Theo007 wrote:Au Canada chaque année ont forme de centaines, pour pas dire des millier de pilotes étranger, une industrie de millions de dollars que tout association ou regroupement se gêne pas de souligner pour justifier le trafic des écoles et pour empêcher une fermeture d'un aéroport menacer..
Ce qui provoque actuellement toute cette grogne de la part de l'industrie et des pilotes canadiens ce n'est pas nécessairement le fait de former des pilotes étrangers dans nos écoles d'ici en ce qui concerne la formation initiale de pilote, mais bien d'importer de la main d'oeuvre qualifiée principalement durant des périodes de pointes (principalement l'hiver).
Cependant, je ne suis pas plus d'accord avec le fait que les écoles de pilotage font miroiter à des étrangers qu'après avoir fait leur formation au Québec, ils pourront se trouver un emploi bien rémunéré ici tandis que des Canadiens veulent la même chose et n'y arrivent pas nécessairement. Ces mêmes écoles (et l'industrie en permettant cette pratique, et le gouvernement en délivrant des visas) ne pensent qu'à court terme, avec le 50 000 $ qu'un étudiant va leur rapporter, tandis que les retombées à long terme en impôts, des chômeurs en moins et des salaires plus élevés dû à une offre de pilote moindre seraient de loin plus avantageuses pour toute l'industrie et les citoyens. Mais encore une fois, ce n'est pas ça le coeur du problème actuel.
Ce qui cause problème ce sont les compagnies aériennes qui embauchent des pilotes étrangers durant l'hiver pour faire voler leur flotte accordéon. Des flottes d'avions qui vont jusqu'à tripler en nombre d'appareils comparativement à la flotte normale. Jusque là je n'ai pas de problème avec ça, étant donné que la saison haute d'ici coïncide avec la saison basse en Europe, que les 737NG recherchés ne sont pas le genre d'avions qui sont stationnés au Canada en attente d'être utilisé au cas où, et qu'il s'agisse de compétition entre deux modèles d'affaires.
merlin2340 wrote:
Comme le disait Théo, à ignorer le problème on ne trouve pas de solutions. Alors qu'est-ce qui fait que ces pilotes débarquent ici?
On parle de nos pilotes au chômage, quelqu'un a vu les chiffres?? Parlent-on de pilotes avec expérience qualifiés sur 737?? Ou de simple pilote professionnels avec un twin-ifr en poche? On s'entend que quand on parle de 737, oui on parle de twin-ifr, mais ça joue dans une autre ligue.
Ces avions qui proviennent donc de l'Union Européenne sont généralement ré-immatriculés au Canada et doivent donc être piloté par des pilotes ayant reçu le OK de Transport Canada. C 'est là où ça se corse... TC n'exige même pas aux pilotes venant d'Europe et engagés par ces compagnies d'écrire le airline canadien tandis qu'un pilote canadien qui voudrait aller voler pour une cie européenne devrait absolument faire sa conversion de licence. Un pilote canadien qui voudrait aller travailler aux USA devrait non seulement faire son airline FAA, mais obtenir un permis de travail. Les compagnies qui se livrent à cette pratique vont généralement publier un offre d'emploi suffisamment restrictif pour éliminer tous les pilotes qui ne sont pas qualifiés 737NG tandis que l'on sait très bien que la plupart des compagnies vont elles-mêmes fournir la formation sur type à ses nouveaux pilotes embauchés, saisonniers ou pas. Air Canada ne va pas engager des pilotes allemands ou tchèques parce qu'aucun candidat canadien ne possède pas sa qualification sur Embraer 190 ou A320, Air Canada va former ses nouveaux pilotes sur le type en question. Alors pourquoi éliminer tous les candidats canadiens potentiels qui possèdent plusieurs milliers d'heures de vol (pas juste un twin IFR) sous seul prétexte qu'il ne sont pas déjà endossé sur le 737...?
