c'était dans les salons de sport, dans le coin de Grenoble, il me semble. Ça fait quand même mille ans. On était parti avec quelques amis faire la montagne de la pointe percée. Je déteste la montagne. Toujours haiiiii ça. Et voilà qu'on arrive à devoir traverser un névé. Un crisse de nom pour dire un genre de patch de neige en haut d'un précipice qu'il faut traverser. Comme dans Tintin au Tibet. Jamais eu peur de même de ma vie. J'ai paralysé en plein milieu. Je braillais que je voulais un hélico, ou ma mère. Monsieur Grivel est arrivé. Il m'a refilé sa paire de crampons, et ce magnifique piolet qu'il avait avec lui. Il m'a attaché à lui et m'a convaincu de me relever.
- Maintenant, Luigi, c'est toi qui a les crampons, et le piolet. C'est toi qui assure. Je mets ma vie entre tes mains. Et dans ce piolet que j'ai forgé de mes mains. Allez, je te suis...
Je me suis relevé et on a traversé le crisse de névé.
Alors Abud, oui, j'ai déjà essayé les broches à glace. Ça rentre dans la glace comme dans du beurre, et c'est solide en milliers de livres. Mais pas pour longtemps au soleil. Après quelques heures, ça fait fondre la glace et ça sort tout seul. Je ne sais pas comment ils font en montagne. J'ai essayé de mettre des assiettes à tarte en aluminium pour refléter le soleil. Je ne me souviens plus du résultat de cette parade. Mais bon, je suis passé à ces gros trous. Mais j'ai toujours quand même deux broches à glace ( en titane !! Faites par les Russes ) pour stationner pas trop longtemps.
Louis







