accident. Je décidai que j'allais essayer d'aider ce type même si il avait amplement l'âge de mourir. Mème si il était vieux et totalement inutile. Même si il était maintenant devenu un ancêtre, petit à petit, jour après jour, sans vraiment s'en apercevoir lui-même. Mème si il était saignant et sale. Même si il avait du perdu le controle de ses sphyncters preuve à l'appui. Mème si il devait surement être celui qui avait causé toute cette casse. Mème si il avait toujours du être vieux et con. Jamais il n'avait du être jeune et beau. Il devait être né comme ça. On peut pas être jeune et beau, sac au dos devant une immense chute de la Guadeloupe, et se retrouver quelques instants plus tard la barbe grise, vieux et con, ancêtre de sa personne, assis sur la chaussée parce qu'on conduit une vieille minoune qui n'a pas de ceinture de sécurité. J'avais à peine approché de lui que déjà une dizaine de personnes se précipitaient pour s'en occuper. J'en étais fort soulagé étant par déformation professionnel toujours prêt à déléguer les basses oeuvres. Surtout quand il s'agit d'un vieil inutile en train de saigner sa vie. Quelqu'un d'autre criait. Loin, de l'autre côté du fosset, il y avait la voiture retournée sur le toit. Une voiture de collection maintenant toute cabossée par les quelques tonneaux qu'elle avait du effectuer pour ce retrouver là-bas. De l'essence coulait de son réservoir défoncé et dégoutait tout autour du pare-choc. Tout fier de sa minoune, le vieil inutile avait décidé de la présenter au concours d'élégance des voitures anciennes de sainte-Julie. Il hésita à une sortie. Le camion qui filait à toute allure lui rentra dans le cul. La vieille Studebaker 1957 partit à faire des tonneaux. La voiture n'ayant pas de ceintures de sécurité, le vieux inutile fut éjecté. La voiture continua ses tonneaux en sautant par dessus le fossé de droite et s'immobilisa là, le réservoir à essence défoncé. Le vieil inutile se retrouva assis au milieu de la chaussée, saignant, encore plus perdu qu'avant. Sa vieille minoune 1957 à l'envers de l'autre coté, l'essence s'échappant du vieux réservoir.
Il fallait faire vite avant que ça pogne en feu. Je sautai dans les quenouilles pour traverser le fossé: je suis plus vite pour sauver les vieilles voitures que les gens. Une question d'affinité. Je callais jusqu'à la taille et laissai mes deux godasses Birkenshtock prises dans le fond du fosset. C'est ma blonde qui allait être contente, elle déteste les sandales Birkenstock. Bof, je pourrai toujours m'en rachèter me suis dis-je. En m'approchant de la voiture nu-pied, je vis que quelqu'un s'y trouvait toujours: une grosse dame s'y tortillait en se lamentant. Je me penchai par la vitre de coté tout éclatée:
- Madame, vite, sortez de là, il y plein d'essence
- Justement, j'ai échappé ma cigarette et je dois la ramasser avant qu'elle ne fasse une marque de brulure sur le tapis
Merde ! Une cigarette allumé dans ce tas de ferraille arrosé d'essence !
- Non, non, madame, sortez-vite, ça risque d'exploser
- Vous comprenez-rien, on vient de mettre neuf mille piastres pour refaire l'intérieur, il faut que je trouve ma cigarette avant qu'elle n'abime le tapis
- Madame, votre voiture est toute démolie, Je vous conseille de sortir de là tout de suite
- Voyons-donc, vous êtes donc pas gentil vous, "il" a travaillé cinq ans pour toute la refaire au complet
- Non, non, sortez de là tout de suite..
C'est comme ça quand on a été élevé à Outremont dans le respect des vieils gens. On est trop poli. J'étais là à m'obstiner avec une vieille dame alors qu'elle allait cramer, et moi aussi. Un policier de l'autre coté du fosset me cria
- Tasser-vous de là, vous. Vous, le type avec la tuque, tassez-vous de là: ça va exploser !
Ca m'a réveillé ! Je pognai la bonne femme par les cheveux et je la sortis de force. Elle criait que je lui faisait mal, qu'elle avait les côtes défoncées, de la lacher tout de suite. Une fois sortie de la voiture, je la pris par en-dessous des bras et je commencai à la tirer loin de la voiture. Ca puait l'essence de char. Elle continuait de se plaindre que je lui faisait mal. Tout son corps était mou. J'arrivais pas à avoir une prise solide. C'est comme si elle me coulait entre les doigts. C'est fou comment, comme ça, on se retrouve tout mou de partout. J'ai pas vraiment hâte. Ca doit être à la veille d'arriver. Un autre type arriva pour m'aider. Il avait des cuissardes car il arrivait de la chasse aux canards et avait donc pu traverser le fossé. A deux on réussi à la tirer loin de la voiture. Les ambulances arrivait de l'autre coté du fosset. La dame se plaignait qu'elle avait mal. Elle me demandait ce qui était arrivé... à quelle heure le concours d'élégance se terminerait... si sa cigarette avait fait une marque sure le tapis... qui était ce jeune qui leur avait rentré dans le cul sans leur demander de se tasser mon oncle.
Quelqu'un cria de bien vérifier que la clef de contact du char était à OFF. Un réflexe de pilote: si t'as pas la clef à OFF lors d'un accident, ben tu crames. Comme Lauzon. Il n'avait pas mis la swich à OFF le sacrament. Ils ont cramés. Tous les deux. Ou tous les trois... aller donc savoir combien ils étaient là-dedans.
Mais il n'était pas question que je retourne près de la voiture. La dame hors de danger d'un explosion, je la laissai là avec toutes mes questions existentielles. Je suis retraversé le fosset pour aller dire aux ambulanciers que la dame qui gisait de l'autre côté du fosset était blessée au ventre. C'est dangeureux les blessures internes. De l'extérieure, rien ne parait, mais du dedans on peut saigner se qui reste de sa vie. Je dis aussi au policier que la voiture était pleine d'essence, qu'il y avait une cigarette allumée dedans, et que le contact électrique était à "ON". Il a du prendre ça pour un reproche de ne pas ètre venu m'aider car il attaqua tout de suite :
- Vous aviez-pas le droit de déplacer un blessé. Elle aurait pu avoir le cou cassé et elle serait morte sur le champ. Je pourrais vous accuser. Vous pourriez-vous faire poursuivre. J'avais pas l'équipement nécessaire pour traverser le fosset et vous aider. Il faut toujours attendre les pompiers dans les cas de risques d'incendies...
En me parlant, il n'arrètait pas de mettre et d'enlever des gants de chirurgiens. Je comprenais rien. J'ai rien dit. J'en avais mon casque. J'étais tout mouillé. Je tremblais de partout. J'étais nu-pied (j'avais aussi perdu mes bas quand j'ai retraversé le fosset) Je me suis dirigé vers mon char. Un journaliste (déjà) me ratrappa
- Monsieur! Vous, le monsieur avec la tuque, vous avez une déclaration à faire ? Je vous ai vu sauvé la dame, on peut vous prendre en photo ?
J'ai rien dit. Je me suis assis dans le char pi je suis parti. Ca faisait trop tout ça. Mais, au moins, je n'avais pas perdu ma tuque. En rentrant chez moi, je me suis dit que j'aurais du donner une entrevue au journaliste. J'avais manqué là une bonne occasion de devenir un héros. J'aurais même pu "ploguer" Kanuk. On aurait imprimé ça dans le journal. Les filles se seraient précipitées au magasin pour me voir et peut-être plus. Je serai devenu le "Justin" des plus de quarante ans. On m'aurait peut-être même décerné une médaille de bravoure. Puis je me suis dit que j'avais pas besoin de tout ça. Que ma vie était bien assez compliquée comme ça.
Deux fin de semaine plus tard, on s'est bien chargé de me prouver que j'avais tord sur l'un et raison sur l'autre.
Hier donc, deux semaines plus tard, je suis au chalet à Tremblant. Je me réveille tôt et je regarde par la fenètre; une petite neige tombe. La première de la saison. Pas vraiment une bordée mais juste quelques beaux petits flocons. Le sol est tout en frimas. La nuit a gelée le sol. j'aime bien sortir nu-pied sur la première gelé. Pour me convaincre que, à défaut d'avoir toujours froid à la tête, j'ai au moins encore les pieds encore chauds. Avec qu'un T-shirt et une tuque, je sors dehors, cul-nu, pour me refroidir les pieds. Ca réveille. Ca donne envie de pisser. pour m'approcher d'un arbre, je fais le tour de la Tempest grise . C'est une minoune que je garde au chalet pour pas ètre à pied quand y on monte en avion. Je m'appercoit que la minoune à une crevaison. Ou qu'en tout cas, un des pneus est déssoufflé. Je prends dans le coffre-à-gants ma bouteille de No-Flat. L'invention du siècle: une bouteille sous pression d'un stuff genre caoutchouc-silicone. Vous visser la buse flexible de la bouteille sur la valve du pneu, et vous ouvrez la valve. Le contenu semi-liquide est poussé dans le pneu en scellant la crevaison, et la pression de la bouteille est suffisante pour regonfler le pneu. Vous pouvez ainsi réparer une crevaison en moins d'une minute. C'est important quand on sait que la durée de vie moyenne d'un piéton est de douze minutes sur un autoroute. J'exécutai les instructions: Miracle attendu, le pneu se regonfla. Je dévissai la bonbonne et relu les instructions. C'était aussi marqué : "Roll your car immediately for seven to ten kilometers so the silicone will evently spread inside the tire, failure to do this before the silicone starts to set would debalance dangerously the wheel"
Bon, je saute dans la voiture et je pars rouler les dix kilomètres precrits sur la canette. Je suis toujours cul et pieds-nu ... mais je porte ma tuque pi mon T-shirt. C'est le week-end des couleurs à Tremblant. Tous les arbres sont rouges-orangés. Le ciel est couvert mais la luminosité est suffisante pour faire sortir les couleurs. L'automne, c'est si beau grâce aux feuilles d'érable. A vous convertir en pro-canada. J'espère qu'ils partiront pas avec toutes nos feuilles rouges le jour oû on va se séparer.
