Re: Solar Impulse
Posted: Sat 24 Dec, 2016 02:58
J’aimerais maintenant partager avec vous un des trois moments où s’est joué ce tour du monde. Nous étions bloqué au Japon depuis 3 semaines en pleine saison des pluies, à cause d’une très mauvaise météo qui nous avait beaucoup retardé en Chine. Devant nous 5 à 6 jours de vol jusqu’à Hawaii, l’étape la plus difficile. Prévoir la météo sur cette durée est pratiquement impossible. Peu après le décollage, le MAS, copilote virtuel qui contrôle les systèmes de l’avion, et qui doit notamment réveiller le pilote si quelque chose se passe mal durant ses tubo-siestes de 20’, tombe en panne. Comme les ingénieurs n’arrivent pas à résoudre le problème depuis le sol, il est évident pour eux, comme la procédure le spécifiait, que l’avion doit atterrir pour effectuer la réparation. Mais comme on est en pleine saison des pluies et que la saison des typhons va commencer, si on atterrit on est pratiquement certain de perdre l’avion au sol car notre hangar mobile ne pourra pas le protéger plus longtemps et il est impossible de trouver un hangar en dur. Atterrir signifie donc vraisemblablement la fin du projet.
C’est la plus belle fenêtre méteo depuis le début de la saison et on en aura pas d’autres . André dans l’avion et Bertrand à Monaco, après s’être concertés, décident de continuer, contre l’avis des ingénieurs. S’en suit un véritable psychodrame. En fait chacun a raison, André et Bertrand en tant que top manager et ayant consacré 13 ans de leur vie à ce projet, pense que le risque vaut la peine d’être pris et les ingénieurs pour qui il est inconcevable de dépasser la ligne rouge. Après un moment difficile, les ingénieurs acceptent la décision des top managers et trouvent un moyen de diminuer le risque.
Cette situation montre bien la difficulté de ce genre de projet qui, pour réussir, après avoir mûrement analysé la situation avec son cerveau, demande de sortir des procédures établies, en décidant avec ses tripes et en acceptant de prendre un certain risque. C’est ça l’esprit d’exploration dont je parlais plus haut. On est bien loin du principe de précaution…
C’est la plus belle fenêtre méteo depuis le début de la saison et on en aura pas d’autres . André dans l’avion et Bertrand à Monaco, après s’être concertés, décident de continuer, contre l’avis des ingénieurs. S’en suit un véritable psychodrame. En fait chacun a raison, André et Bertrand en tant que top manager et ayant consacré 13 ans de leur vie à ce projet, pense que le risque vaut la peine d’être pris et les ingénieurs pour qui il est inconcevable de dépasser la ligne rouge. Après un moment difficile, les ingénieurs acceptent la décision des top managers et trouvent un moyen de diminuer le risque.
Cette situation montre bien la difficulté de ce genre de projet qui, pour réussir, après avoir mûrement analysé la situation avec son cerveau, demande de sortir des procédures établies, en décidant avec ses tripes et en acceptant de prendre un certain risque. C’est ça l’esprit d’exploration dont je parlais plus haut. On est bien loin du principe de précaution…