OLemieux wrote:Je n'ai pas une grosse expérience en aviation et c'est pour cette raison que je lis plus que j'écris. Je vais cependant citer les propos d'un instructeur avec qui j'ai volé il y a qques semaines sur l'Ile de Vancouver (David Budd, d'Ocean air floatplanes). David fait de l'instruction pour annotation sur flottes sur C180. Donc, pour revenir à la bille, "elle doit être centrée en tout temps. Seule exception: en finale, vent de travers, la bille va pointer du côté du vent." David est un pilote très expérimenté (+5000 hrs), qui vole dans une région très difficile. J'ai rarement vu (dans ma courte expérience) un pilote si bien anticiper les effets des éléments sur un appareil. Il contrôle la machine de façon déconcertante (dans un environnement pas facile). Ses paroles sont, à mes yeux, très crédibles et je vais les mettre en application à chaque vol. LA-BILLE-AU-CENTRE.
Remarquez, je n'ai pas l'ambition de tourner des scènes en pilotant, pas encore rendu là
Olivier
Merci Olivier pour le témoignage. Pas sûr que ton instructeur se serait objecté à la glissade en virage mais possible aussi qu'il préfère ne pas l'aborder pour éviter tout risque de confusion chez ses élèves. J'aime bien ton intervention parce que tu parles spécifiquement de glissade (bille du coté du vent) comme étant indiquée, au moins pour l'atterrissage par vent de travers.
Toutes ces discussions sur les techniques ou les consignes retenues par chacun sont intéressantes mais merci de vous rappeler que l'objectif initial de cette chronique, c'est simplement une sensibilisation aux risques associés à un vent arrière dans le dos en parcours de base, au moment de virer en finale. Encore une fois, cette sensibilisation n'implique aucune prescription quant à la méthode de pilotage, ou quant aux jugements qu'un pilote est amené à poser en fonction de ses habiletés et de ses expériences. Seulement une sensibilisation à un risque et à des facteurs aggravants qui sont méconnus des pilotes et de la plupart des instructeurs à qui j'en ai parlé. Je parle de méconnaissance du risque uniquement et non de méconnaissance de pilotage. Néanmoins, merci encore à TehWan pour son témoignage concernant son propre instructeur qui lui a fait faire des dérapages dans le circuit pendant deux ans... Ça n'a malheureusement rien d'étonnant et certains sites américains relèvent aussi cette problématique d'instruction au niveau des risques mal compris associés aux dérapages et des consignes qui en découlent - "n'incline surtout pas l'avion au delà de 15 - 20 - 30 degrés dans le circuit" sans préciser que le virage doit rester au moins coordonné mais surtout, jamais en dérapage...
Il est vrai qu'en sachant toujours d'où vient le vent, il est facile d'anticiper les effets de dérive et donc, d'éviter de se mettre dans une situation où le risque pourrait intervenir. De rappeler cet élément est tout à fait approprié - il est fondamental. Malgré les habitudes, les consignes, l'expérience, il arrive qu'on fasse des erreurs, il arrive aussi qu'on oublie des trucs. Il arrive aussi qu'on se retrouve de façon très impromptue dans un contexte avec lequel on n'est pas du tout familier. Si cette chronique permet seulement une fois de
hausser le niveau de vigilance d'un pilote qui aura réalisé qu'il a dépassé l'axe de piste ou l'axe de rivière, ce "roman" aura gagné toute sa légitimité. De même si il permet à d'autres pilotes ayant eu le même instructeur que TehWan de réaliser qu'ils pratiquent un pilotage dangereux sans le savoir, peut-être depuis des années, je pense que ça aura aussi valu la peine. Si cette chronique incite d'autres instructeurs à approfondir cette question avec leurs élèves, je pense que là aussi, ça aura valu la peine.
Il est bien évident que comme pilote, on haïsse tous se faire dire quoi faire. Ça n'a jamais été l'enjeux de cette chronique.
Bon vol !
Pierre