Je roule vers le parc Tremblant. Seulement deux kilomètres au compteur. Je tourne sur le chemin Duplessis vers Tremblant-sud. Ca fait cinq kilomètres: demi-tour pour le retour pour le dernier cinq autre kilomètres. Je tourne dans une entrée d'un chalet. La voiture peine à reculer. Merde! Le pneu s'est redégonflé. Ca fait un boucan terrible de métal sur asphalte quand j'essaie d'avancer. J'arrête. Le problème, c'est que je n'ai pas de culotte. Je suis toujours cul-nu. J'écoute, je n'entends pas de voiture. Je sors pour sortir mon pneu de secours. Il est situé dans le coffre sous une trappe. Je démanche le gros boulon qui tient la trappe: merde, j'entends une voiture. Je me rassoie dans la voiture. Je n'ai pas fermé le coffre. La voiture arrive. Elle rallentit. Un type me dévisage. Elle continue quelques pieds puis arrête et recule. Non, mais, de quoi je me mèle !! Les citadins laissent les gens crever sur le trottoir sans les regarder. Peuvent pas faire pareil à la campagne, stie. La fin de semaine, faut qu'ils se prennent tous pour des bons samaritains. Il stationne à coté de moi et baissent sa fenêtre. Je fais comme si je l'avais pas vu, il klaxonne, je fais semblant de sursauter et de le voir d'un coup. Il va quand même pas débarquer et venir me parler. Je baisse ma fenêtre, il me dit:
- Avez-vous besoin d'aide Monsieur
Y m'énerve le tabarnacle
- Non, non, tout va bien je regarde les couleurs
- Quelles couleurs ?
- Les couleurs des feuilles (...du con)
- Ha ! je comprends. (il comprends quoi cet imbécile fouineur?) Vous savez que votre valise est ouverte ?
- Oui, oui, c'est pour mieux voir
- Ha !?! je vois....
Il m'a regardé d'un air soupsonneux. Il a même regardé la porte de mon char comme si il pouvait voir au travers que j'étais sans-culottes. Puis il a jeté un look par dessus la voiture en direction du chalet inconnu comme pour voir si tout allait bien. Il m'a retappé un long regard puis il est enfin reparti.
Je suis ressortis cul-nu pour enlever la trappe dans la valise. Reremerde! pas de pneu de secours ! Une voiture arrivait. Je rebondis dans la voiture mais je fermai la valise cette fois-ci. Pour pas attirer l'attention, je me suis allongé sur le banc. La voiture passa sans ralentir. Je restai comme ça une bonne demi-heure à m'allonger sur le banc à chaque voiture qui passait. Et il en passait de plus en plus. Tremblant ressoit plus de visiteurs dans cette fin de semaine dites "Des couleurs" que n'importe quand dans l'année. Ils battent même le record d'affluence de Noel. Puis, je vis avec effroi un chien s'approcher sur la route. Le maitre suivit peu après. Il allait surement me parler et peut-être jeter un coup d'oeil dans la voiture et me voir là sans-culottes. Je pris un magazine qui avait dans le fond de la voiture. Il était tout mouillé car la voiture fuit beaucoup. Je me le mis vis-a-vis le bonjour et fit semblant de lire. Le magazine me dégoutait sur les cuisses. C'était très froid. C'était un Paris Match en plus. Le numéro de l'an dernier sur Lara Fabian avec les photos d'elle au Sacacomie. Dégueulasse. Le type s'approcha, me sourit, regarda dans la voiture et continua son chemin. Il n'avait probablement pas vu que Lara Fabian était couchée sur ma queue. Mais il s'intéressait. C'est fou la différence d'intérêt entre les citadins de la ville et les citadins de la campagne. On peut pas stationner le long d'une route sans que le citadin de la campagne s'intérèsse à vous. Alors que le même type, redevenu citadin de la ville le lundi matin, vous laissera mourir sans vous regarder sur un trotoir de Montréal.
- Monsieur !
Je sursautai. Le type était revenu sur ses pas. Heureusement que j'avais gardé Lara dégoulinante sur mes cuisses.
- Oui
- Vous savez que vous avez une crevaison ?
- Oui
- Voulez-vous de l'aide?
- Non
- Non?!?
- Non...
- Ha ?
("Ha" quoi, crisse, je peux-tu avoir une crevaison en paix calisse)
- Oui, la dépanneuse s'en vient
- Mais je pourrais vous aider à changer votre roue ?
( Vont-ils finir par me foutre la paix tabarnacle! )
- Non merci
- Ha !
Il m'énerve ! Le type est parti. Me revoilà assis dans le char gris toujours sans culottes. Je n'ai pas mon cellulaire pour appeler ma blonde. La situation est grave. Je vais donc appliquer la technique des étapes du S-T-O-P de survie en forêt:
S pour STOP: arrêter de courir partout à essayer de régler son problème. Il n'y a pas de parade possible. Il faut s'arrêter et prendre le temps de faire les étapes de la technique S-T-O-P.
T pour THINK: prendre conscience qu'on est dans la marde. Regarder autour de soi la marde dans laquelle on est plongé.
O pour OBSERVE: c'est à dire chècké tout ce que tu as sous la main pour t'en sortir. Faire l'inventaire de ce que tu as dans ton sac à dos... ou la valise de ton char
P pour PLAN: Planifier ta sortie et ta façon de t'en sortir avec ce que tu avais trouvé dans ton inventaire.
Bon. Alors sur moi:
un T-Shirt
une tuque
une montre ELT pour pilote (Emergency Locating Transmiter)
Dans l'auto:
une paire de lunettes soleil polarizée pour la pêche
une mitaine (seule)
un magazine mouillé
un gallon de lave-glace
les clefs de la voiture
la preuve d'assurance au nom de ma blonde
deux tapis en caoutchouc
Dans la valise:
un set de cable à booster
un cric
un vieux sac de McDonald avec des déchets séchés qui ont déjà été comestibles
C'est beaucoup. C'est plus que ce qu'on a quand on vire à l'envers d'un avion et qu'on nage jusqu'au bord. Comme mon copain Alain qui était mort de froid sur la Georges après avoir chaviré en avion. Je l'avais retrouvé le ventre bouffé par les renards. Alors, lentement, mon plan prends forme: Je vais m'entourer la taille avec les cables à booster en y coincant les deux tapis de caoutchouc: un à l'avant, un à l'arrière. Je vais aussi mettre les lunettes de soleil juste au cas pour pas qu'on me reconnaisse. J'enfilerai la mitaine dans un de mes pieds pour faire plus habillé. Puis je vais faire du pouce en tenant le gallon vide de lave-glace. Ils croiront que je suis en panne d'essence, ils arrêteront car on arrête toujours quand on pense que ça pourrait vous arriver à vous-même. J'ai testé, dans le temps que je faisais mes études à Saint-Hyacynthe, je faisais du pouce avec un cinq gallons rouge. Je n'avais qu'à me tenir près d'une voiture stationnée en mettant en évidence le cinq gallons rouge et le premier automobiliste venu s'arrètait. Passé le premier moment de surprise de savoir que je n'étais pas en panne d'essence, on s'expliquait et je me rendais à destination. Trente ans plus tard, j'étais certain que ça marcherait encore. Je prends donc les tapis et les cables à booster et je vais en courant me mettre à l'abri des regards indiscrets de la route en me cachant derrière la haie de cèdres qui cachent en partie la route de ce chalet oû j'avais décidé de faire demi-tour. Et c'est là que je m'active, cul-nu et nu-pieds, à essayer de m'enrouler les cables tout en coincant les tapis comme deux panneaux protecteurs. C'est difficile. Par contre, en n'en faisant des bretelles, j'arrive à retenir le tapis d'en avant avec les pinces des cables, faire deux ou trois tour autour du cou avec les cables pour les redescencre à l'arrière pour coincer dans les deux pinces restantes le tapis d'en arrière, si vous comprenez ce que je veux dire. Ca semble tenir assez solide même si ça laisse les cotés plutot ouverts. Disons que c'est mons sexy sur moi que la craque dans la jupe de la grande chinoise qui nous acceuille au Kaizin Sushi Bar. J'enfile la mitaine dans mon pied gauche et je mets les lunettes de soleil question de ne pas me faire reconnaitre habillé comme ça. Stupeur ! j'appercois une dame qui me regarde de l'intérieur du salon du chalet. La réflexion de la lumière sur la vitre m'empêchait de la voir. Les lunettes polarizées de pêche sont spécialement conçue pour voir à travers la surface de l'eau malgré la réflexion du soleil. Elle avait tout vu. Dignement, elle se retourna et partit comme si de rien n'était vers le fond de son chalet. Une anglaise surement pour garder son flegme ainsi. J'étais mort de honte devant l'ennemi. Prenant inspiration sur son comportement, je me relevai et marchai fièrement dans mon accoutrement comme si j'en étais fier. C'est important de s'assumer dans la vie. Ou au moins de faire semblant. Je me mis à coté de la voiture, le gallons de lave-glace bien en évidence, et j'ouvris même le capot, signe universel de panne mécanique. J'entendis une voiture approcher, probablement à toute vitesse car j'entendais les pneus crisser. Elle apparut dans le tournant. Tous clignotants allumés, c'était une voiture de police. Pas de chance, les polices ne prennent pas les pouceux. Mais je me suis dit qu'une autre voiture arriverait surement vite. Je commencais à avoir plutot froid.
