Georges et les deux jumelles

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Louis_greniier
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Georges et les deux jumelles

Post by Louis_greniier »

Pour PMgrandnord, qui s'en va là-bas, avec son petit 140, dans l'immensité du territoire de la Georges

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Je suis sur la George là, mon chéri de TTTQ d'amour. Dans un canot jaune avec une jupette rouge pi une tuque mauve vu qu'il fait toujours froid quand on n'a plus de cheveux sur le coco. Avec un filet moustiquaire aussi à cause des mouches qui elles n'ont jamais froid dans ce coin-ci et travaillent jour et nuit à trouver du sang à sucer pi que quand on a la couenne moins tof que le cuir du caribou elles aiment encore plus ça sucer alors moi qui a la couenne si tendre si sucrée si douce imagine comment elle aime ça me sucer les salopes. Je suis dans mon canot sur la Georges pi je t'écris en pagayant pour que ça finisse un jour. C'est grand à n'en plus finir la George. C'est des paysages de montagnes dénudées elles aussi du coco. La rivière est aussi large que disons la moitié du fleuve Saint-Laurent en dessous du pont Jacques-Cartier. On devrait dire le fleuve George vu que c'est si gros pi que ça se jette direct dans la mer. Fleuve: (géographie) tout court d'eau même petit qui se jette directement dans la mer. Mais c'était des Anglais dans ce temps-là qui ont été les premiers à faire semblant qu'ils avaient découvert la Georges. Ils n'ont pas de mot eux pour fleuve parce qu'ils appellent tout ça des "river" pour cause de simplicité anglophone alors le fleuve Georges s'est fut nommé contre son gré George river qu'on a traduit mot à mot pour ne pas les offusquer par "la rivière George". Même le Saint-Laurent s'appelle le Saint-Lawrence river par les Anglais. C'est immense ici si loin. J'aime bien être ici si loin si immense où qu'on se sent moins gros vu que le reste est tellement plus gros que soi. Pi on est tellement si seul ici qu'on se sent une espèce en voie de disparition et que ça donne beaucoup d'importance à son égo d'être en voie de disparition comme a failli le dire Romain Gary. Ici te rapetisse le corps et te grossit l'égo. Difficile de demander mieux comme vacances pour se changer une idée. On dirait pas comme ça, mais c'est loin en titi quand même.

Je suis sur la George là, mon chéri de TTTQ tout barbu. Ca fait tellement de fois que je la pagaie que j'ai l'impression qu'elle va me laisser passer sans se venger de lui passer dessus parce qu'elle s'est un peu habituée à me voir passer. Des fois la George elle ne laisse pas passer. J'ai connu un français qui n’a pas pu passer et qui y est resté. Dans les fjords de la fin oû la marée fait quarante pieds pi que la plage disparait à marée haute. Le français il avait du monté sa tente à marée basse pi se faire surprendre plus de plage en pleine nuit. Quand on a retrouvé son corps, il avait les doigts tout maganés d'avoir essayé de grimper la paroi du fjord pour se sauver le restant de sa vie. En tout cas c'est ça que la légende raconte. Moi je crois à ça juste quand ça fait mon affaire de croire à ça parce que je l'ai connu le français et je sais qu'il était quand même plutôt con malgré son beau parler et qu'il aurait pu s'inventer mille façons de se tuer ici en se maganant ses doigts de français. Pi qui dit que c'est lui qui s'est magané les doigts de même hein ? Ça aurait pu être les mouettes qui lui ont picossé les doigts après avoir bouffé ses yeux vu que c'est meilleur. Je ne sais pas moi pi je m'en fous si jamais toi tu t'en fous pas de savoir.

Il y a eu aussi un autre que j'ai connu pi qui n’a pas passé. Un pilote avec de beaux souliers en cuir vernis, ce qui est rare pour un pilote de brousse d'avoir de beaux souliers en cuir vernis. Je l'ai connu et il en a laissé sa vie. Son beaver s'est retourné à un atterrissage. Pour cause de courant de travers. On nous montre bien de faire attention aux vents de travers, mais le courant de travers, comme il y a sur la Georges, on n'y fait pas attention. Pourtant, quand on touche avec un courant d'une dizaine de noeuds qui vient frapper de coté ta flotte, ça te revire sur le dos comme les jeunes faisaient avec les tortues, en les laissant sur un poteau de cloture, pour ne pas qu'elle puisse se remttre à l'endroit, et crever ainsi au soleil. Il a nagé jusqu'au bord, avec ses souliers de cuir vernis, et a fait l'erreur d'avoir trop froid après dans ses souliers en cuir vernis tout détrempé. Il a du tombé endormi pi là le froid l'a pogné, dit encore la légende. Quand on l'a retrouvé, il avait le dedans du ventre tout bouffé par les renards qu'ils ont dit mais on ne sait plus vraiment qui, ils sont ceux qui ont rapporté ça par respect pour la famille du défunt disparu. Pi il y a eu aussi tout ceux que je n’ai pas connu parce qu'on a beau se forcer, mais on ne peut pas tout connaitre tout le monde qui meurt à cause du moral qui finirait par sentir pas bon si tu vois ce que je veux dire.

