toxedo_2000 wrote:Pendant toute mon enfance, j'ai couché avec un crucifix qu'on voyait dans le noir
Ce n’est pas si pire. Les particules sont encapsulées dans du plastique. Tu ne risques pas de les respirer. Comme pour l'amiante dans les tuiles des toits de fermes un peu partout au monde. Avec ton crucifix, tu ne prends que les doses auxquels tu t'exposes. Avec une diminution au carré de la distance. À cinq pieds, tu n'as presque plus rien.
C'est certain que si je me fie à certaines photos que j'ai vues chez vous ousse que , adolescent, tu portais les talons hauts de ta mère avec ses jupes et une douzaine de chapelets radio-actifs autour du cou, alors tu devais en pogner une bonne dose. Ceci expliquant cela. ( Cela étant toi )
Mais pour notre horloger Clock, et pour ceux ici qui aurait la mauvaise idée de bizouner dans d'anciens cadrans d'avions, une miniparticule, une poussière respirée qui va se loger dans les poumons, et voilà que cette poussière commence à bombarder de radiation l'ADN des cellules qui sont toutes collées sur elle. Les mutations s'insèrent dans le code génétique, et vont finir par inventer une cellule cancéreuse.
J'ai fouillé un peu pour trouver jusque quand on fabriqua de ces instruments d'avions pour qu'on se méfie un peu. Je n'ai pas trouvé de réponses, car les instruments d'avion étaient exemptés des lois d'interdiction. En tout cas, on en a fabriqué avec du radium au moins jusqu'en 1984. Mets-en une couple sur les tablettes des distributeurs, et je suis certain qu'on peut encore en acheter des flambants neufs. Ceux-là, vaut mieux ne pas enlever la vitre pour aller leur gratter les chiffres lumineux.
L’interdiction n’a pas été facile. C’est que le radium est un produit de la nature, comme le fer, ou l’or. Difficile d’interdire la nature avec une loi. On peut interdire le commerce du produit, l’utilisation manufacturière dans certains cas, limiter les domaines d’application, mais le problème c’est qu’on en a drôlement besoin de ce radium. On en a fait des détecteurs de fumée jusqu’en 1980. Et ça continue d’être utilisé dans pas mal de produits de détection. Mais encore là, tant que le radium est encapsulé pour ne pas en respirer la poussière, les doses reçues sont insignifiantes et sans danger pour la santé. Mais va jouer derrière la vitre d’une montre, ou d’un horizon artificiel d’avion, et tu risques beaucoup.
Mon grand-père était un friand croyant dans le radium et sa radioactivité. Il y croyait plus que dans le petit Jésus. Il avait fait venir de France des paratonnerres avec une pointe de radium censant attirer la foudre. Il y en a des centaines de milliers en France, de ces paratonnerres. Probablement ici aussi. Il en a mis sur ses granges, sur sa maison, et en avait offert aux voisins. J’imagine qu’ils doivent toujours être installés là. Neuf, il n’y avait pas de problèmes, car le radium était sous une cloche de métal. Mais avec la corrosion, certains de ces paratonnerres se vident de leurs radiums dont la poussière part au vent pour une couple de centaines de milliers d’années de dangérosité. Après ça on s’étonne de pogner des cochonneries.
Il y croyait tellement qu’il avait ramené des USA de grosses boites de suppositoires au radium censé faire des miracles de vitalité une fois insérés là ou on insère les suppositoires. Je ne sais pas s’il les utilisait pour son lui-même, mais à la ferme de Vaudreuil, là où il gardait les animaux du jardin des merveilles pendant l’hiver, il essayait de jouer avec les races et la génétique en mélangeant les genres. Un zèbre avec un cheval, un ouistiti avec un dalmatien, un taureau canadien avec une brama d’inde. Il savait bien qu’on ne peut avoir de résultat avec de tels accouplements de race différenentes. La génétique n’arrivant pas à faire un nouvel être vivant en combinant de telles chaines d’ADN. Mais il croyait dur comme fer que si il leur bourrait le cul de suppositoires de radium, la radiation allait brasser les chromosomes pour forcer une certaine compatibilité entre la belle et la bête. N’était-ce pas justement après un big bang radioactif que la vie était née de sa première cellule ? Le mulet, cet animal si extraordinaire qui avait rendu tant de services à l’humanité, n’était-il pas le fruit de la combinaison de deux espèces, le cheval et l’âne ? Le cochon-dinde, ce mélange de dindon sauvage avec une truie était pourtant bien présent dans les animaleries! Le petit Jésus lui-même, ce mi-dieu mi-homme, n’était-il pas engendré d’une partouze entre notre bonne sainte Vierge Marie et de l'archange Gabriel, lui qui n’était pourtant pas de race humaine avec ses ailes qui lui sortaient des épaules ?