La voiture de police fourra les freins et s'arrêta devant moi, les clignotants toujours allumés. Un réflexe stupide j'essayai de me cacher dans ma voiture. Deux policiers sortirent de leur char les guns sortit.
- On ne bouge pas. Montrer vos mains. Calmez-vous. On vous fera pas de mal. Avancer en arrière.
Il me criait un paquet d'ordres. J'aime pas les guns. Ou en tout cas pas ceux tenus par les autres, surtout si c'est des polices Alors je bougeais pas. Tranquillement les pauvres ont eu l'air de se calmer:
- Qu'est-ce qui se passe ? Nom, prénom. Avez-vous vos papiers ? Est-ce votre voiture ?
- Ecoutez, je peux tout vous expliquer
- Que faisiez-vous tout nu sur ce terrain
- D'abord, je n'étais pas complètement nu...
- Si vous voulez vous obstiner, libre à vous, aller hop, on vous arrête, embarquez dans la voiture. Bougez pas, faut qu'on vous fouille...
- Vous m'arrêter pourquoi? Vous voulez fouiller quoi?
- Pour indécence public. Tous ce que vous pourrez dire pourra être retenu contre vous. Relever votre tapis de caoutchouc que je vérifie que vous ne cachez rien en dessous
- Je n'ai rien à cacher... ou si peu. Vous faites erreur ! J'ai rien voulu faire de mal, c'est un accident, laissez-moi vous expliquer...
Une des deux polices, qui semblait se retenir de rire, arriva avec un appareil photographique. Il y avait des piétons sortis de nulle part qui rigolait de moi:
- Mettez vous là... clic... c'est bon. Embarques-le Tony, c'est le juge qui va rire quand il va voir la photo
Et c'est comme ça que je me retrouvai, cette fin de semaine des couleurs, au poste de police de Saint-Agathe, le cul-nu caché avec des pagnes de tapis de char retenu par des cables à booster avec une mitaine enfilée dans un pied.
Avant de me faire entrer dans une cellule, un troisième policier me demanda mes cordons de chaussures: "
- C'est pas une chaussurre , c'est une mitaine
- Je vous parle pas de vos mitaines, je vous parle de ce que vous avez dans les pieds
- C'est bien ce que je vous disais
- Bon...si vous voulez. Donnez-moi vos bretelles
- C'est pas des bretelles, sacrament, c'est des cables à booster
- Heille, le smat, tu veux-tu qu'on fasse ça easy ou tu préfères la manière forte
- Scusez. Mais comment je vais retenir mes culottes... enfin mes tapis, moi, si vous m'enlevez mes bretelles... enfin, mes cables à booster
Bon ben c'est là que je devins plus chanceux. Ils me laissèrent appeler mon avocat. J'avais peur qu'il soit parti pour le long weekend de l'action de grâce. Heureusement il était chez lui;
- Gilles ?
- Ouuuuiiiii
- Gilles, j'ai besoin de toi, je suis mal pris, je suis au poste de police de Saint-Agathe, il m'accusent de grossière indécence simplement parce que j'ai fait du pouce cul-nu avec des pagnes en tapis de caoutchouc
- .... (silence)
- Gilles ?
- Oui, Louis
- Ha fiou! j'ai eu peur que la ligne soit coupée, t'as entendu ?
- Oui
- Qu-est-ce que je fais ?
- A partir de maintenant, Louis, TU TE TAIS. Plus un mot. Tu la fermes et tu me laisses faire.
- Gilles, tu comprends pas, je suis pas coupable, c'est à cause que c'était marqué sur la canisse de rouler dix kilomètres tout de suite et je pouvais pas prendre le temps d'aller chercher mes culottes et ils ont pris une photo alors tu va pouvoir comprendre....
- LOUIS ! J'ai dit que tu te taisais. Plus un mot, on est d'accord ? Je me foue que tu sois coupable ou pas, je veux juste que tu la boucles
- Mais Gilles, c'est pas ce que tu crois...
- Louis, c'est jamais ce que je crois, "ils" ont tous, toujours, de bonnes excuses, je veux juste que tu te la fermes pendant soixante petites minutes le temps que j'arrive. OK ?
- Gilles, tu comprends pas
- TABARNACLE, LOUIS, TU VAS-TU LA FERMER OUI OU MERDE !! SI TU LA FERMES PAS JE TE LAISSES POIROTER LA POUR LA NUIT, OK ?
- Oui.... merci, Gilles, je dis plus rien, promis, je me tais
- J'arrive Louis, j'arrive, t'as-juste à te taire, dis-pas qui tu es, dis rien. On n'a pas le goût de lire ça dans les journaux mardi matin. Tu me comprends-tu?
- Oui, mais c'est pas ce que tu ...
- Louis...
- Scuses-moi. Je parle plus.... oh ! juste une dernière chose, Gilles, pourrais-tu m'apporter une paire de pantalon, deux souliers pi une vraie paire de bretelles...
Je suis rentré au chalet au milieu de l'après-midi. Ma blonde regardait la tévé. Elle s'est à peine retourné. J'étais parti pourtant parti presque six heures de temps. Au milieu de la soirée, elle me demanda oû j'étais allé le matin.
- J'ai passé la journée aux danseuses à Saint-Jovite...
- Maudit niaiseux, t'es pas capable d'être sérieux pour une fois?
- D'accord. Je me suis fait arrêter par la police parce que je me promenais cul-nu pi j'ai passé la journée au poste.
Elle a levé les yeux au ciel pour bien me faire comprendre qu'elle ne croyait rien de n'importe quoi que je pouvais lui dire. Elle a augmenté le volume de la télévision comme pour me faire comprendre qu'il valait mieux être sourd que d'entendre des sornettes pareilles.
Et voilà comment d'une fin de semaine oû on a failli se retrouver en première page du journal de Saint-Hubert comme le héros de la semaine pour avoir sauvé une vieille, on se retrouvera peut-être à la une du journal de Montréal, mardi matin, avec une photo sous-titré du style:
LE CORDONNIER LE PLUS MAL CHAUSSE DU QUEBEC: Nous apprenons que le fondateur de Kanuk, l'entreprise québécoise bien connue pour ses vêtements d'hiver, a été arrêté samedi avec pour tout apparat que deux tapis d'auto retenu par des cables à booster. La police de Sainte-Agathe pense porter des accusations de grossières indécences. Un examen psychologique du sujet a aussi été commandé. Louis Grenier, que l'on voit ici photographié par un des policiers, nous a déclaré: "C'est pas ce que vous pensez, mais je ne peux rien dire de plus car mon avocat ne veut pas que je parle..."
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La semaine dernière, avant ces événements, je sortais de chez kanuk vers dix heures le soir. En barrant la porte, quelqu'un me saute dessus et m'arrache la tuque. J'ai pensé mourir de peur, car un jour, c'est certain, un voleur sautera sur une personne seule qui sortira de chez Kanuk pour rentrer avec elle voler ce qui il y a a voler. Prenez-tout , Monsieur le voleur.... Non, désolé, je ne sais pas comment ouvrir le coffre. Et là cette personne se fera tabasser, ou tuer. C'est pour ça que normalement personne n'a droit de sortir de chez kanuk seul. Mais ça arrice quand même souvent. Trop souvent.
Anyway, je me retourne et au lieu du voleur je me retrouve devant Julie, la blonde de Jean Dorion, qui travaillait sur les films de Jean-Claude. Elle est saoul. Elle tient ma tuque d'un air défiant:
- Assumes-toi, clisse, t'es chauve, pas besoin de t'en cacher
- Julie, d'abord tu m'as fais très peur, pi je m'assume très bien la tête nue, c'est juste que j'ai toujours, tout le temps, froid à la tête. Alors tu arrêtes de me faire chier et tu me redonnes ma tuque...