Alors comme ces compagnies «n'arrivent pas»

à combler leurs postes avec les candidats locaux, ils s'arrangent pour faire venir leur main-d'oeuvre avec les avions qu'ils importent pour la saison hivernale. Je crois qu'il doivent simplement aller passer un PPC devant Transport Canada pour être approuvé pour voler un avion désormais immatriculé canadien. Des pilotes d'ici d'expérience et désireux de trouver un emploi sont donc laissé de côté tandis que des étrangers viennent travailler à leur place. Ces étrangers restent employés de leur compagnie en Europe et sont donc considérés comme «loué» aux compagnies d'ici. Les règles concernant les impôts ne sont donc plus les mêmes (je ne connais pas ce bout là en détails malheureusement). La compagnie canadienne qui embauche ces pilotes ne paye pas de formation sur type (qui représente plusieurs dizaines de milliers de dollars par pilote), ce qui n'est pas le cas des compétiteurs comme Air Canada, Westjet, Air Transat, Jazz, pour ne nommer que ceux là. Et à titre de comparaison, Jazz a eu un contrat pendant quelques hivers avec Thomas Cook pour voler quelques uns de leurs 757 au Canada, et les pilotes étaient des pilotes de Jazz, qui a donc payé pour leur formation sur le 757, et ce même s'il s'agissait d'une opération saisonnière...
Pour boucler la boucle, cette année, il y a eu près de 150 pilotes «importés» par Sunwing qui ont échoués devant Transport Canada. Sunwing a donc décidé de faire un Wet Lease avec quelques avions, donc de faire la location des avions et des équipages pour les voler, ce qui ne nécessite pas d'immatriculer les avions au Canada, et ce qui exempte les pilotes de devoir rendre des compte à Transport Canada puisqu'ils volent un avion immatriculé en Europe. Ce wet lease a été accordé malgré de vives protestation de l'industrie puisqu'il s'agissait d'une mesure exceptionnelle pour combler un manque non prévu de pilotes. Ces mêmes 150 pilotes sont donc venus, malgré tout par la bande, voler des 737 au Canada même si initialement, ils ne satisfaisaient pas aux exigences de Transport Canada. Dire que ce sont des gens d'ici qui s'assoient dans ces avions pilotés par des étrangers qui ne se conforment pas aux standards canadiens... Et tout ça encore, pour pouvoir vendre des semaines dans le sud 25 $ moins cher....
merlin2340 wrote:Personnellement, j'ai voyagé à de nombreuses reprises avec sunwing et j'ai toujours eu un service de loin supérieur à transat et je n'hésiterai pas à re-voyager avec eux, n'en déplaise à certains! Je sais évidemment que certains voient les choses autrement et je respecte bien ça, chacun son opinion, mais avant de me lancer la pierre posez vous la question quant à savoir si vous encouragez local dans tout?? (Vous savez, le faites ce que je dis, pas ce que je fais...) L'ordinateur sur lequel vous lisez ce message, il vient d'où? Votre télé dans le salon? Votre réveil matin? Si vous n'avez que des produits Canadiens (ce dont je doute fort) tant mieux et je vous admire, sinon bienvenu en 2013 à l'ère de la mondialisation et dites vous que ça ne fait que commencer.
Loin de moi l'idée de faire une guerre Sunwing - Air Transat, ce n'est pas le but. La compétition est là pour rester. C'est encore moins nécessaire de comparer le service de un et de l'autre parce que c'est tout d'abord une question de préférence. Parlant de service, pour votre information les agents de bord de Sunwing, même en période hivernale, sont des canadiens/canadiennes....! Cependant, c'est de généraliser que de comparer des articles tel un ordinateur ou une télévision quand on sait que des pays autre que le Canada ont des industries manufacturières qui sont les leaders mondiaux de certains produits ou de certains domaines (Japon, Corée, Chine...), même chose avec les voitures (USA, Allemagne, Japon, Corée) et avec les avions (Canada hé oui !, USA, Europe, Brésil). Je n'ai pas acheté une télévision japonaise parce qu'elle était moins chère, mais pour sa qualité. S'il y avait eu une télévision canadienne existante, de qualité comparable et même si elle était un peu plus cher, j'aurais préféré celle-ci à ma télé japonaise. Il ne faut pas mélanger mondialisation avec acheter uniquement en fonction du prix... Les fraises de la Californie sont pas mangeables en été comme en hiver, mais dès que l'été arrive, je suis près à payer le double pour les fraises d'ici, pour la qualité et le fait d'encourager les locaux.
