toxedo_2000 wrote:
Haha! Y'a rien de mal à en sucer une de temps en temps

Bon, comme je l'ai déjà conté à Gaston, je vous la conte
À la traversée de la Gaspésie en ski de fond, cette année, à un point d'eau, je vois une dame plutôt âgée avec un sac dans les mains. C'est que ça fait quoi maintenant cette traversée? Quinze ans ? Me souviens plus, mais c’est dans ces eaux-là. Fa qu’on a beaucoup vieilli. Lors des premières traversées, on faisait 100 kilomètres par jour, on arrivait fourbu et on se faisait soigner des ampoules grosses comme ça. Il y avait des physiothérapeutes aussi pour nous remettre les os en place. Maintenant on fait 20 kilomètres. Malgré ça, on arrive encore plus fourbu qu'avant. Mais au lieu des traitements d'ampoules, les femmes se font faire des pédicures, et les traitements de physio ont été remplacés par des massages à l'eau de rose.
Fa que je vois cette dame, aussi vieille que moi, proche du point d, eau. Avec ce sac que je reconnaîtrais entre mille. Le sac de la luxure. Des amandes chocolatées au chaudron de Michel Cluizel. Un délice. J'avais vu les faire à Paris. Dans de grands chaudrons en cuivre rouge chauffés à feu nu, chaque amande est grillée à cœur dans du sucre caramélisé puis enrobée de chocolat noir. Et je vous rappelle que la France est le seul pays à avoir légiféré sur la qualité de son chocolat. Pas question d'y foutre les cochonneries qu'on retrouve des fois dans le chocolat d'ailleurs. Pour s'appeler chocolatier, en France, faut n'y mettre que du chocolat et du beurre de cacao.
Alors c'est ça, les amandes au chaudron de Michel Cluziel. T'en prends deux ou trois, et dès la mise en bouche, si tu fermes les yeux, c'est le petit Jésus que tu vois passer.
La dame est debout sur ses skis, les mains à découvert au froid, et tient un sac de ce pur bonheur dans les mains. Impossible de regarder ailleurs.
- Monsieur, vous semblez regarder mon sac d'amandes, vous en voulez ?
- Heu... non, non.... scusez-moi de regarder ainsi. C'est que je connais....
- Mais alors, allez-y, prenez-en !
Qu'elle me répond avec la bouche qui articule mal quand on a froid.
- Ce n’est pas le goût qui manque, soyez certaine, mais je sais le prix que ça coûte. En plus, ici, au fin fond de la Gaspésie, ça serait trop grand cadeau pour un seul homme...
- Allez allez, arrêtez de faire le timide, je vois bien que vous en mourrez d'envie
- Vous êtes sincère ?
- Mais oui! De toute façon, je ne peux plus les manger. Je suis en attente de trois implants dentaires, alors vous comprenez...
- Bon, alors j'accepte.
Elle m'en verse une poignée dans les mains. Que je mets immédiatement en bouche. Mais bizarrement, ce sont des amandes straight. Pas de chocolat dessus. Alors que du Cluizel, c'est avant tout du chocolat qu'il fait. Mais je les bouffe quand même.
- Merci, merci. Mais je ne connaissais pas cette sorte sans chocolat.
Lui dis-je en les mastiquant les amandes pas-de-chocolat
- Oh ! Le chocolat ? C'est à cause de ces implants que j'attends, je ne peux pas croquer les amandes, alors j'ai tout sucé le chocolat qu'il y avait dessus....
Ça m'a pris tout mon petit change pour avaler les amandes machouillées