- Prends-la toi-même si t'es capable, pi je te répète de t'assumer
J'ai essayé de reprendre ma tuque. On s'est tiraillé. Fort, trop fort. J'étais en calvaire. La tuque a déchirée. Mon veston de cuir aussi. Ca me prenais tout mon petit change pour pas la slugger d'aplomb pi lui casser toutes les dents. Au moins en pensée. Je suis pas violent. Je suis parti. En mettant ma tuque déchirée. Le lendemain matin, j'ai fouillé pour trouver une autre tuque qui me fait. C'est pas simple, j'ai une grosse tête et si on lave une tuque de laine, elle ne me fera plus jamais. Trop petite. J'ai pas trouvé de tuques qui me faisait. Alors j'ai mis ce chapeau de lutin de Noel que la blonde de Bernard Lexplorer m'avait fait juste pour moi. Elle m'avait d'ailleurs fait tout le costume qui venait avec. C'était vraiment chouètte de sa part. Alors j'ai mis ce chapeau de lutin et j'ai prié pour pas rencontré mon ami JPPPPP qui passe son temps à rire de mes chapeaux en les traitant de ridicule. Alors, imaginez quand il me voit avec mon chapeau de lutin de Noel...
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J'arrive du palais de justice de Saint-Jérome. Gilles Doré avait tout préarrangé avec la procureur qui heureusement était une amie de lui. Les policiers étaient là. Suffisait de faire un don de 500$ à Centraide pi de signer une formule 810. C'est un papier dans lequel tu dis que bien que tu n'avoues pas ta cupabilité, tu promets de garder la paix un certain nombre de mois. De même il n'y a pas d'accusation de portée, tu te tiens tranquille pendant six mois et le tour est joué. Ils t'oublient pi toi aussi. Même si ils n'avaient vraiment rien contre moi, la procureur m'expliqua que pour les apparences face aux plaignants, il fallait qu'elle montre qu'elle avait pris le dossier au sérieux. Sinon les plaignants peuvent demander ce qui est arrivé avec la cause et gueuler que ça puisse aller plus haut pour obtenir justice.
- Mais Gilles, j'ai pas de problème avec le don de 500$, surtout que je vais le passer sur mes impôts mais tu veux que je promette de garder la paix. Bon d'accord, mais je garde toujours la paix: je bois pas, je fume pas, je pique pas de gants dans mon magasin ou dans celui des autres, j'encule pas, ou en tout cas pas les petits garçons pi je paye tous mes impôts, alors pourquoi me faire promettre quelque chose que je fais anyway
- Louis, veux-tu t'en sortir avec un minimum de problème ou bien tu veux qu'on te dises que t'as raison. Avoir raison coùte beaucoup plus cher en temps et en argent que de gagner.
- Bon d'accord, oû est-ce que je signe?
On a signé. J'ai promis sur l'honneur à un juge de paix que je ne troublerais pas la paix pour six mois. Quant à moi, il aurait bien plus mettre pour la vie, ça changerais rien anyway, je trouble jamais la paix. Les policiers ont remis le dossier à Gilles avec mes empreintes pi la photo incriminante. La procureur a tenu à consulter le dossier. Les policiers se retainaient beaucoup pour pas rire. La procureur, d'ailleurs mignonne, a regardé longuement la mautadite photo:
- Vous comprenez Monsieur Grenier, que vos agissements dans ce dossier ont pu choquer certaines personnes. Je vois ici sur cette photo-pièce-à-conviction-P1 que des gens ont été témoins de la scène et semblent bien rigoler. Mais des personnes plus sensibles que d'autres ont pu être choquées. Nous comprenons les circonstances qui ont pu vous amener à poser certains gestes, mais je préfèrerais ne plus vous avoir devant moi pour des circonstances similaires.
- J'ai compris, je vous promet qu'il n'y aura plus de problème
(Elle me regarda longuement, comme pour comprendre quelque chose, alors qu'il n'y avait rien à comprendre)
- Dites, Monsieur Grenier, pourquoi portiez-vous cet étrange chapeau?
- Ben, parce que j'ai froid à la tête s't'affaire. Pi je dors toujours avec une tuque. Comme ça, si il y a de la clarté, je peux la descendre sur les yeux pour faire du noir. Je déteste voir le noir la nuit. J'aime mieux rien voir que de voir que je vois rien. Alors je couche avec une tuque pi je la descend sur les yeux.
(Silence de trente secondes)
- Mais pourquoi un bonnet de fou plutot qu'une tuque, Monsieur Grenier ?
- C'est pas un bonnet de fou, c'est un chapeau de lutin de Noel. Pi tout ça c'est à cause de l'autre hostie de folle qui m'a arraché ma tuque. J'aurais du la slugger la tabarnacle! Mais je pouvais pas parce que c'est la blonde de mon chum Jean Dorion. Pi je suis pas violent. Ou en tout cas, pas assez. Parce que si je l'avais été, je lui aurais cassé toutes les dents la tabarnacle. Non mais.... M'arracher la tuque ! Une hostie de folle...
(Gilles me foudroya du regard. J'arrêtai drète là. Elle continait à examiner la photo)
- Je suis heureuse Monsieur Grenier, que vous ne soyez pas violent, très heureuse....Et pourquoi, Monsieur Grenier, êtes-vous nu-pieds ?
- Oh, vous savez, moi, je n'ai vraiment jamais froid aux pieds
- D'accord, mais pourquoi un seul soulier ?
- C'est pas un soulier, c'est une mitaine. Une mitaine esquimaude à part de ça. C'est un copain inuit qui me l'a offerte
(Elle a gardé silence quelques secondes, a regardé les policiers, Gilles, puis elle est revenu à moi)
- Bon d'accord, c'est une mitaine: et pourquoi vous êtes-vous mis une mitaine esquimaude dans un pied ?
- Ben, c'est tout ce que j'avais comme soulier, et je voulais passer inaperçu, faire comme si tout était normal...
Elle s'est levé tranquillement, et en regardant Gilles, elle me dit:
- Vous avez manqué votre coup, Monsieur Grenier, vous avez complètement échoué: je vous conseille fortement d'essayez un peu mieux la prochaine fois
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jen revien pas, j avais pas lue ce message de 2013
cest fait !!!!!
voila cest fait !!!!
Louis_greniier » Mar 05 Mar, 2013 22:43
bush pilot a écrit:
tu me fais un cadeaux a chaque fois que je te lit,
C'est vrai, Bush ?!
Merci
Tiens, je t'offre une histoire de weekend des couleurs. Si tu as le courage de tout lire... C'est finalement aussi un peu sur le fait de vieillir
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Il y a deux weekend, je revenais de l'ungava. Un aller-retour éclair que je vous conterai bientôt. En revenant de Beloeil, je passe des fois par la 30. Et c'est là que je me trouvais quand il eut du brasse-camarade devant moi. Une auto prit le champ loin devant, un camion semblait zigzaguer, des feux rouges de freins s'allumaient partout. Le camion s'immobilisa de travers sur la route, le devant tout défoncé. Lentement je zigzaguais à travers tout ce beau monde, un peu éberlué, très attentif aux morceaux de métal qui jonchaient la chaussée, en faisant attention de ne pas frapper tous ces piétons qui sortaient des voitures arrêtées. Comme si il fallait que je passe absolument alors que tous étaient arrêtés. Un réflexe de con. J'avais presque fini de traverser l'embouteillage que je vis un homme assis par terre au beau milieu de la route. Il avait une barbe blanche longue jusqu'à la taille, les vêtements déchirés, la face pleine de boue. Il semblait regarder ses genoux en position de lotus, comme si il méditait sur le sens de cette vie qui le quittait maintenant à vue de sang. J'arrêtai ma voiture juste devant et je m'approchai du type. Du sang coulait de sa tête dans son visage. J'aime pas beaucoup le sang. Quelq'un fit 911 pour rapporter l'accident. Je décidai que j'allais essayer d'aider ce type même si il avait amplement l'âge de mourir. Mème si il était vieux et totalement inutile. Même si il était maintenant devenu un ancêtre, petit à petit, jour après jour, sans vraiment s'en apercevoir lui-même. Mème si il était saignant et sale. Même si il avait du perdu le controle de ses sphyncters preuve à l'appui. Mème si il devait surement être celui qui avait causé toute cette casse. Mème si il avait toujours du être vieux et con. Jamais il n'avait du être jeune et beau. Il devait être né comme ça. On peut pas être jeune et beau, sac au dos devant une immense chute de la Guadeloupe, et se retrouver quelques instants plus tard la barbe grise, vieux et con, ancêtre de sa personne, assis sur la chaussée parce qu'on conduit une vieille minoune qui n'a pas de ceinture de sécurité. J'avais à peine approché de lui que déjà une dizaine de personnes se précipitaient pour s'en occuper. J'en étais fort soulagé étant par déformation professionnel toujours prêt à déléguer les basses oeuvres. Surtout quand il s'agit d'un vieil inutile en train de saigner sa vie. Quelqu'un d'autre criait. Loin, de l'autre côté du fosset, il y avait la voiture retournée sur le toit. Une voiture de collection maintenant toute cabossée par les quelques tonneaux qu'elle avait du effectuer pour ce retrouver là-bas. De l'essence coulait de son réservoir défoncé et dégoutait tout autour du pare-choc. Tout fier de sa minoune, le vieil inutile avait décidé de la présenter au concours d'élégance des voitures anciennes de sainte-Julie. Il hésita à une sortie. Le camion qui filait à toute allure lui rentra dans le cul. La vieille Studebaker 1957 partit à faire des tonneaux. La voiture n'ayant pas de ceintures de sécurité, le vieux inutile fut éjecté. La voiture continua ses tonneaux en sautant par dessus le fossé de droite et s'immobilisa là, le réservoir à essence défoncé. Le vieil inutile se retrouva assis au milieu de la chaussée, saignant, encore plus perdu qu'avant. Sa vieille minoune 1957 à l'envers de l'autre coté, l'essence s'échappant du vieux réservoir.