Je suis sur la George là, mon chéri de TTTQ, pi je t'écris dans ma tête en pagayant pour que ça finisse bien un jour ou l'autre. Après je recopie ce qu'il en reste dans un cahier une fois dans la tente le soleil couché avec une lampe de poche qui s'installe sur le front qu'on appelé à cause de ça une frontale dieu que c'est bien trouvé. Je recopie, mais il en reste toujours beaucoup moins qu'il y en a eu durant le jour et c'est mieux comme ça parce qu'il faut bien dormir quand on pagaye toute la journée pi que ça t'en fera moins à lire si jamais tu décides de te taper tout ça.

Après être rentré dans la tente, il faut tuer les mouches noires et les moustiques qui voulaient venir coucher avec moi les hosties envieuses. Comme il y en a beaucoup, ça fait beaucoup de morts et d'orphelins. Il y en a que j'écrase contre le moustiquaire, d'autres que je tape quand elles se sont posées sur quelques choses de plus dures, certaines je les roule entre le pouce et l'index comme une crotte de nez. Ce soir j'ai pris une petite loupe que j'ai amenée pour me regarder les poils d'oreille que je m'arrache pi j'ai regardé oû je mets les moustiques morts. Incroyable, il y avait des cadavres partout, un vrai champ de bataille. Des têtes arrachées, des bras démembrés, des ailes brisées. La loupe!. Il devait y avoir là des parents, des enfants, des cousins cousines, des amis pour la vie réunis dans la mort et dans une même cause de sucrage de sang. Tant de vies foutues en l'air juste pour m'éviter de me faire sucer. J'ai eu honte beaucoup. C'est à cause de la loupe. Quand la souffrance ne se voit pas à l'oeil nu, on a beaucoup moins honte de la donner. Mais là avec cette loupe c'est comme si j'y étais avec eux. C'est pire. Une hécatombe, Aushwich, mais en pire à cause du démembrage qui donne pas très bonne mine aux cadavres. Des fois quand j'arrive à un vieux camp plein de mouches, je brule une spirale Raid pour les empoisonner. Au bout de quinze minutes, il y a sur le plancher des centaines de mouches qui meurent dans une souffrance terrible. On les voit sur le dos à vombrir leurs derniers spasmes. C'est terrible de mourir empoisonné. La douleur te pogne dans le bas ventre et te lâche plus tant que tu n’as pas expiré ton dernier souffle. Ce n’est pas une façon de tuer les gens, pi pourtant laisse-moi te dire que je ne me gêne pas pour deux cennes. Je te vois d'ici dire qu'une mouche n'a pas de sensibilité voyons, tu n’as pas à t'en faire. Moi je te dis que c'est peut-être vrai qu'elles n’ont pas de sensibilité, mais ce n’est pas une raison pour les empoisonner. Sinon, on n'aura juste à piquer nos vieux avec du démérol pour enlever la sensibilité pi on pourra les achever à la morphine comme ma pauvre grande mère. Pi anyway, je te dis que les mouches elles souffrent autant que ma grand-maman a souffert, t'as juste à les regarder sur le dos à faire leur sparage en rond pour comprendre qu'elles souffrent le martyr. Avec la loupe, je vois bien qu'elles souffrent, les pauvres. J'ai un copain qui était pilote à la guerre contre Milosevich. Il a largué beaucoup de bombes et c'était beaucoup plus facile quand il était à haute altitude parce que le monde en bas était beaucoup plus petit que des moucherons et qu'il n'avait pas de loupe pour lui donner le cafard de la mortalité. Parait que dans certaines cultures asiatiques la vie est sacrée même pour les moucherons alors qu'ici on tue à qui mieux mieux pour pas grand-chose et un approvisionnement pas trop cher en pétrole. Dans leurs religions pi dans leurs vies ils disent que la vie est sacrée pas juste pour les vaches d'ailleurs. Ce monde asiatique qui ne tue pas le moucheron sacré doive se dire que tant qu'ils ne seront pas capables de créer la vie eux-mêmes ben ils l'enlèveront pas à personne. Mais c'est vrai que dans ces pays-là il y a toute sorte de monde bizarre. Alors que nous autres on s'en fait moins avec la vie des moucherons et d'autres espèces qui souffrent de profusion abondante. Nous autres on est prèt vite à tuer pour ne pas se faire sucer. Bon certain que tu rigoles de moi en disant que ce n'est que des moustiques et que c'est laids surtout avec une loupe, mais faut penser que la maman moustique elle les trouve très bien réussi ces bébés moustiques. Elle ne voit pas du tout de quel droit je les massacre comme ça à la tronçonneuse. Elle ne comprend pas notre genre de réflexe qu'on a d'éliminer les autres espèces quand on ne peut pas avoir le dessus sur eux. Elle, elle suce, mais elle ne tue personne. J'ai eu un copain docteur explorateur qui est allé tout seul en ski au Pôle Nord. Trois mois après être parti alors qu'il n'avait pas vu aucun autre être vivant depuis tout ce temps voilà que dans la tente réchauffée par le soleil du printemps un moucheron sort de son sac de bouffe: PAF! Il le tue aussitôt. Ça faisait trois mois qu'il n'avait pas vu rien de vivant et PAF! le réflexe lui est revenu d'un coup. Paf! et c'était la mort d'un moucheron comme dans le titre du film de Gilles Carles. L'explorateur, il en a pleuré pendant trois jours parce que le moral est toujours plus fragile dans ces temps-là quand on est tout seul. Il s'était beaucoup déçu de son réflexe. Il se disait merde de moi voilà qu'un ami arrive dans ma vie et paf! je le tue aussitôt au lieu de l'apprivoiser et d'accepter cette belle amitié qu'il m'offre. Il en pleurait plus de lui-même que du moucheron vu qu'il ne l'avait pas vraiment connu et que c'était bien plus son lui-même à lui qu'il trouvait triste. Paf! et voilà un ami de moins.