Avec du recul, je pense que ce bon grand papa, déjà quasiment centenaires avait probablement un intérêt pour certains vices que plutôt de vouloir forcer l’invention d’une nouvelle espèce animale. On était là, tous ses petits enfants, autour de la cage ou était enfermé une pauvre dalmatienne en chaleur avec un ouistiti bandé qui cherchait l’angle pour se soulager en honorant la pauvre chienne, les deux bourré de suppositoires au radium que leur avait inséré Paul, le chauffeur et l'homme de main de grand-papa. Il fallait faire des bruits à l’unisson pour encourager les bêtes à l’action, certains de nous jappant comme un chien, les autres faisant les cris que Jim la Jungle faisait quand il courtisait sa guenon en sortant de son hydravion. C’est dans un grand tonnerre d’applaudissements qu’on saluait la réussite qui ne tardait jamais d’arriver une fois la position trouvée. Après, on partait souper autour de la grande table, et nos parents, qui n’osaient pas contrecarrer les plans du patriarche, avaient quand même un air agacé quand on leur contait avec joie les détails de notre après-midi avec grand-papa Joseph, n’oubliant pas de citer les différentes «expériences» auxquels on s’était livrées.
Aucun résultat probant n’est jamais sorti. Mais une fois, avec une truie et le chimpanzé Belzébuth, on pensa bien avoir provoqué le miracle. La truie étant tombée enceinte. Non du chimpanzé, mais probablement en cachette d’un mâle de son espèce. Malgré que grand-papa avait ordonné la séparation de la truie pour éviter toute contamination avec sa propre espèce, un employé avait du lui jouer un tour laissant le cochon son mari venir l’engrosser en cachette. Après la séance de trapèze avec Belzébuth, mon grand-papa était certain de voir enfin un résultat du mélange des genres puisque la truie était enceinte. Trois mois, trois semaines, trois jours, trois heures, trois minutes et trois secondes plus tard ( le temps de la gestation d’une truie est préçis comme une horloge. Et étrnagement basé sur cette règle qu'on nomma " l'autre règle de trois".) le bébé tant souhaité arriva. C’était qu’un tout petit cochon tout rose. La déception chez grand-papa était évidente. Il lui mesura la queue, s’essaya de le faire grimper aux arbres, lui fit des « HOUHOUHAHA» en le regardant dans les yeux, rien à faire, le petit rejeton n’avait rien de son père officiel. Comme le bon Saint-Joseph qui n'a jamais compris rien en rien, le chimpanzé Belzébuth portait les cornes du cocu qu’il était. Mon grand-papa offrit le cochon de lait à ma soeur ainée, question de ne pas le voir disparaitre avant d’être certain qu’il ne développerait pas certains traits simiesques, comme se gratter le derrière, ou le dessour des bras. Ma soeur lui mit une jolie boucle autour du cou, et le traina ainsi dans les fêtes familiales. Mon autre grand-père, pas celui qui esseyait de mélanger les genres, ne semblant pas très apprécié d’avoir un cochonnet à sa table de sa maison de Westmount. Le cochon vivait dans un petit enclos sous son lit. Chaque jour, grand-papa appelait pour savoir si le petit cochon n’avait pas développé certains traits de singe, ne serais-ce que par les cris. Mais jamais le cochon ne fit rien comme un singe. Quelques semaines plus tard, il disparut. J’ai toujours soupçonné ma mère de s’être débarrassée du cochon-singe sans en parler à personne. Encore aujourd’hui, cinquante ans plus tard, quand je demande à ma mère si on l’a mangé le dimanche soir, ou bien si elle l’a simplement laissé se sauver dans le quartier hassidique à côté de chez nous, elle a un simple sourire en me jurant que ce n’est pas elle la coupable.
Bon, on en était où ?
Ha oui, si vous bizouné dans de vieux, et de moins vieux, instrument d’avions, laisser leurs vitres en place pour ne pas risquer de respirer des particules de radium.
Louis
Instrument oû l'on voit bien que la peinture radio-active se détache en poussière.
La vierge Marie et le donneur génétique, l'archange Gabriel, en revenant de la clinique de procréation assistée
tëte de paratonerre radioactives
Produit suppositoires au radium
Mulet: bête hybride résultant d'un croisement entre cheval et âne. Sans possibilité de reproduction
Ma soeur Eve, avec son cochon, sous le regard dubitatif d'un autre grand-papa qui n'aimait pas beaucoup l'idée de partager sa table avec un cochon, même si c'était un cochon-singe.
Cochon dinde. Mélange entre un cochon et une dinde domestique
Un seabee, comme celui de Jim La Jungle
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Le cri de Jim La Jungle, quand il avait mis ses suppositoires radioactifs et appelait Cheeta, son épouse chimpanzée.