Non, pas de problème avec les autos.
Vous voulez en savoir plus ? Alors je vais tout vous raconter….
Nous avons tourné ça le 9 juillet 2007
Le lieu de tournage se trouvait à une succursale de St-Hubert À Laval sur l’autoroute 13.
Il faut vous dire que nous profitions d’une dérogation en bonne et dûe forme émise par Omer de Transport Canada. Plusieurs jours auparavant, j’étais allé repérer les lieux pour pouvoir établir un plan d’atterrissage et de décollage pour Transport Canada.
J’avais téléphoné au moins 5 fois à la météo la veille pour avoir les prévisions du lendemain. Et ce n’était pas très encourageant. On annonçait de nombreux orages, une visiblité pourrie, et des nuages bas, à la hauteur de mes souliers. Donc au petit matin, vers 5 heures, j’appelle à nouveau la météo, et le gars me dis que dans 20 minutes je pourrais avoir une fenêtre pour me rendre chez Artopex, là où je dois aller stationner mon hélicoptère en attendant le début du tournage. Je saute dans ma machine sans prendre le temps de me brosser les dents, et en route pour Artopex,. Il faut aussi savoir que la police de Laval avait refusé de donner son aval :roll: à l’atterrissage de l’hélicoptère en matinée, directement au St-Hubert de notre tournage, prétextant qu’un atterrissage durant l’heure de pointe à côté de l’autoroute 13, pourrait perturber le traffic et causer des accidents. Et c’était à prendre ou à laisser. Je n’étais donc pas autorisé à me poser dans la cour du restaurant avant 11 heures AM et je devais absolument repartir avant 3 heures PM, sinon mon hélicoptère se changeait en citrouille. Ridicule ! J’avais donc planifé à cause de ce contretemps, d’aller stationner la machine chez Artopex, un héliport homologué qui se trouve non loin de là, juste au coin des autoroutes 15 et 440, en attendant de tourner les plans d’hélico. Parait que c’est moins dérangeant d’atterrir en passant au dessus des camions et automobiles qui roulent à toute allure à la croisé de DEUX autoroutes en pleine heure de pointe, en pleine ville, plutôt que dans un territoire sécurisé, le long de la 13 à la même heure. Allez y comprendre quelque chose.
Donc, je me dirige vers Dorval, et un mur extrêmement sombre se dresse à l’ouest de l’aéroport. Au dessus de Dorval, le contrôleur ne me permet pas de virer à droite tout de suite vers le Nord-Est, en direction de chez Artopex. Je continue donc vers l’ouest à vitesse très réduite en direction de ce mur infranchissable, en me disant que je vais virer de bord dans pas grand temps, autorisation ou pas.
J’ai vraiment pas le goût d’être happé là-dedans. Le contrôleur me revient pour me demander si j’ai conscience de la météo “significative” devant moi. Je lui réponds qu’il me serait difficile de la manquer parce que de gros éclairs strient le ciel, que j’ai bien hâte d’être autorisé à virer à droite, et que pour le moment j’ai la forte impression d’entrer dans le trou du cul de Darth Vader.

Mes argument sont implacables et il me donne l’autorisation tant attendue. Je vire carré vers Artopex qui n’est qu’à quelques milles de là , juste comme il commence à tomber quelques gouttes. Je suis poursuivi par le gros pas beau bourgeonné! Je pousse la machine. Je repère l’héliport d’Artopex et j’amorce la finale. Il pleut de plus en plus. Je pose mes patins sur le sol, et dix secondes plus tard le ciel s’effouère sur moi. Un vrai déluge je vous dis. Je ne peux même pas sortir pour attacher mes pales tellement ça tombe dru. Et dans ma hâte, j’ai oublié de me prendre un imper en quittant la maison. Je joins mon équipe au cellulaire. Ils vont m’envoyer un chauffeur. Une demie-heure plus tard, il est là et me prête son imper. J’attache le rotor et nous nous dirigeons vers le restaurant. Le trajet dure bien une demie-heure encore, même si c’est juste à côté. Sur place nous tournons les plans intérieurs, dehors il pleut toujours, et à chaque fois que j’ai une minute, je retéléphone au gars de la FSS pour connaître la météo. On est rendu tellemement familier lui et moi, qu’on s’appelle par nos petits noms, et je lui promets de l’inviter à mes noces si jamais il me trouve une fenêtre suffisamment belle pour aller chercher mon hélico autour de onze heure AM.
Vers 10 h 30, je lui reloge un appel. Bien qu’il pleut encore continuellement, il m’affirme que dans une demie-heure, on va avoir un petit trou. Je lui demande son adresse pour lui envoyer un faire-part, et je saute dans une voiture en direction de chez Artopex. Mais cette fois, je suis accompagné du client St-Hubert qui veut profiter du petit saut de puce en hélicoptère. Je lui dis qu’il est bien courageux de vouloir voler par un temps pareil, et nous arrivons chez Artopex. Je détache, je démarre et je demande une autorisation de décoller à Dorval. La pluie semble avoir diminué un peu. En m’envolant, le contrôleur me demande à quelle hauteur je veux faire ça, “Hors des nusages” je lui dis, ce qui risque d’être très bas. En fait, je suis incapable de me rendre directement. Je décide donc de suivre la 440 à une centaine de pieds au dessus des lampadaires. Arrivé à la 13, je vire à gauche, et c’est déjà là. Finale, et je me pose comme une fleur dans une piscine, à l’intérieur du périmètre sécurisé, cloturé chez St-Hubert. Fiou !
Il a arrêté de pleuvoir enfin, et d’un commun accord avec le réal, nous décidons de tourner tout de suite l’arrivée de l’hélicoptère. Surtout qu’on a pas beaucoup de temps, nous affirme mon chum de la météo. Stationnaire à 50-60 pieds au dessus de la caméra, et je me pose juste devant elle entre les deux voitures, en avant du talus de plantes installé là par le directeur artistique. On fait 3 prises, histoire de choisir la meilleure au montage.
On tourne tout de suite le plan suivant, celui où je descends de l’hélicoptère. La caméra suit mes pas à hauteur de bottes. Ce qui me rappelle que les nuages sont pas diable plus hauts, puisqu’un nouvel orage nous tombe dessus dès le plan complété.
Ma journée est terminée, il est à peu près 13 heures, mais je dois attendre encore avant que la visibilité ne devienne passable. Vers 14 heures je décolle en direction de chez-moi, et le contrôleur de Dorval est surpris quand je lui affirme que je ne peux pas monter beaucoup plus haut que 300 pieds, là où je suis, et que je vais grimper dès que je le pourrai en suivant la 13, en direction sud. Je comprends son émoi quand en arrivant au-dessus de la rivière des Prairies, je me rends compte qu’il fait SOLEIL !
Je grimpe à mille pieds pour traverser les pistes, et je rentre à la base.
Voilà, vous savez tout, comme si vous y étiez. Je n’ai pas omis grands détails, sauf les petits bouts où je suis allé aux toilettes…. J'en ai pas l’air comme ça, mais je suis parfois un peu pissou :wink:
Gaston