Mais moi je les regarde avec ma loupe tous ces enculés de maringouins et je ne pleure pas pantoute sur mon moi-même. Je dois être devenu insensible, ou bien c'est la grande quantité qui leur enlève de l'importance vu que la quantité enlève toujours de l'importance à l'individu pour la donner au groupe qui lui est bien plus anonyme. Je ne sais pas moi, c'est peut-être juste que je n’ai rien à voir avec certaines religions asiatiques plus sensibles à la vie et à l'amitié entre les espèces. Pi il m'emmerde les moustiques même si je concède que c'est grâce à eux que je peux être tout seul ici. Mais je ne vais pas trop approfondir sur le sujet parce quand on approfondit trop sur un sujet on devient immobile avec un air songeur comme le penseur de Rodin et tu me vois moi immobile avec un air songeur dans mon canot qui déboulerait des rapides !?! Je ne peux pas me permettre d'arrêter de pagayer immobile avec un air songeur si je veux que ça finisse un jour je suis certain que tu comprends.

Je suis sur la Georges là, mon chéri de TTTQ et voilâ que la météo change. Elle change tout le temps ici. Tu commences la journée dans le brouillard, une heure plus tard c'est le gros soleil, puis la tempête et la pluie, le soleil encore. Miss météo deviendrait folle à essayer de suivre. J'aimerais bien sauter une miss météo un jour pour découvrir comment elles font pour toujours se tromper. Il y en a même quelques-unes qui sont mignonnes même si elles continuent de répéter comme des connes qu'il va faire plutôt beau avec des risques de mauvais temps. Tiens un rapide... va falloir que je te laisse parce que là je dois me concentrer pour ne pas débouler sur le cul pi c'est très bien qu'il y ait un rapide que j'arrête de penser aux miss météo devenues folles de moi et de la température.

Voilà, c'est fait. J'ai descendu le rapide comme un pro et je te laisse la paix avec les miss météo même si ça serait franchement utile ici une miss météo qui me donnerait la température à venir pour les trois prochaines heures avec les vents et tout et tout. C'est si beau de descendre des rapides. C'est comme une danse, comme un balai. Je te jure , je me trouve presque beau quand je descends un rapide. On n’a presque pas besoin de pagayer quand on sait comment placer le bateau pour que le courant fasse l'ouvrage à ta place. J'aime bien comme ça quand c'est autre chose qui fait l'ouvrage à ta place. C'est ma spécialité de faire faire l'ouvrage à ma place. Il y a juste mon exercice sur la montagne que je n’arrive pas à faire faire l'ouvrage à ma place. Pi ici le pagayage que je ne peux pas vraiment faire faire l'ouvrage à ma place. Tiens, j'entends, un hélico !! Laisse-moi deux minutes que je sorte ma petite radio portative que j'essaie de lui parler et je te conte tout après.

Je lui ai parlé. Un hélico en effet. Il travaille avec des ingénieurs pour essayer de trouver oû mettre des barrages sur la Georges. C'est épouvantable, mais c'est comme ça: ils veulent dammer toutes les rivières ces hosties-là. Une question de modernité qui ne souffre pas beaucoup de voir des millions de kilomètres carrés échapper au contrôle de l'état. Ils prennent ça comme une insulte que ce territoire ne paye pas de TPS et de TVQ pour être là. Alors vite qu'on inonde toutes ces régions récalcitrantes de n'exister que pour elles-mêmes. La nature, même la sauvage doit rapporter et participer au PNB même s’il faut la détruire par le fait même. Vite, construisons des barrages électriques pour soulager les Américains de leur chaleur d'obèse en leur conditionnant de l'air plus froid que celle qu'ils ont réchauffée par surconsommation énergétique. Moi je ne pense pas que je veux voir de mon vivant un barrage sur la Georges. Je préfère peut-être partir avant pour pas que ça soit trop triste. Il n'y a personne pour la défendre la pauvre contre le gouvernement. Eux ils possèdent le jeu, l'alcool, et le droit d'inonder, de piller ce pays. Moi je ne peux pas rien contre eux. De toute façon qui suis-je pour les accuser moi qui a causé une hécatombe terrible parmi nos amis les moucherons sacrés pas plus tard qu’hier soir tuant enfants et parents.