Il fallait faire vite avant que ça pogne en feu. Je sautai dans les quenouilles pour traverser le fossé: je suis plus vite pour sauver les vieilles voitures que les gens. Une question d'affinité. Je callais jusqu'à la taille et laissai mes deux godasses Birkenshtock prises dans le fond du fosset. C'est ma blonde qui allait être contente, elle déteste les sandales Birkenstock. Bof, je pourrai toujours m'en rachèter me suis dis-je. En m'approchant de la voiture nu-pied, je vis que quelqu'un s'y trouvait toujours: une grosse dame s'y tortillait en se lamentant. Je me penchai par la vitre de coté tout éclatée:
- Madame, vite, sortez de là, il y plein d'essence
- Justement, j'ai échappé ma cigarette et je dois la ramasser avant qu'elle ne fasse une marque de brulure sur le tapis
Merde ! Une cigarette allumé dans ce tas de ferraille arrosé d'essence !
- Non, non, madame, sortez-vite, ça risque d'exploser
- Vous comprenez-rien, on vient de mettre neuf mille piastres pour refaire l'intérieur, il faut que je trouve ma cigarette avant qu'elle n'abime le tapis
- Madame, votre voiture est toute démolie, Je vous conseille de sortir de là tout de suite
- Voyons-donc, vous êtes donc pas gentil vous, "il" a travaillé cinq ans pour toute la refaire au complet
- Non, non, sortez de là tout de suite..
C'est comme ça quand on a été élevé à Outremont dans le respect des vieils gens. On est trop poli. J'étais là à m'obstiner avec une vieille dame alors qu'elle allait cramer, et moi aussi. Un policier de l'autre coté du fosset me cria
- Tasser-vous de là, vous. Vous, le type avec la tuque, tassez-vous de là: ça va exploser !
Ca m'a réveillé ! Je pognai la bonne femme par les cheveux et je la sortis de force. Elle criait que je lui faisait mal, qu'elle avait les côtes défoncées, de la lacher tout de suite. Une fois sortie de la voiture, je la pris par en-dessous des bras et je commencai à la tirer loin de la voiture. Ca puait l'essence de char. Elle continuait de se plaindre que je lui faisait mal. Tout son corps était mou. J'arrivais pas à avoir une prise solide. C'est comme si elle me coulait entre les doigts. C'est fou comment, comme ça, on se retrouve tout mou de partout. J'ai pas vraiment hâte. Ca doit être à la veille d'arriver. Un autre type arriva pour m'aider. Il avait des cuissardes car il arrivait de la chasse aux canards et avait donc pu traverser le fossé. A deux on réussi à la tirer loin de la voiture. Les ambulances arrivait de l'autre coté du fosset. La dame se plaignait qu'elle avait mal. Elle me demandait ce qui était arrivé... à quelle heure le concours d'élégance se terminerait... si sa cigarette avait fait une marque sure le tapis... qui était ce jeune qui leur avait rentré dans le cul sans leur demander de se tasser mon oncle.
Quelqu'un cria de bien vérifier que la clef de contact du char était à OFF. Un réflexe de pilote: si t'as pas la clef à OFF lors d'un accident, ben tu crames. Comme Lauzon. Il n'avait pas mis la swich à OFF le sacrament. Ils ont cramés. Tous les deux. Ou tous les trois... aller donc savoir combien ils étaient là-dedans.
Mais il n'était pas question que je retourne près de la voiture. La dame hors de danger d'un explosion, je la laissai là avec toutes mes questions existentielles. Je suis retraversé le fosset pour aller dire aux ambulanciers que la dame qui gisait de l'autre côté du fosset était blessée au ventre. C'est dangeureux les blessures internes. De l'extérieure, rien ne parait, mais du dedans on peut saigner se qui reste de sa vie. Je dis aussi au policier que la voiture était pleine d'essence, qu'il y avait une cigarette allumée dedans, et que le contact électrique était à "ON". Il a du prendre ça pour un reproche de ne pas ètre venu m'aider car il attaqua tout de suite :
- Vous aviez-pas le droit de déplacer un blessé. Elle aurait pu avoir le cou cassé et elle serait morte sur le champ. Je pourrais vous accuser. Vous pourriez-vous faire poursuivre. J'avais pas l'équipement nécessaire pour traverser le fosset et vous aider. Il faut toujours attendre les pompiers dans les cas de risques d'incendies...
En me parlant, il n'arrètait pas de mettre et d'enlever des gants de chirurgiens. Je comprenais rien. J'ai rien dit. J'en avais mon casque. J'étais tout mouillé. Je tremblais de partout. J'étais nu-pied (j'avais aussi perdu mes bas quand j'ai retraversé le fosset) Je me suis dirigé vers mon char. Un journaliste (déjà) me ratrappa
- Monsieur! Vous, le monsieur avec la tuque, vous avez une déclaration à faire ? Je vous ai vu sauvé la dame, on peut vous prendre en photo ?
J'ai rien dit. Je me suis assis dans le char pi je suis parti. Ca faisait trop tout ça. Mais, au moins, je n'avais pas perdu ma tuque. En rentrant chez moi, je me suis dit que j'aurais du donner une entrevue au journaliste. J'avais manqué là une bonne occasion de devenir un héros. J'aurais même pu "ploguer" Kanuk. On aurait imprimé ça dans le journal. Les filles se seraient précipitées au magasin pour me voir et peut-être plus. Je serai devenu le "Justin" des plus de quarante ans. On m'aurait peut-être même décerné une médaille de bravoure. Puis je me suis dit que j'avais pas besoin de tout ça. Que ma vie était bien assez compliquée comme ça.
Deux fin de semaine plus tard, on s'est bien chargé de me prouver que j'avais tord sur l'un et raison sur l'autre.
Hier donc, deux semaines plus tard, je suis au chalet à Tremblant. Je me réveille tôt et je regarde par la fenètre; une petite neige tombe. La première de la saison. Pas vraiment une bordée mais juste quelques beaux petits flocons. Le sol est tout en frimas. La nuit a gelée le sol. j'aime bien sortir nu-pied sur la première gelé. Pour me convaincre que, à défaut d'avoir toujours froid à la tête, j'ai au moins encore les pieds encore chauds. Avec qu'un T-shirt et une tuque, je sors dehors, cul-nu, pour me refroidir les pieds. Ca réveille. Ca donne envie de pisser. pour m'approcher d'un arbre, je fais le tour de la Tempest grise . C'est une minoune que je garde au chalet pour pas ètre à pied quand y on monte en avion. Je m'appercoit que la minoune à une crevaison. Ou qu'en tout cas, un des pneus est déssoufflé. Je prends dans le coffre-à-gants ma bouteille de No-Flat. L'invention du siècle: une bouteille sous pression d'un stuff genre caoutchouc-silicone. Vous visser la buse flexible de la bouteille sur la valve du pneu, et vous ouvrez la valve. Le contenu semi-liquide est poussé dans le pneu en scellant la crevaison, et la pression de la bouteille est suffisante pour regonfler le pneu. Vous pouvez ainsi réparer une crevaison en moins d'une minute. C'est important quand on sait que la durée de vie moyenne d'un piéton est de douze minutes sur un autoroute. J'exécutai les instructions: Miracle attendu, le pneu se regonfla. Je dévissai la bonbonne et relu les instructions. C'était aussi marqué : "Roll your car immediately for seven to ten kilometers so the silicone will evently spread inside the tire, failure to do this before the silicone starts to set would debalance dangerously the wheel"
Bon, je saute dans la voiture et je pars rouler les dix kilomètres precrits sur la canette. Je suis toujours cul et pieds-nu ... mais je porte ma tuque pi mon T-shirt. C'est le week-end des couleurs à Tremblant. Tous les arbres sont rouges-orangés. Le ciel est couvert mais la luminosité est suffisante pour faire sortir les couleurs. L'automne, c'est si beau grâce aux feuilles d'érable. A vous convertir en pro-canada. J'espère qu'ils partiront pas avec toutes nos feuilles rouges le jour oû on va se séparer.
