Ça doit dépendre des manufacturiers d'avions.
Chez Airbus, sur le A310, il y a 7 spoilers par aile, les 5 les plus à l'extérieur servent au roulis en vol (contrôlés avec le manche en même temps que les ailerons), les 4 les plus à l'intérieur servent aux speedbrakes en vol pour perdre de l'altitude ou de la vitesse (avec la manette des speedbrakes). Il y a donc 2 spoilers au milieu qui jouent les deux rôles.
Au sol, pour le décollage et/ou pour l'atterrissage, les 7 spoilers vont sortir automatiquement si:
-La manette des spoilers est en position armée (tirée vers le haut)
ou
-Au moins un inverseur de poussée est sélectionné
et
-Les deux thrust levers sont au idle
et
-La vitesse des roues arrières du train d'atterrissage principal (main landing gear) est plus grande que 85 kts
Qui dit vitesse de rotation des roues dit qu'elles sont au sol, donc aucune weight-on-wheel switch n'est utilisée.
La déflexion des spoilers est évidemment plus grande au sol qu'en vol.
Bref, pour un décollage interrompu au delà de 85 kts, les spoilers vont donc se déployer automatiquement dès que les thrust levers seront ramenés au idle (puisque les spoilers sont déjà armés et que la vitesse est supérieure à 85 kts), et ce avant même de sortir les inverseurs de poussée.
Et pour un atterrissage, les spoilers vont sortir automatiquement si la manette des spoilers est armée ou si au moins un thrust reverser est sélectionné, à condition que les roues arrières des trains d'atterrissage principaux dépasse 85 kts et que les moteurs sont au idle.
Concrètement, lors d'un atterrissage vent de travers, il est fréquent d'avoir un des deux trains d'atterrissage principaux qui touche avant l'autre. À ce moment là, comme les spoilers sont toujours armés (et au pire, de doute façon les inverseurs de poussés seront déployés), que la vitesse des roues au contact dépasse largement 85 kts et que l'on est déjà au idle depuis 20/30 pieds-sol avant l'atterrissage en général, les spoilers vont sortir au contact du premier train d'atterrissage (gauche ou droit). Cela va généralement amener le deuxième train d'atterrissage à «tomber» plus vite par perte de portance sur les ailes ce qui rendra souvent l'atterrissage un peu plus «rough». Cet avion n'ayant pas d'ailerons en bouts d'ailes (ils sont derrières les moteurs), il n'y a pas beaucoup de bras de levier, et donc peu d'autorité sur les contrôles de roulis au moment du contact avec le sol pour «retenir» l'aile (et les roues) du côté qui est encore dans les airs à cause du vent de travers. Cependant, cette technique est quand même beaucoup moins dure sur le stress au niveau du train d'atterrissage et beaucoup moins inconfortable que d'atterrir en crabe les roues gauche et droite en même temps. Il faut penser aux pauvres passagers assis dans la queue qui vont subir un bon mouvement de lacet au moment du toucher des roues si jamais on se pose en crabe. Je préfère que ça «cogne» un peu plus, au lieu que l'avion et les gens dedans se «torde» latéralement. Les avions avec 4 moteurs entre autres sont généralement incapable d'atterrir autrement qu'en crabe à cause des moteurs extérieurs qui vont toucher la piste avec un angle de roulis beaucoup plus faible, rendant risquée la technique de poser une roue avant l'autre en vent de travers.
J'ai déjà entendu parlé de pilotes d'une autre compagnie qui n'existe plus qui, lors d'atterrissages vent de travers avec le 310, n'armaient pas les spoilers (et ne sortaient pas les inverseurs de poussée) avant d'avoir les deux trains d'atterrissage principaux au sol pour éviter que la deuxième aile ne «tombe» au contact avec le sol à cause de l'ouverture des spoilers. Mais il fallait faire attention de ne pas faire rebondir l'avion, puisque les spoilers ne joueraient pas leur rôle d'éviter tout «bouncing» sur la piste. Mais je doute que ce fût une procédure de compagnie...!
J'espère que cette explication était claire
