Du planeur au Chili
Posted: Wed 10 Mar, 2010 22:58
Bonjour,
J'ai eu l'incroyable chance d'aller faire du planeur dans les Andes au Chili. Ce fut pour moi un voyage très intense émotivement, d'autant plus que mes souvenirs sont un peu mélangés du fait que le tremblement de terre a frappé 2 jours après mon retour et que j'avais encore des proches là-bas...
Néanmoins je voulais partager mon expérience avec vous car je crois que c'est quelque chose à faire dans sa carrière de pilote! C'était pour moi un baptème de planeur, étant pilote privé depuis peu, et ce fut une expérience emplie d'humilité - l'absence de moteur demande une technique très précise, et je me suis rendu compte que le moteur nous permet de "tricher" pas mal sur la technique en avion, du moins dans les avions d'entrainement modernes.
J'ai aussi un vidéo HD qui rend beaucoup mieux la sensation que les photos ci-bas, mais ce ne sera pas pour ce soir car je dois l'éditer avant.
Donc le récit:
Le Club de planeur où je suis allé est à Santiago. C'est un superbe club privé comme on n'en retrouve pas par chez nous.
Un des remorqueurs, un Super Cub quatripale pour la réduction de bruit, le club étant en plein milieu de la ville.
Blanik à l'atterrissage
Juste avant le décollage. Ce planeur est un Janus B, mais j'ai aussi fait un vol dans un Duo Discus, tout un appareil avec une finesse de 46.
Peu après le décollage, on survole la ville jusqu'aux collines qui bordent Santiago. L'idée est de se faire larguer à 700m AGL et de pourchasser les thermales afin de se rendre à 1400m et prendre la direction de la pré-cordillière.
En arrivant à la pré-cordillière, on recherche d'autres thermales, plus puissantes, pour aller chercher 2000m AGL. Monter dans les thermales est un exercice très technique, qui requiert beaucoup de coordination et d'attention - il faut apprendre à sentir les thermales et ce n'est vraiment pas évident. Les deux instructeurs avec qui j'ai volé avaient chacun au-dessus de 2000 heures de planeurs et pour eux il s'agissait d'un jeu d'enfant. C'était une beauté de voir ça (en fait je les voyais pas car j'étais assis devant mais bon, je sentais les commandes bouger mettons...)
Nous voilà à une altitude suffisante, on peut se diriger vers la vallée de l'Aconcagua, dans la cordillière elle-même.
En approchant des Andes, les thermales deviennent ahurissantes, on a du 5 à 6 m/s sur le VSI, la sensation de poussée et le bruit du vent sont tellement puissants que j'en avais mal au derrière! Passé 3000m j'ai un peu tardé à mettre mon masque d'oxygène et je crois avoir souffert d'un début d'hypoxie - la sensation de bien être commençait à être un peu forte mettons.
L'Aconcagua, plus haut sommet des Amériques (presque 7000m). On s'est rendu à 5000m AGL (5700m ASL, donc presque 19000 pieds) et on aurait pu continuer, malheureusement l'auteur de ces lignes a commencé à avoir le tourni et on a du rentrer... À force de tourner en ronds dans les thermales, la nausée a fini par me rattraper, à mon grand regret (je n'avais jamais souffert du mal de l'air) :cry:
La ville de Santiago, au retour. Il faut garder à l'esprit qu'avec un seul km d'altitude, on peu en parcourir plus de 40 en distance!
Pour aller chercher les courants ascendants dans les montagnes, on passe souvent à une envergure d'aile de la montagne. Toute une sensation!
En approche pour l'aéroport (code SCLC), on passe au-dessus de l'ancienne maison de Pinochet. Pas très jolie.
Après l'atterrissage, avec mon instructeur Andres devant son superbe Duo Discus.
Quelle belle expérience, 5.3 heures en deux vols, j'aurais aimé en faire trois malheureusement un des instructeurs à du annuler. Si vous passez par le Chili (peut-être pas ces temps-ci mais quand ça se sera calmé) ne manquez pas cette opportunité, le prix est ridicule et c'est l'expérience de toute une vie!