Je suis sur la Georges là, mon chéri de TTTQ, et c'est si grand, y étant moi-même une espèce en voie de disparition donc en ayant ici une importance bien à moi. Il y a vingt-cinq ans, quand j'ai commencé à venir ici, il y avait beaucoup de caribous. J'en voyais une centaine tous les jours. Mais là j'en verrai à peine une dizaine dans tout le voyage. C'est pas parce qu'ils ont disparu, c'est parce qu'ils se sont regroupés ailleurs pour on sait pas pourquoi. Remarque que c'est bien une raison comme une autre. Ils doivent savoir eux que l'état va tout leur inonder leur habitat. Il y a vingt-cinq ans, en plus des caribous, j'avais aussi rencontré deux jumelles dans une cabane. Une histoire pas banale. Ce n’était pas vraiment une cabane, c'était un genre de petite pourvoirie, au confluent de la rivière DePas et de la Georges, juste en amont du grand lac de la hutte sauvage. Elles devaient être déjà très vieilles les deux jumelles. Elles étaient toutes ratatinées de partout. Elles étaient de surcroit anglophones du Labrador. Depuis qu'elles étaient toutes petites qu'on les avait toujours habillées pareil et qu'on leur avait fait accroire qu'elles étaient identiques en tout. Elles mangaient toujours la même affaire et les profs leur donnaient toujours la même note. On leur mettait toujours la même couleur de ruban dans les cheveux le dimanche pour aller à la messe. Elles se réveillaient en même temps et s'endormaient au même moment. Quand elles bouffaient leurs soupes, c'est en même temps qu'elles faisaient leur slurp. Elles étaient parfaitement synchronisées. On avait même du installer deux toilettes côte à côte pour éviter les dégâts chez l'une si l'autre avait envie. Nous on trouve ça épouvantable d'être deux comme ça, mais elles, elles trouvaient ça très bien et s'en réjouissaient tout le temps l'une disant à l'autre combien elle était heureuse d'être née avec l'autre, et l'autre de renchérir la même affaire. Des fois l'une regardant l'autre lui demandait "Est-ce que j'ai faim moi ? " ou encore "Tiens, on a comme un goût pour une bonne tarte au sucre là" et en même temps et au même moment les deux se mettaient à se cuisiner une tarte au sucre. Si l'une attrapait le rhume, l'autre se mettait à éternuer au même moment. Quand elles étaient malades, la mère ne prenait la température que d'une seule sachant bien par expérience que l'autre avait exactement la même. Elles avaient même le même tiroir de petites culottes qu'elles partagent indifféremment tellement l'une ou l'autre c'était du pareil au même. La seule chose qui pouvait finalement les différencier c'était que l'une couchait d'un bord du lit et l'autre de l'autre, vu qu'elles ne pouvaient pas coucher du même bord du lit. L'une dormait toujours d'un bord et l'autre de l'autre comme une main gauche et une main droite qui sont parfaitement identiques tout en étant le contraire. Il n'y avait que la nuit en regardant quel bord du lit l'une et l'autre dormaient que tu aurais pu dire laquelle était l'une et l'autre, l'autre. Mais de toute façon, elles seules savaient qui était la gauche et qui était la droite. Elles grandirent peu à peu, eurent leurs premières règles ensemble, et commencèrent à reluquer les mêmes garçons. Ce fut là que la recette d'être deux pareilles alla moins bien. A chaque fois que l'une trouvait qu'un garçon était intéressant, l'autre lui trouvait aussi un intérêt identique. Ce n’est pas qu'elles auraient pu être jalouses l'une de l'autre, ou l'autre de l'une, c'est juste que le garçon était trop intimidé par ce double intérêt. Dans ce temps-là, à Wabush, un jeune garçon ne s'imaginait pas vraiment sortir avec deux jumelles en même temps. À cause de ça, elles durent mettre de côté leurs intérêts pour la garconnerie quelques années oû elles travaillèrent ensemble à la réception du chic hotel royal de Wabush. Chacune faisant ses douze heures pour assurer une permanence 24 sur 24. Pendant une dizaine d'années, elles vivèrent ainsi et accumulèrent leurs économies dans le même compte de banque. Elles rêvaient de se bâtir une petite pourvoirie sur la rivière Georges, au confluant de la DePas qu'elles appelleraient Twin Sisters Lodge et oû elles recevraient des clients américains qui sont par ici tout déguisés en camouflage pour pas qu'on se méprenne sur leurs sorts à la chasse au caribou et la pêche au saumon. Pourquoi là ? Justement parce que le lieu oû les deux rivières se jettent dans le grand lac avait été appelé "Apshanuan" par les indiens ce qui voulaient dire "les jumelles identiques" vu que les deux rivières se ressemblaient comme la main droite ressemble à la gauche. En recrutant leurs clients parmi les chasseurs et les pêcheurs qui transitaient à l'hotel de Wabush oû elles assuraient la permanence, elles purent mettre leur rêve à exécution. Dès le premier été, elles recurent pas loin de cinquante clients. Les affaires allaient rouler assez bien. Le restant de l'année, elles retournaient travailler à l'hotel de Wabush. Et aussitôt que le grand lac de la hutte sauvage fondait, vers le 22 juin, elles repartaient pour la pourvoirie accueillir les clients amateurs de chasse et pêche et d'habits camouflage. Mais d'hommes dans leurs vies, elles ne pouvaient se le permettre vu que si l'une en reluquait un, l'autre l'aurait trouver aussi de son goût.

Un indien, un grand et fort gaillard, qui parlait cinq langues soit l'anglais, le montagnais, le nescapi, l'innu et le français passait ses étés à trapper sur la rivière DePas, la jumelle de la Georges qui marie leurs eaux ensemble dans le grand lac de la hutte sauvage. Il alla proposer ses services de guide aux deux jumelles. Quand il arriva avec son canot d'écorce et se présenta, ce fut le coup de foudre total des deux jumelles pour ce bel homme qui sentait la force et l'intelligence. Elles convinrent de le séduire en jouant un jeu pour ne pas effrayer l'homme en lui. L'une serait toute avenante et minaude, l'autre resterait froide et ne se départirait pas de son rôle de patronne. Chaque jour elles pourraient s'échanger les rôles vu qu'il ne pourrait pas voir la différence entre les deux. Ainsi chacune pourrait se partager ce bel homme un jour sur deux, lui croyant toujours avoir affaire à la même femme. Pour la première fois de leurs vies, elles ne s'habillèrent pas de la même façon. Celle qui devait faire la câline du jour allait s'habiller d'une robe et se maquiller un peu, l'autre qui faisait la patronne un peu sèche allait porter des bottes de caoutchouc. Chaque jour, elles allaient s'échanger le rôle. Et c'est ainsi que les deux jumelles tombèrent en amour avec notre grand gaillard et que notre grand gaillard tomba lui aussi pour une seule femme qu'il ne soupçonnait pas être deux.