Je roule vers le parc Tremblant. Seulement deux kilomètres au compteur. Je tourne sur le chemin Duplessis vers Tremblant-sud. Ca fait cinq kilomètres: demi-tour pour le retour pour le dernier cinq autre kilomètres. Je tourne dans une entrée d'un chalet. La voiture peine à reculer. Merde! Le pneu s'est redégonflé. Ca fait un boucan terrible de métal sur asphalte quand j'essaie d'avancer. J'arrête. Le problème, c'est que je n'ai pas de culotte. Je suis toujours cul-nu. J'écoute, je n'entends pas de voiture. Je sors pour sortir mon pneu de secours. Il est situé dans le coffre sous une trappe. Je démanche le gros boulon qui tient la trappe: merde, j'entends une voiture. Je me rassoie dans la voiture. Je n'ai pas fermé le coffre. La voiture arrive. Elle rallentit. Un type me dévisage. Elle continue quelques pieds puis arrête et recule. Non, mais, de quoi je me mèle !! Les citadins laissent les gens crever sur le trottoir sans les regarder. Peuvent pas faire pareil à la campagne, stie. La fin de semaine, faut qu'ils se prennent tous pour des bons samaritains. Il stationne à coté de moi et baissent sa fenêtre. Je fais comme si je l'avais pas vu, il klaxonne, je fais semblant de sursauter et de le voir d'un coup. Il va quand même pas débarquer et venir me parler. Je baisse ma fenêtre, il me dit:
- Avez-vous besoin d'aide Monsieur
Y m'énerve le tabarnacle
- Non, non, tout va bien je regarde les couleurs
- Quelles couleurs ?
- Les couleurs des feuilles (...du con)
- Ha ! je comprends. (il comprends quoi cet imbécile fouineur?) Vous savez que votre valise est ouverte ?
- Oui, oui, c'est pour mieux voir
- Ha !?! je vois....
Il m'a regardé d'un air soupsonneux. Il a même regardé la porte de mon char comme si il pouvait voir au travers que j'étais sans-culottes. Puis il a jeté un look par dessus la voiture en direction du chalet inconnu comme pour voir si tout allait bien. Il m'a retappé un long regard puis il est enfin reparti.
Je suis ressortis cul-nu pour enlever la trappe dans la valise. Reremerde! pas de pneu de secours ! Une voiture arrivait. Je rebondis dans la voiture mais je fermai la valise cette fois-ci. Pour pas attirer l'attention, je me suis allongé sur le banc. La voiture passa sans ralentir. Je restai comme ça une bonne demi-heure à m'allonger sur le banc à chaque voiture qui passait. Et il en passait de plus en plus. Tremblant ressoit plus de visiteurs dans cette fin de semaine dites "Des couleurs" que n'importe quand dans l'année. Ils battent même le record d'affluence de Noel. Puis, je vis avec effroi un chien s'approcher sur la route. Le maitre suivit peu après. Il allait surement me parler et peut-être jeter un coup d'oeil dans la voiture et me voir là sans-culottes. Je pris un magazine qui avait dans le fond de la voiture. Il était tout mouillé car la voiture fuit beaucoup. Je me le mis vis-a-vis le bonjour et fit semblant de lire. Le magazine me dégoutait sur les cuisses. C'était très froid. C'était un Paris Match en plus. Le numéro de l'an dernier sur Lara Fabian avec les photos d'elle au Sacacomie. Dégueulasse. Le type s'approcha, me sourit, regarda dans la voiture et continua son chemin. Il n'avait probablement pas vu que Lara Fabian était couchée sur ma queue. Mais il s'intéressait. C'est fou la différence d'intérêt entre les citadins de la ville et les citadins de la campagne. On peut pas stationner le long d'une route sans que le citadin de la campagne s'intérèsse à vous. Alors que le même type, redevenu citadin de la ville le lundi matin, vous laissera mourir sans vous regarder sur un trotoir de Montréal.
- Monsieur !
Je sursautai. Le type était revenu sur ses pas. Heureusement que j'avais gardé Lara dégoulinante sur mes cuisses.
- Oui
- Vous savez que vous avez une crevaison ?
- Oui
- Voulez-vous de l'aide?
- Non
- Non?!?
- Non...
- Ha ?
("Ha" quoi, crisse, je peux-tu avoir une crevaison en paix calisse)
- Oui, la dépanneuse s'en vient
- Mais je pourrais vous aider à changer votre roue ?
( Vont-ils finir par me foutre la paix tabarnacle! )
- Non merci
- Ha !
Il m'énerve ! Le type est parti. Me revoilà assis dans le char gris toujours sans culottes. Je n'ai pas mon cellulaire pour appeler ma blonde. La situation est grave. Je vais donc appliquer la technique des étapes du S-T-O-P de survie en forêt:
S pour STOP: arrêter de courir partout à essayer de régler son problème. Il n'y a pas de parade possible. Il faut s'arrêter et prendre le temps de faire les étapes de la technique S-T-O-P.
T pour THINK: prendre conscience qu'on est dans la marde. Regarder autour de soi la marde dans laquelle on est plongé.
O pour OBSERVE: c'est à dire chècké tout ce que tu as sous la main pour t'en sortir. Faire l'inventaire de ce que tu as dans ton sac à dos... ou la valise de ton char
P pour PLAN: Planifier ta sortie et ta façon de t'en sortir avec ce que tu avais trouvé dans ton inventaire.
Bon. Alors sur moi:
un T-Shirt
une tuque
une montre ELT pour pilote (Emergency Locating Transmiter)
Dans l'auto:
une paire de lunettes soleil polarizée pour la pêche
une mitaine (seule)
un magazine mouillé
un gallon de lave-glace
les clefs de la voiture
la preuve d'assurance au nom de ma blonde
deux tapis en caoutchouc
Dans la valise:
un set de cable à booster
un cric
un vieux sac de McDonald avec des déchets séchés qui ont déjà été comestibles
C'est beaucoup. C'est plus que ce qu'on a quand on vire à l'envers d'un avion et qu'on nage jusqu'au bord. Comme mon copain Alain qui était mort de froid sur la Georges après avoir chaviré en avion. Je l'avais retrouvé le ventre bouffé par les renards. Alors, lentement, mon plan prends forme: Je vais m'entourer la taille avec les cables à booster en y coincant les deux tapis de caoutchouc: un à l'avant, un à l'arrière. Je vais aussi mettre les lunettes de soleil juste au cas pour pas qu'on me reconnaisse. J'enfilerai la mitaine dans un de mes pieds pour faire plus habillé. Puis je vais faire du pouce en tenant le gallon vide de lave-glace. Ils croiront que je suis en panne d'essence, ils arrêteront car on arrête toujours quand on pense que ça pourrait vous arriver à vous-même. J'ai testé, dans le temps que je faisais mes études à Saint-Hyacynthe, je faisais du pouce avec un cinq gallons rouge. Je n'avais qu'à me tenir près d'une voiture stationnée en mettant en évidence le cinq gallons rouge et le premier automobiliste venu s'arrètait. Passé le premier moment de surprise de savoir que je n'étais pas en panne d'essence, on s'expliquait et je me rendais à destination. Trente ans plus tard, j'étais certain que ça marcherait encore. Je prends donc les tapis et les cables à booster et je vais en courant me mettre à l'abri des regards indiscrets de la route en me cachant derrière la haie de cèdres qui cachent en partie la route de ce chalet oû j'avais décidé de faire demi-tour. Et c'est là que je m'active, cul-nu et nu-pieds, à essayer de m'enrouler les cables tout en coincant les tapis comme deux panneaux protecteurs. C'est difficile. Par contre, en n'en faisant des bretelles, j'arrive à retenir le tapis d'en avant avec les pinces des cables, faire deux ou trois tour autour du cou avec les cables pour les redescencre à l'arrière pour coincer dans les deux pinces restantes le tapis d'en arrière, si vous comprenez ce que je veux dire. Ca semble tenir assez solide même si ça laisse les cotés plutot ouverts. Disons que c'est mons sexy sur moi que la craque dans la jupe de la grande chinoise qui nous acceuille au Kaizin Sushi Bar. J'enfile la mitaine dans mon pied gauche et je mets les lunettes de soleil question de ne pas me faire reconnaitre habillé comme ça. Stupeur ! j'appercois une dame qui me regarde de l'intérieur du salon du chalet. La réflexion de la lumière sur la vitre m'empêchait de la voir. Les lunettes polarizées de pêche sont spécialement conçue pour voir à travers la surface de l'eau malgré la réflexion du soleil. Elle avait tout vu. Dignement, elle se retourna et partit comme si de rien n'était vers le fond de son chalet. Une anglaise surement pour garder son flegme ainsi. J'étais mort de honte devant l'ennemi. Prenant inspiration sur son comportement, je me relevai et marchai fièrement dans mon accoutrement comme si j'en étais fier. C'est important de s'assumer dans la vie. Ou au moins de faire semblant. Je me mis à coté de la voiture, le gallons de lave-glace bien en évidence, et j'ouvris même le capot, signe universel de panne mécanique. J'entendis une voiture approcher, probablement à toute vitesse car j'entendais les pneus crisser. Elle apparut dans le tournant. Tous clignotants allumés, c'était une voiture de police. Pas de chance, les polices ne prennent pas les pouceux. Mais je me suis dit qu'une autre voiture arriverait surement vite. Je commencais à avoir plutot froid.