Je vais tenter de poster le vidéo dans les prochains jours...
Oholio
J'ai eu l'incroyable chance d'aller faire du planeur dans les Andes au Chili. Ce fut pour moi un voyage très intense émotivement, d'autant plus que mes souvenirs sont un peu mélangés du fait que le tremblement de terre a frappé 2 jours après mon retour et que j'avais encore des proches là-bas...
Néanmoins je voulais partager mon expérience avec vous car je crois que c'est quelque chose à faire dans sa carrière de pilote! C'était pour moi un baptème de planeur, étant pilote privé depuis peu, et ce fut une expérience emplie d'humilité - l'absence de moteur demande une technique très précise, et je me suis rendu compte que le moteur nous permet de "tricher" pas mal sur la technique en avion, du moins dans les avions d'entrainement modernes.
J'ai aussi un vidéo HD qui rend beaucoup mieux la sensation que les photos ci-bas, mais ce ne sera pas pour ce soir car je dois l'éditer avant.
Donc le récit:
Le Club de planeur où je suis allé est à Santiago. C'est un superbe club privé comme on n'en retrouve pas par chez nous.
Un des remorqueurs, un Super Cub quatripale pour la réduction de bruit, le club étant en plein milieu de la ville.
Blanik à l'atterrissage
Juste avant le décollage. Ce planeur est un Janus B, mais j'ai aussi fait un vol dans un Duo Discus, tout un appareil avec une finesse de 46.
Peu après le décollage, on survole la ville jusqu'aux collines qui bordent Santiago. L'idée est de se faire larguer à 700m AGL et de pourchasser les thermales afin de se rendre à 1400m et prendre la direction de la pré-cordillière.
En arrivant à la pré-cordillière, on recherche d'autres thermales, plus puissantes, pour aller chercher 2000m AGL. Monter dans les thermales est un exercice très technique, qui requiert beaucoup de coordination et d'attention - il faut apprendre à sentir les thermales et ce n'est vraiment pas évident. Les deux instructeurs avec qui j'ai volé avaient chacun au-dessus de 2000 heures de planeurs et pour eux il s'agissait d'un jeu d'enfant. C'était une beauté de voir ça (en fait je les voyais pas car j'étais assis devant mais bon, je sentais les commandes bouger mettons...)
Nous voilà à une altitude suffisante, on peut se diriger vers la vallée de l'Aconcagua, dans la cordillière elle-même.
En approchant des Andes, les thermales deviennent ahurissantes, on a du 5 à 6 m/s sur le VSI, la sensation de poussée et le bruit du vent sont tellement puissants que j'en avais mal au derrière! Passé 3000m j'ai un peu tardé à mettre mon masque d'oxygène et je crois avoir souffert d'un début d'hypoxie - la sensation de bien être commençait à être un peu forte mettons.
L'Aconcagua, plus haut sommet des Amériques (presque 7000m). On s'est rendu à 5000m AGL (5700m ASL, donc presque 19000 pieds) et on aurait pu continuer, malheureusement l'auteur de ces lignes a commencé à avoir le tourni et on a du rentrer... À force de tourner en ronds dans les thermales, la nausée a fini par me rattraper, à mon grand regret (je n'avais jamais souffert du mal de l'air) :cry:
La ville de Santiago, au retour. Il faut garder à l'esprit qu'avec un seul km d'altitude, on peu en parcourir plus de 40 en distance!
Pour aller chercher les courants ascendants dans les montagnes, on passe souvent à une envergure d'aile de la montagne. Toute une sensation!
En approche pour l'aéroport (code SCLC), on passe au-dessus de l'ancienne maison de Pinochet. Pas très jolie.
Après l'atterrissage, avec mon instructeur Andres devant son superbe Duo Discus.
Quelle belle expérience, 5.3 heures en deux vols, j'aurais aimé en faire trois malheureusement un des instructeurs à du annuler. Si vous passez par le Chili (peut-être pas ces temps-ci mais quand ça se sera calmé) ne manquez pas cette opportunité, le prix est ridicule et c'est l'expérience de toute une vie!
Je vais tenter de poster le vidéo dans les prochains jours...
Oholio