Les trois vécurent ainsi un été de rêve. Ils étaient faits l'un pour les deux autres. Les jumelles savaient qu'elles avaient enfin trouvé l'homme de leurs vies. L'automne arrivé, les jumelles convainquirent le bel indien de les suivre à Wabush pour l'hiver. Lui aurait bien aimé passer un mois ou deux seul avec son amoureuse. Ce manque d'intimité de toujours avoir l'autre soeur, la patronne qui portait les bottes de caoutchouc, à les reluquer commençait à lui peser. Comment aurait-il pu se douter de toute façon que l'une devenait l'autre en alternance chaque soir ? Ils partirent donc tous pour Wabush. Mais quelque chose commença à tarabusquer notre bel indien. Il avait déjà remarqué que son amoureuse se couchait aussi bien du côté droit du lit que du côté gauche sans préférence aucune puisqu’elle alternait souvent. Mais là il remarquait que finalement cette alternance était réglée comme une horloge. Un soir du côté droit, le lendemain du côté gauche, et hop le surlendemain elle revenait se blottir contre lui du côté droit. Et ainsi de suite sans jamais sauter une alternance. Et il y avait aussi un autre détail qui le tarabusquait, un détail qu'il m'est plutôt gênant de te répéter étant moi-même un peu timide pour parler de ce genre de chose. Mais comme il est primordial de mentionner cette affaire pour bien comprendre le drame des soeurs jumelles de la rivière George, je m'exécuterai même si je dois le faire le rouge au menton. C'est que tu vois, pour parler franc, notre grand et fort indien s'était bien réjoui de voir que son amoureuse pouvait attraper le septième ciel autant couché sur le dos, les yeux grands ouverts dans les siens avec le sourire de la Joconde sur les lèvres que disons, pour continuer à nommer une chatte un chat, que si il avait sa tête et sa langue de ce côté là, pendant que lui était plutôt dans sa bouche à elle, et qu'alors c'est les yeux bien fermés et en faisant d'épeurantes grimaces pas possibles que son amoureuse pouvait aussi trouver son plaisir ultime. Bon, jusque-là pas de problème, mais c'est qu'un jour, ou plutôt une nuit, alors qu'il était à se désâmer la langue sur le bouton de la sonnette, il se dit que c'était bien étrange que chaque fois que son amoureuse se couchait du côté droit du lit, c'est sur le dos les yeux ouverts qu'elle y arrivait, alors que lorsqu'elle se couchait du côté gauche, ça finissait toujours par un étoile soixante-neuf, comme s’il avait pu avoir le téléphone dans une pourvoirie à mille mille de la civilisation sur la rivière Georges.

Notre indien était perplexe. Il essaya bien d'arriver à ses fins sur elle d'une façon différente du côté du lit qu'elle s'était couchée, mais rien n'y fit. Si c'était à droite, c'était sur le dos, si c'était à gauche, c'était toujours s'en-ven-derrière. Bon, qu'elle puisse jouir de çi et de là, pas de problème, mais qu'elle hostie de rapport la jouissance de la femme pouvait bien avoir avec le côté du lit qu'elle se couchait ? Il se méfia de plus en plus, mais n'osait pas se rendre à l'évidence, car il fait toujours très mal de se rendre à des évidences dans le domaine de l'amour qui lui ne s'accommode pas facilement des évidences. Étant un excellent trappeur lui-même par ses ancêtres, il décida de leur tendre un piège. Une nuit, il lui ferait ça et çi, nécessairement, si c'était encore elle qui allait se coucher avec lui le lendemain il verrait bien si c'était elle ou sa soeur. Bon, je te vois d'ici te dire que j'aurais pu ici être plus explicite sur le piège qu'il leur avait tendu, mais je te répète que je suis d'un naturel timide pour parler de ces choses là et que j'ai déjà bien dépassé la limite que m'a laissée mon éducation catholique chez les bonnes soeurs. En plus, ce piège étant plutôt lubrique et savoureux, je crois bien me le garder pour moi afin de le servir à quelques jumelles que je pourrais bien rencontrer un jour et qui auraient la mauvaise idée de vouloir me sauter toutes les deux en se faisant passer l'une pour l'autre. Mais revenons à notre pauvre indien qui venait de s'apercevoir qu'on l'avait trompé de la plus vicieuse manière. Dépité, blessé dans son plus profond de l'âme, il se sentait trop floué pour fantasmer, comme un autre homme l'aurait fait, de passer sa vie et ses nuits avec deux jumelles pareilles, mais pourtant différentes d'utilisation. Il partit prendre une grande marche de trois jours et trois nuits dans le bois oû il arriva à la conclusion qu'il fallait absolument qu'il sache de quoi il en retournait. Il allait rentrer à la maison et s'expliquer avec son amoureuse. Il allait poser des questions, dialoguer, échanger et avec un peu de bonne volonté de part et d'autre, ils parviendraient surement, lui et son amoureuse, à se comprendre et trouver à rapiécer son couple. Avec un peu de chance, la vie pourrait continuer, pas nécessairement comme avant, car il ne voulait pas de ménage à trois, mais il pourrait partir avec son amour et se débarrasser enfin de sa fatigante de soeur perverse. Il rentra après sa longue marche et se dirigea directement sur la cabane pour enfin mettre les choses au clair avec sa dulcinée. Elle allait surement lui expliquer, ils se comprendraient, il lui pardonnerait, ils vivraient des jours heureux. Il poussa la porte, les deux soeurs étaient là les yeux ébahis. Elles attendaient qu'il dise quelque chose. Mais les deux étaient habillées pareil. Aucune ne portait des bottes de caoutchouc. Ses yeux allaient de l'une à l'autre ne sachant pas qui des deux était sa véritable amoureuse. Et finalement, cette amoureuse qu'il pensait sienne n'avait jamais existé puisqu’en étant deux elle ne pouvait être une. Il n'avait aimé qu'un mirage, personnifié par ces deux jumelles. Il fut pris d'un tel vertige qu'il dut s'agripper au cadre de la porte. Il se retourna sur ses talons, et partit à courir. Il embarqua dans son canot et pagaya aussitôt en direction du grand lac de la hutte sauvage. Jours et nuits il avironna. Après le grand lac, il déboula tous les rapides en plein milieu de la Georges. Une nuit ou deux il s'arrêta sur la berge pour dormir un peu, couché en boule comme un chien dans la mousse à caribou. Il était maintenant dépassé les collines Wedge Hill, en territoire esquimau. Il n'avait rien mangé depuis dix jours et s'en foutait éperdument. Encore deux jours et deux nuits de pagayage et il arriva enfin au haut des chutes Hélène. Des millions de gallons d'eau qui tombent de chutes et cascades de plus de cent pieds de hauteur. Il pagaya droit vers les chutes en plein milieu de la rivière qui doit bien faire deux milles de large. On dit que c'est debout dans son canot qu'il se présenta au haut des chutes, ayant une pensée pour son amoureuse et un juron pour sa soeur aux bottes de caoutchouc, il se fit engloutir vivant dans les cascades, les remous, et les tonnes d'eau déferlante. On ne retrouva jamais son corps, ni son canot, qui doivent encore flotter aujourd'hui entre deux eaux dans la baie d'Ungava.