La voiture de police fourra les freins et s'arrêta devant moi, les clignotants toujours allumés. Un réflexe stupide j'essayai de me cacher dans ma voiture. Deux policiers sortirent de leur char les guns sortit.
- On ne bouge pas. Montrer vos mains. Calmez-vous. On vous fera pas de mal. Avancer en arrière.
Il me criait un paquet d'ordres. J'aime pas les guns. Ou en tout cas pas ceux tenus par les autres, surtout si c'est des polices Alors je bougeais pas. Tranquillement les pauvres ont eu l'air de se calmer:
- Qu'est-ce qui se passe ? Nom, prénom. Avez-vous vos papiers ? Est-ce votre voiture ?
- Ecoutez, je peux tout vous expliquer
- Que faisiez-vous tout nu sur ce terrain
- D'abord, je n'étais pas complètement nu...
- Si vous voulez vous obstiner, libre à vous, aller hop, on vous arrête, embarquez dans la voiture. Bougez pas, faut qu'on vous fouille...
- Vous m'arrêter pourquoi? Vous voulez fouiller quoi?
- Pour indécence public. Tous ce que vous pourrez dire pourra être retenu contre vous. Relever votre tapis de caoutchouc que je vérifie que vous ne cachez rien en dessous
- Je n'ai rien à cacher... ou si peu. Vous faites erreur ! J'ai rien voulu faire de mal, c'est un accident, laissez-moi vous expliquer...
Une des deux polices, qui semblait se retenir de rire, arriva avec un appareil photographique. Il y avait des piétons sortis de nulle part qui rigolait de moi:
- Mettez vous là... clic... c'est bon. Embarques-le Tony, c'est le juge qui va rire quand il va voir la photo
Et c'est comme ça que je me retrouvai, cette fin de semaine des couleurs, au poste de police de Saint-Agathe, le cul-nu caché avec des pagnes de tapis de char retenu par des cables à booster avec une mitaine enfilée dans un pied.
Avant de me faire entrer dans une cellule, un troisième policier me demanda mes cordons de chaussures: "
- C'est pas une chaussurre , c'est une mitaine
- Je vous parle pas de vos mitaines, je vous parle de ce que vous avez dans les pieds
- C'est bien ce que je vous disais
- Bon...si vous voulez. Donnez-moi vos bretelles
- C'est pas des bretelles, sacrament, c'est des cables à booster
- Heille, le smat, tu veux-tu qu'on fasse ça easy ou tu préfères la manière forte
- Scusez. Mais comment je vais retenir mes culottes... enfin mes tapis, moi, si vous m'enlevez mes bretelles... enfin, mes cables à booster
Bon ben c'est là que je devins plus chanceux. Ils me laissèrent appeler mon avocat. J'avais peur qu'il soit parti pour le long weekend de l'action de grâce. Heureusement il était chez lui;
- Gilles ?
- Ouuuuiiiii
- Gilles, j'ai besoin de toi, je suis mal pris, je suis au poste de police de Saint-Agathe, il m'accusent de grossière indécence simplement parce que j'ai fait du pouce cul-nu avec des pagnes en tapis de caoutchouc
- .... (silence)
- Gilles ?
- Oui, Louis
- Ha fiou! j'ai eu peur que la ligne soit coupée, t'as entendu ?
- Oui
- Qu-est-ce que je fais ?
- A partir de maintenant, Louis, TU TE TAIS. Plus un mot. Tu la fermes et tu me laisses faire.
- Gilles, tu comprends pas, je suis pas coupable, c'est à cause que c'était marqué sur la canisse de rouler dix kilomètres tout de suite et je pouvais pas prendre le temps d'aller chercher mes culottes et ils ont pris une photo alors tu va pouvoir comprendre....
- LOUIS ! J'ai dit que tu te taisais. Plus un mot, on est d'accord ? Je me foue que tu sois coupable ou pas, je veux juste que tu la boucles
- Mais Gilles, c'est pas ce que tu crois...
- Louis, c'est jamais ce que je crois, "ils" ont tous, toujours, de bonnes excuses, je veux juste que tu te la fermes pendant soixante petites minutes le temps que j'arrive. OK ?
- Gilles, tu comprends pas
- TABARNACLE, LOUIS, TU VAS-TU LA FERMER OUI OU MERDE !! SI TU LA FERMES PAS JE TE LAISSES POIROTER LA POUR LA NUIT, OK ?
- Oui.... merci, Gilles, je dis plus rien, promis, je me tais
- J'arrive Louis, j'arrive, t'as-juste à te taire, dis-pas qui tu es, dis rien. On n'a pas le goût de lire ça dans les journaux mardi matin. Tu me comprends-tu?
- Oui, mais c'est pas ce que tu ...
- Louis...
- Scuses-moi. Je parle plus.... oh ! juste une dernière chose, Gilles, pourrais-tu m'apporter une paire de pantalon, deux souliers pi une vraie paire de bretelles...
Je suis rentré au chalet au milieu de l'après-midi. Ma blonde regardait la tévé. Elle s'est à peine retourné. J'étais parti pourtant parti presque six heures de temps. Au milieu de la soirée, elle me demanda oû j'étais allé le matin.
- J'ai passé la journée aux danseuses à Saint-Jovite...
- Maudit niaiseux, t'es pas capable d'être sérieux pour une fois?
- D'accord. Je me suis fait arrêter par la police parce que je me promenais cul-nu pi j'ai passé la journée au poste.
Elle a levé les yeux au ciel pour bien me faire comprendre qu'elle ne croyait rien de n'importe quoi que je pouvais lui dire. Elle a augmenté le volume de la télévision comme pour me faire comprendre qu'il valait mieux être sourd que d'entendre des sornettes pareilles.
Et voilà comment d'une fin de semaine oû on a failli se retrouver en première page du journal de Saint-Hubert comme le héros de la semaine pour avoir sauvé une vieille, on se retrouvera peut-être à la une du journal de Montréal, mardi matin, avec une photo sous-titré du style:
LE CORDONNIER LE PLUS MAL CHAUSSE DU QUEBEC: Nous apprenons que le fondateur de Kanuk, l'entreprise québécoise bien connue pour ses vêtements d'hiver, a été arrêté samedi avec pour tout apparat que deux tapis d'auto retenu par des cables à booster. La police de Sainte-Agathe pense porter des accusations de grossières indécences. Un examen psychologique du sujet a aussi été commandé. Louis Grenier, que l'on voit ici photographié par un des policiers, nous a déclaré: "C'est pas ce que vous pensez, mais je ne peux rien dire de plus car mon avocat ne veut pas que je parle..."
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La semaine dernière, avant ces événements, je sortais de chez kanuk vers dix heures le soir. En barrant la porte, quelqu'un me saute dessus et m'arrache la tuque. J'ai pensé mourir de peur, car un jour, c'est certain, un voleur sautera sur une personne seule qui sortira de chez Kanuk pour rentrer avec elle voler ce qui il y a a voler. Prenez-tout , Monsieur le voleur.... Non, désolé, je ne sais pas comment ouvrir le coffre. Et là cette personne se fera tabasser, ou tuer. C'est pour ça que normalement personne n'a droit de sortir de chez kanuk seul. Mais ça arrice quand même souvent. Trop souvent.
Anyway, je me retourne et au lieu du voleur je me retrouve devant Julie, la blonde de Jean Dorion, qui travaillait sur les films de Jean-Claude. Elle est saoul. Elle tient ma tuque d'un air défiant:
- Assumes-toi, clisse, t'es chauve, pas besoin de t'en cacher
- Julie, d'abord tu m'as fais très peur, pi je m'assume très bien la tête nue, c'est juste que j'ai toujours, tout le temps, froid à la tête. Alors tu arrêtes de me faire chier et tu me redonnes ma tuque...
- Prends-la toi-même si t'es capable, pi je te répète de t'assumer
J'ai essayé de reprendre ma tuque. On s'est tiraillé. Fort, trop fort. J'étais en calvaire. La tuque a déchirée. Mon veston de cuir aussi. Ca me prenais tout mon petit change pour pas la slugger d'aplomb pi lui casser toutes les dents. Au moins en pensée. Je suis pas violent. Je suis parti. En mettant ma tuque déchirée. Le lendemain matin, j'ai fouillé pour trouver une autre tuque qui me fait. C'est pas simple, j'ai une grosse tête et si on lave une tuque de laine, elle ne me fera plus jamais. Trop petite. J'ai pas trouvé de tuques qui me faisait. Alors j'ai mis ce chapeau de lutin de Noel que la blonde de Bernard Lexplorer m'avait fait juste pour moi. Elle m'avait d'ailleurs fait tout le costume qui venait avec. C'était vraiment chouètte de sa part. Alors j'ai mis ce chapeau de lutin et j'ai prié pour pas rencontré mon ami JPPPPP qui passe son temps à rire de mes chapeaux en les traitant de ridicule. Alors, imaginez quand il me voit avec mon chapeau de lutin de Noel...