merlin2340 wrote:En 2013, la nouvelle réalité de la main d'œuvre, c'est sa mobilité planétaire.
Ça me fait sourire de voir cette levée de bouclier quand plusieurs se tapent dans les mains pour applaudir un des nôtres qui va travailler à l'étranger... Qui s'est soucié de la job prise à un autre pilote "local" là bas???
Mobilité de l'expertise oui, mais quand cette expertise (voir bassin de travailleurs) se trouve déjà ici, pourquoi aller voir ailleurs. Comme j'ai déjà dit dans un autre sujet, il y a des pays où la réalité sur l'emploi est bien différente. Je doute que les USA soient très enclin à laisser des étrangers venir travailler à la place de leurs propres citoyens vu l'état de l'emploi. Mais des pays comme les UAE, qui sont en plein boom, et qui n'ont pas la main-d'oeuvre locale vont inévitablement aller voir à l'étranger pour combler les manques. Cette levée de boucliers doit être prise avec le contexte social-économique qui vient avec... Et oui je vais me taper dans les mains si un ami à moi, un citoyen canadien, va piloter pour Emirates ou Quatar, mais je n'aurai pas la même réaction s'il va piloter pour Air France parce qu'il aura vraisemblablement pris la place d'un Français.
merlin2340 wrote:Que certains fassent un show de boucane avec cette situation ne changera rien, ça n'a rien fait dans le cas de milliers d'autres travailleurs, pensez juste à l'industrie du textile, la rue Chabanel grouillait de manufactures qui sont aujourd'hui des entrepôts pour des vêtements fabriqués en chine.
Alors en suivant votre logique, aucune bataille, aucun combat et aucune cause ne vaut la peine de se battre pour? Alors les avocats vont eux aussi se retrouver au chômage bientôt j'imagine? Faute de conflit, faute de désirer la justice... On s'en reparlera quand le dit «show de boucane» concernera votre carrière et votre domaine.
ggxy wrote:3. 'Encourager l'économie locale' n'est pas aussi désirable qu'il n'y paraît. C'est un discours corporatiste qui ne favorise pas le citoyen. L'argent que j'économise en allant chez Walmart, je vais pouvoir la dépenser en allant au restaurant (réinvestissement local), en m'achetant du gaz d'avion, ou encore mieux en allant déjeuner en avion. Dans tous les cas, je vais m'en trouver mieux. Le perdant sera celui qui ne pouvait être compétitif, et c'est lui qui fait du lobbying pour que le gouvernement protège sa vache à lait au détriment des consommateurs. Si l'achat local était si enrichissant, les cubains seraient pleins aux as.
Vrai et faux selon moi. Le problème se situe davantage avec les capitaux qui quittent pour l'étranger, aussi bien dire alors que l'évasion fiscale est parfaitement saine pour l'économie canadienne...! Et l'aviation est la vache à lait du gouvernement, pas celle des compagnies aériennes. Ça fait longtemps que c'est le cas malheureusement.
Il ne reste qu'à souhaiter que le gouvernement canadien (ce n'est pas du lobbying

) secoue un peu sa grosse machine bureaucratique pour enfin protéger des emplois d'ici. Le hic, c'est que ça ne concerne pas que l'aviation fédérale, mais une foule d'autres ministères...