Les deux soeurs furent presque inconsolables. Je dis presque parce qu'un mois plus tard que leur bel indien se fut jeté du haut des chutes Hélène par cause d'amour dédoublé, elles s'aperçurent que l'une des deux était enceinte. La femme enceinte s'accommode fort bien de la perte d'un amour mâle, le troquant avec joie pour une grossesse. Voulant éviter à tout prix le scandale, elles partirent passer sa grossesse à Terre-Neuve et ne revinrent qu'une fois qu'on ne puisse deviner en les regardant qui des deux avait eu un enfant. Elles retournèrent à leur petit train train annuel de travail l'hiver à l'hôtel de Wabush suivi des mois de pourvoiries à Twin Sisters Lodge. La petite, parce que c'était une fille, les suivait dans ce pèlerinage en en appelant une "momie" et l'autre "mamie". De temps à autre, ses deux mamans jumelles se consolaient de la perte de leur bel indien avec un client américain de passage, mais toujours à partir de ce moment-là elles mettaient les choses au clair et s'assurait que le courtisé comprenne bien qu'il allait devoir passer la nuit avec les deux, et en même temps mon ami, et qu'il ne pourrait démontrer quelques préférences pour l'une ou l'autre. Certains vigoureux courageux acceptaient illico le contrat alors que d'autres un peu moins certains de leurs taux de testostérone se faisaient un peu plus tirer l'oreille, celle que l'homme à l'aine. Les affaires n'en marchaient que mieux tant à l'hôtel, qu'à la pourvoirie.

La première fois que j'ai fait La George, il y a environ vingt-cinq ans, je m'étais justement arrêté au Twin Sisters Lodge tout content de trouver là un endroit pour me doucher et bouffer autre chose que l'affreuse poudre déshydratée qui me servait de nourriture. Les deux jumelles étaient là ainsi que leur fille qui devait avoir autour de dix-huit ans. La pauvre louchait terriblement semblant toujours regarder une mouche qui aurait pu très bien d'ailleurs se poser sur son long nez. C'est que lorsqu'elle fut assez vieille pour comprendre qu'on ne pouvait avoir deux mamans naturelles, la pauvre petite commença à essayer de deviner laquelle des deux pouvait bien être sa vraie maman. À force de regarder l'une autant que l'autre pour deviner, elle attrapa ce vilain défaut de vue. Dans la vie, on ne peut vraiment avoir deux mamans sans que quelques parts ça vous pose problème. Par les interstices entre les billots des cabanes de rondins, elle espionna même les débats amoureux de ses deux mamans avec les clients de la pourvoirie. Elle s'aperçut vite de la différence de fonctionnement des deux. Ainsi armée de cette nouvelle information, elle pensa détenir la clef pour découvrir sa maternité incertaine. De retour à Wabush, elle dégotta dans les clients de l'hôtel un couple de jumeaux identiques pour lui faire découvrir sa propre orientation sexuelle qui lui dévoilerait qui était maman. Les deux étant un peu froids à l'idée de se retrouver au lit avec une seule femme, elle leur conta toute l'histoire de ses deux mamans en les assurant qu'elle serait très bien capable de s'occuper de deux hommes à la fois. Après quelques séances de pratique avec ces deux profs de gymnastique, car heureusement ils étaient profs suppléants de gymnastique, elle jouit finalement sur le dos les yeux ouverts. HAAAAAAA !! Elle savait enfin qui était maman ! Mais l'autre de la retourner aussitôt pour une séance de lèche bouton et HOUUUUUUU !! la voilà qui jouissait encore ne sachant plus du coup si vraie-maman était la vaginale ou la clitoridienne. Elle se leva le matin tout aussi mélangée et incertaine qu'à l'habitude, sauf que son défaut de vue s'était beaucoup amélioré et qu'elle ne louchait presque plus. A regarder deux amants à la fois lui avait corrigé ce défaut attrapé à regarder deux mamans en même temps. Elle maria les deux jumeaux profs suppléants et partit vivre avec eux aux États-Unis dans l'état du Utah oû il était permis d'être marié à plus qu'un à la fois vu qu'elle aimait bien sa condition de couple multiple. Quant à ses deux vieilles mamans jumelles, elles abandonnèrent la pourvoirie et se retrouvèrent dans un foyer de vieux à Terre-Neuve. Jamais elles ne dévoilèrent à leur fille laquelle était vraiment la mère naturelle. La pauvre se demande encore aujourd'hui si elle va mourir sans jamais découvrir si sa vraie maman jouissait sur le dos ou s'en-v'en-derrière.