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J'arrive du palais de justice de Saint-Jérome. Gilles Doré avait tout préarrangé avec la procureur qui heureusement était une amie de lui. Les policiers étaient là. Suffisait de faire un don de 500$ à Centraide pi de signer une formule 810. C'est un papier dans lequel tu dis que bien que tu n'avoues pas ta cupabilité, tu promets de garder la paix un certain nombre de mois. De même il n'y a pas d'accusation de portée, tu te tiens tranquille pendant six mois et le tour est joué. Ils t'oublient pi toi aussi. Même si ils n'avaient vraiment rien contre moi, la procureur m'expliqua que pour les apparences face aux plaignants, il fallait qu'elle montre qu'elle avait pris le dossier au sérieux. Sinon les plaignants peuvent demander ce qui est arrivé avec la cause et gueuler que ça puisse aller plus haut pour obtenir justice.
- Mais Gilles, j'ai pas de problème avec le don de 500$, surtout que je vais le passer sur mes impôts mais tu veux que je promette de garder la paix. Bon d'accord, mais je garde toujours la paix: je bois pas, je fume pas, je pique pas de gants dans mon magasin ou dans celui des autres, j'encule pas, ou en tout cas pas les petits garçons pi je paye tous mes impôts, alors pourquoi me faire promettre quelque chose que je fais anyway
- Louis, veux-tu t'en sortir avec un minimum de problème ou bien tu veux qu'on te dises que t'as raison. Avoir raison coùte beaucoup plus cher en temps et en argent que de gagner.
- Bon d'accord, oû est-ce que je signe?
On a signé. J'ai promis sur l'honneur à un juge de paix que je ne troublerais pas la paix pour six mois. Quant à moi, il aurait bien plus mettre pour la vie, ça changerais rien anyway, je trouble jamais la paix. Les policiers ont remis le dossier à Gilles avec mes empreintes pi la photo incriminante. La procureur a tenu à consulter le dossier. Les policiers se retainaient beaucoup pour pas rire. La procureur, d'ailleurs mignonne, a regardé longuement la mautadite photo:
- Vous comprenez Monsieur Grenier, que vos agissements dans ce dossier ont pu choquer certaines personnes. Je vois ici sur cette photo-pièce-à-conviction-P1 que des gens ont été témoins de la scène et semblent bien rigoler. Mais des personnes plus sensibles que d'autres ont pu être choquées. Nous comprenons les circonstances qui ont pu vous amener à poser certains gestes, mais je préfèrerais ne plus vous avoir devant moi pour des circonstances similaires.
- J'ai compris, je vous promet qu'il n'y aura plus de problème
(Elle me regarda longuement, comme pour comprendre quelque chose, alors qu'il n'y avait rien à comprendre)
- Dites, Monsieur Grenier, pourquoi portiez-vous cet étrange chapeau?
- Ben, parce que j'ai froid à la tête s't'affaire. Pi je dors toujours avec une tuque. Comme ça, si il y a de la clarté, je peux la descendre sur les yeux pour faire du noir. Je déteste voir le noir la nuit. J'aime mieux rien voir que de voir que je vois rien. Alors je couche avec une tuque pi je la descend sur les yeux.
(Silence de trente secondes)
- Mais pourquoi un bonnet de fou plutot qu'une tuque, Monsieur Grenier ?
- C'est pas un bonnet de fou, c'est un chapeau de lutin de Noel. Pi tout ça c'est à cause de l'autre hostie de folle qui m'a arraché ma tuque. J'aurais du la slugger la tabarnacle! Mais je pouvais pas parce que c'est la blonde de mon chum Jean Dorion. Pi je suis pas violent. Ou en tout cas, pas assez. Parce que si je l'avais été, je lui aurais cassé toutes les dents la tabarnacle. Non mais.... M'arracher la tuque ! Une hostie de folle...
(Gilles me foudroya du regard. J'arrêtai drète là. Elle continait à examiner la photo)
- Je suis heureuse Monsieur Grenier, que vous ne soyez pas violent, très heureuse....Et pourquoi, Monsieur Grenier, êtes-vous nu-pieds ?
- Oh, vous savez, moi, je n'ai vraiment jamais froid aux pieds
- D'accord, mais pourquoi un seul soulier ?
- C'est pas un soulier, c'est une mitaine. Une mitaine esquimaude à part de ça. C'est un copain inuit qui me l'a offerte
(Elle a gardé silence quelques secondes, a regardé les policiers, Gilles, puis elle est revenu à moi)
- Bon d'accord, c'est une mitaine: et pourquoi vous êtes-vous mis une mitaine esquimaude dans un pied ?
- Ben, c'est tout ce que j'avais comme soulier, et je voulais passer inaperçu, faire comme si tout était normal...
Elle s'est levé tranquillement, et en regardant Gilles, elle me dit:
- Vous avez manqué votre coup, Monsieur Grenier, vous avez complètement échoué: je vous conseille fortement d'essayez un peu mieux la prochaine fois
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jen revien pas, j avais pas lue ce message de 2013
cest fait !!!!!
- Louis_greniier
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Re: recit de louis
T'as oublié les photos !!




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ttq
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Re: recit de louis
cré Louis vas...
je pensais que cet épisode du cul-nu était relié a la fois ou les flottes de ton hydravion
avaient pris l'eau au Lac Supérieur
et que tu y a avait plongé pour installé des ballons
ou rêvasserait-je???
j-p
toujours divertissant quand même
mais c'est vrai que tu es sensible de la tête, je l'ai constaté quand on a volé le AN2 et que la pluie fine te gênant
tu as fouillé dans une boîte a l'arrière de l'avion, et tu y as déniché une combinaison blanche, enfin,
elle l'a déjà été, et tu t'es fabriqué un turban, ma foi , assez élégant, dont tu t'es affublé
j'ai même une photo que je garde précieusement, comme preuve de ton talent de designer en accoutrement urbain recyclé!!!!!
je pensais que cet épisode du cul-nu était relié a la fois ou les flottes de ton hydravion
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ou rêvasserait-je???
j-p
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mais c'est vrai que tu es sensible de la tête, je l'ai constaté quand on a volé le AN2 et que la pluie fine te gênant
tu as fouillé dans une boîte a l'arrière de l'avion, et tu y as déniché une combinaison blanche, enfin,
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- martind2112
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Re: recit de louis
Le thread original: http://www.pilotes.quebec/forum/viewtop ... 13#p223413
- bush pilot
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Re: recit de louis
oui, un peu sur le fait de vieillir, hein !
tres belle photo! ( les deux ) une qui est drole , et l autre, d une beauté, celle de la jeunesse.
jai aussi des photos d hier , de vla déjà 20 ans.
bof, pourquoi revenir en arriere ? dans le fond je referais la meme chose .
Je peut pas dire que je changerais bien des chose, je suis assez satisfait du résultat.
dans le fond ,j imagine que c est ca , réussir sa vie .
tres belle photo! ( les deux ) une qui est drole , et l autre, d une beauté, celle de la jeunesse.
jai aussi des photos d hier , de vla déjà 20 ans.
bof, pourquoi revenir en arriere ? dans le fond je referais la meme chose .
Je peut pas dire que je changerais bien des chose, je suis assez satisfait du résultat.
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- kebek
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Re: recit de louis
Ca change une matinée grise en journée ensoleillée cet histoire la , j'en rie encore ,:)))
- sierra
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Re: recit de louis
Pas croyable
Serge
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Re: recit de louis
Me semble qu'on est dû !
JC
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Re: recit de louis
Ouais c'est savoureux !
Francois
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Re: recit de louis
J'aurais peut-être ca de disponible, ca pourrait faire l'affaire dans le tempest....
- sierra
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Re: recit de louis
Bon l'autre qui r'mets ça
Serge
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Re: recit de louis
Oufff !
J'avais jamais pris le temps de tout lire .
Et encore, lire les mots n'est qu'une petite partie de ce que le sens des phrases nous révèle.
Toujours 4-5 définitions à ces phrases très soigneusement choisies et toujours empreintes d'émotion
de vérité, de précision, de fiction, d'imagination, de sagesse, de vécu...et d'humour.
Tout une aventure, une histoire vraie, un fait vécu, dont les noms n'ont même pas étés changés.
Merci de nous avoir fait partager.
Bob
J'avais jamais pris le temps de tout lire .
Et encore, lire les mots n'est qu'une petite partie de ce que le sens des phrases nous révèle.
Toujours 4-5 définitions à ces phrases très soigneusement choisies et toujours empreintes d'émotion
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Bob
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JSB
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Re: recit de louis
J'ai pas rigolé comme ca depuis longtemps en lisant cette histoire, et merci ! Avez vous répondu au challenge dans une prochaine fois ?Elle s'est levé tranquillement, et en regardant Gilles, elle me dit:
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