La vieille cabane était toute brisée quand j'y suis passé cette année il y a une dizaine de jours. Un ours y avait défoncé la porte et fait un ravage épouvantable. Des poches de farine avaient été éventrées et tout l'intérieur avait l'air d'une soue à cochons prouvant bien qu'il n'est pas toujours facile de vivre autrement que ce que la société demande, surtout quand on est des jumelles qui voudraient que deux plus un fasse un couple. De voir cette pourvoirie à l'abandon m'a rendu tout croche, pourvoirie oû j'avais si bien été accueilli il y a vingt-cinq ans alors que j'avais justement cet âge, les deux vieilles jumelles me servant bol de soupe et m'offrant douche, bains de mousse et lit douillet. Là il n'y avait plus à la place de mes souvenirs qu'un débarras dégueulasse et fariné. Même les vieux canots avaient été attaqués par les ours comme si on avait voulu faire disparaitre toute trace de cette incursion dans leur territoire. Dans la petite chambre du fond un vieux miroir tout sale m'accueilli en me reflétant mon image comme si j'avais encore vingt-cinq ans. Puis je me suis vu vieillir en accéléré jusqu'à ce que le miroir me renvoie mon image de moi actuel le salaud. Le ravage du temps n'avait pas juste passé sur cette pourvoirie. Ce mirage me provoqua un tel vertige que je dus m'agripper au cadre de la porte comme lui. Je me retournai sur mes talons comme l'autre, et partis a courir moi aussi. J'embarquai dans mon canot et pagaya aussitôt en direction du grand lac de la hutte sauvage comme il l'avait fait. Depuis dix jours que j'avironne ainsi poursuivi par cette vision de moi dans ce vieux miroir.

Bon, voilà que le mauvais temps arrive. Il va pleuvoir, il va venter, il va vaguer. Il faut maintenant que je te laisse pour retourner à mon canot et me concentrer à pagayer si je veux que ça finisse un jour ailleurs qu'ici, cibole. Pi c'est bien beau de t'écrire dans mon canot, mais si je veux ne pas finir dans les chutes Hélène comme notre indien, je dois quand même me concentrer un peu...

Louis

Ps: si tu as reçu ce message, c'est qu'en fait je ne dois plus être sur la rivière et que j'ai remis la main sur mon ordine que j'avais laissé à bord de l'avion. Je devrais donc être sur le chemin du retour.. D'ici à ce que je sois revenu, plein de belles pensées. Je t'embrasse même , mon tendre TTTQ tout barbu, comme le font les hommes de pays moins gênés de l'homme que de la femme.
ttq
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Post by ttq »

:oops: :shock: :oops: :shock: :oops: :shock:
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polux
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Post by polux »

:lol: :lol: :lol:
a lire par une journée de temps de merde :D (c'est ce que j'ai fait) et ca fait vraiment du bien. On décroche a plein :wink:
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drapo
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Post by drapo »

Wow, tout un "condensé", j'ai hâte de lire toute l'histoire lors de la parution de ton livre Louis ... 8)
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abud
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Post by abud »

Louis,

tes récits réalités- fictions comme tu sais si bien les écrire, tu pourrais les enregistrer et les publier en CD, et même les diffuser à la radio pour le plaisir des passionnés d`aventures :idea:


Martin :wink:
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polux
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Post by polux »

Y'a une belle chaise de libre a la radio de Radio-Canada..... je te verrais bien prendre la releve :lol: Ca serais vraiment passionant :D
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chuck
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Post by chuck »

bah, moi j'ai un gros probléme...
je sais pas où commence la fiction, est où commence la réalité...
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Louis_greniier
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Post by Louis_greniier »

La vérité se rends jusqu'à à la toute fin, juste avant que je dis embrasser TTTQ. Là, dans la vraie vie, je me suis gardé une petite gêne.

Louis
Last edited by Louis_greniier on Fri 26 Aug, 2011 08:17, edited 1 time in total.
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Louis_greniier
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Post by Louis_greniier »

Ça me fait penser à la maman de Jean-Claude. On est à la première du film Léolo. Un film autobiographique de Jean-Claude sur sa maman et sa jeunesse. A la fin du film Jean-Claude est trop occupé avec tout l emonde et les journalistes pour s'occuper de sa maman. Je m'assoie avec elle.

- Mon fils, monsieur Louis, a une imagination comme ça se peut pas. Vous avez-vu la scène avec cet épouvantable dinde sale qu'il a montrée dans le bain ?

- Oui, amusant de voir se choquer une dinde dans un bain. Une dinde dans un bain à Montréal... Toute une imagination votre fils

- Oui, car vous saurez qu'elle n'était pas sale, ma dinde. Je l'avais toute lavée au Spic and Span. Elle était toute propre, ma belle dinde quand je la gardais dans le bain. Sale ma dinde! Il en a de l'imagination mon Jean-Claude....

C'est là que j'ai compris que les histoires, faut les prendre comme elles nous sont contées. Les histoires, même les histoires de fou, charrient aussi leurs propres vérités: celle du conteur.

Louis

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djipibi
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Post by djipibi »

Louiis tu es un raconteur racoleur (et hors pair puisque tu es seul...)
ttq
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Post by ttq »

lOUIS......FAUT TE CONTRÔLER...même Chuck, qui en a vue d'autre, de par sa culture française, est tout décontenancé, si c'était tout vrai ça serait tendencieux...Dépardieu aurait piqué une sainte colère devant un tel épanchement de sentiments, son verbe aurait pu faire vibrer tes phrases théatrales , mais la colère n'aurait pas été moindre..les tables auraient revolées dans tous les sens, les mots s'entrechoquant

mais la dinde de JC, moi, un voisin sur la rue Fabre, j'avais 4 ans, gardait les Barbottes que son père avait pêché, a Pointe Calumet, dans le bain....et tant qu'il en restait, personne ne prenait de bain, direct sous le nez de Michel Tremblay, entre deux sessions de colage de timbres Gold Star et Pinky...comme quoi il y a un fond de vrai...mais ou, pas partout

mais comme les effluves de sentiments, dont seul tu as le secret, je te soupçonne de vouloir tenter ou tester l'homme, le faire sortir de ses gongs, le faire réagir, de créer le malaise , comme quand tu invectivait le pôvre Gaston, le lecteur, non initié, sera surement confondu, et avec qq réputations galvaudées...je cherche mes mots, mais ....comment dire, ...pas habitué, si, j'y suis devenu habitué a tes tournures de phrase a ce style engageant, confondant, intimidant, riche, mais tranchant, trop tranchant, trop direct, exigeant, car pris hors contexte devient provocateur, dévastateur et pour le lecteur et pour les parties en cause

j-p

pis la photo Louis....on dirait le maire Gendron qui sort d'un party d'Hallowen...on aimait mieux le gentil garçon a sa première communion...mais c'est tellement loin tout ça....celle ou tu avait un papillon sur le bout du nez te représentait mieux, ton petit côté rêveur, joueur, espiègle,
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Louis_greniier
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Post by Louis_greniier »

ttq wrote:mais la dinde de JC, moi, un voisin sur la rue Fabre, j'avais 4 ans, gardait les Barbottes que son père avait pêché, a Pointe Calumet, dans le bain....et tant qu'il en restait, personne ne prenait de bain, direct sous le nez de Michel Tremblay, entre deux sessions de colage de timbres Gold Star et Pinky..,


Formidable image. Merci.


ttq wrote:pis la photo Louis....on dirait le maire Gendron qui sort d'un party d'Hallowen...,


Ben, je vous verrai vous autres, la face que vous auriez après avoir passé cinq heures avec le visage enfoui entre le plus profond des cuisses de Madame Reno. Vous me direz que ma preuve ne dure que quelques secondes, mais parlez-en à du monde qui connaisse le domaine du tournage de film, et ils vous diront le ratio entre le nombre d'heures de tournage par rapport aux secondes à l'écran.

Vous l'auriez aussi, la face au maire Gendron

A 2 minutes du début

Louis

http://www.dailymotion.com/video/xghq11 ... shortfilms
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chuck
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Post by chuck »

Louis_greniier wrote:
Ben, je vous verrai vous autres, la face que vous auriez après avoir passé cinq heures avec le visage enfoui entre le plus profond des cuisses de Madame Reno. Vous me direz que ma preuve ne dure que quelques secondes, mais parlez-en à du monde qui connaisse le domaine du tournage de film, et ils vous diront le ratio entre le nombre d'heures de tournage par rapport aux secondes à l'écran.

Vous l'auriez aussi, la face au maire Gendron

A 2 minutes du début

Louis

http://www.dailymotion.com/video/xghq11 ... shortfilms


Je compatis...
Evidemment, le temps aurait passé plus vite si la tv y étais installé.
Mais tt cela pour trouver une tomate !!

Qui me fait penser à une chanson avec des marins pécheurs de baleines, des bonnes soeurs qui font des cierges et un tonneau qui ne contenait pas que de la graisse de baleine. Mais, on s'écarte du sujet là.
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chaps90
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Post by chaps90 »

wow.. très bon texte.

Avec un titre comme ça je pensais que c'était une histoire porno impliquant mon oncle Georges !!!
Georges
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Post by Georges »

Georges est un nom qui s'applique à bien des choses et des personnes. :D :D :D :D Georges
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Post by doloair »

Georges wrote:Georges est un nom qui s'applique à bien des choses et des personnes. :D :D :D :D Georges


entre autre la George River (Kangiqsualujjuaq ) :lol: :lol:
Dolorès :wink:
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